LONG WEEKEND
de Colin Eggleston
1978
Australie
avec Briony Brehets, John Hargreaves, Mike Mac Ewen
Thriller
naturaliste
95
minutes
Blu
ray édité chez Le chat qui fume
Budget :
450 000 dollars australiens
Synopsis :
Sur
la côte australienne, à la fin des années soixante-dix…
Peter
et Marcia sont un couple au bord de la rupture ; Marcia a un amant secret
appelé Mark qu’elle contacte discrètement par téléphone lorsque Peter a le dos
tourné, Marcia vit très mal le fait d’avoir avorté ; Peter, quant à lui,
est irascible et égoïste, le couple accumule les tensions et les engueulades ;
un jour, Peter décide d’emmener Marcia et leur chien pour camper le long d’une
plage au bord de la mer…
Peter
a bien du mal à trouver leur endroit de villégiature et se perd plusieurs fois
avant, lui et sa femme ne trouvent leur chemin !
Des
mammifères marins s’échouent sur la plage lorsque Peter se baigne ; Marcia
est paniquée, elle croit que Peter est attaqué par des requins !
Petit
à petit, une névrose s’installe sur les deux protagonistes et on dirait bien
que la nature veut se venger du « mal » que le couple lui a fait…
Un
aigle attaque Peter !
Marcia
supplie Peter de quitter les lieux et de rentrer chez eux…
Peter
se perd plusieurs fois et tourne en rond, il est désorienté !
Finalement
Marcia part seule, dérobant la voiture, Peter est hors de lui !
Pensant
être tirée d’affaire, Marcia n’est pas au bout de ses peines, un événement
encore pire que ceux subis auparavant attend la jeune femme !
Quant
à Peter, une issue atroce et funeste lui est réservée !
Mon avis :
« Long
weekend” est un thriller très insolite qui a
pour cadre la nature (une plage où se trouve un couple et leur chien),
on a l’impression que c’est un endroit inaccessible car le couple a un mal fou
avant d’y arriver ! La mise en
scène de Colin Eggleston est très ciselée et le côté anxiogène se prend en
pleine face, d’abord avec la psychologie de Peter et Marcia, tous deux
dépressifs et névrosés, puis la nature, que l’on pourrait penser accueillante,
et qui va très vite devenir hostile, soit par le biais d’animaux soit par la
végétation, « Long weekend » est comme un slasher mais il n’y a aucun
tueur, c’est la nature qui agresse les protagonistes !
C’est
donc une gageure totale et grâce à la qualité de la mise en scène, Colin
Eggleston rend crédible cette « agression », ajoutons à tout cela le
sentiment de « piège » et d’étouffement (l’endroit est complètement
isolé) et il semble n’y avoir aucun point de retour !
Le
jeu des deux acteurs principaux est impeccable, ils savent apporter la densité
appropriée pour donner un intérêt de les suivre au spectateur et on ne peut pas
dire que l’on ait de l’empathie pour eux, ils se comportent de manière irrespectueuse
avec la nature qui les entoure, même si on a mal pour eux au final !
Ce
qui frappe surtout avec « Long weekend » c’est la singularité de son
propos et cette histoire quasi inédite (on pense un peu à « Délivrance »)
du couple qui va se retrouver enfermé dans un pur cauchemar, comme si la poisse
s’abattait sur eux de façon irréversible ; Colin Eggleston exploite à la
perfection la végétation et la faune, cet écosystème est réaliste (aucuns effets
spéciaux à déplorer) et la peur et le stress fonctionnent nickel !
L’édition
blu ray du Chat qui fume est, quant à elle, superbe et permet de voir ou revoir
ce chef d’œuvre méconnu du cinéma australien dans des conditions magnifiques,
le bonus avec Eric Peretti nous donne énormément d’informations sur « l’Ozploitation »
et c’est une mine d’or pour tout cinéphile !
Seul
bémol, on nous parle d’une fin alternative et quand on la regarde on se rend
compte que c’est exactement la même que celle du film, faudra nous expliquer !
Sinon,
« Long weekend », de par son aspect unique en son genre, est à
posséder impérativement et il faut s’accrocher face au côté dépressif du film,
on n’est pas là pour rigoler !
Note :
9/10
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