samedi 25 décembre 2021

DRIVER de Walter Hill, 1978

 

DRIVER

de Walter Hill

1978

Etats-Unis/Grande Bretagne

avec Ryan O’ Neal, Isabelle Adjani, Bruce Dern, Ronee Blakley

Film policier

91 minutes

Blu ray édité chez Studiocanal

Synopsis :

Los Angeles, Etats-Unis, fin des années soixante-dix…

À la sortie d'un casino, une jeune femme est témoin d'un braquage effectué par deux gangsters qui parviennent à échapper à la police grâce à l'habileté du chauffeur de la voiture.

Elle refuse de donner leur signalement à la police et parvient à se lier avec le chauffeur, ceci afin de tenter de lui dérober son butin.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Deuxième film de Walter Hill après “Le bagarreur », « Driver » est un excellent polar qui s’inscrit bien dans la filmographie du metteur en scène, d’ailleurs si on s’intéresse un peu plus à la carrière de Hill, on notera qu’il a quasiment réalisé que des bons films, dont certains qui deviendront culte (comme « Les guerriers de la nuit »), donc ici avec « Driver », Walter Hill signe un film très noir, magnétique et sans le moindre humour ; Hill dirige impeccablement ses acteurs et nous gratifie de poursuites en voitures endiablées et véritablement impressionnantes ; on note une grande violence et des fulgurances sans compromis, avec une musique immersive et particulièrement stressante, Isabelle Adjani, pour son premier rôle américain, s’en sort bien et témoigne d’une très grande froideur, elle a un charme glacial qui colle bien à son personnage de « complice » du truand, elle dégage une aura et une classe qui bonifiera sa carrière, car son rôle est atypique, tout comme le film !

« Driver » est mené de main de maitre et dans le bonus du blu ray, Walter Hill nous révèle son astuce pour la scène du camion avec les troncs : en fait la séquence a été tournée à l’envers ! le véhicule du « driver » part en fait en marche arrière car le plan était beaucoup trop risqué ! incroyable passage où le spectateur n’y voit que du feu !

« Driver » est un vrai polar brut de décoffrage qui ne plaisante pas du tout ! ça barde et les truands sont les pires salopards, avec les trognes adaptées, un moment très dur du film est le meurtre où la jeune femme est abattue froidement par un des tueurs qui lui colle un oreiller sur le visage ; les « casses », eux aussi, sont particulièrement brutaux avec des échanges de tirs intempestifs comme si les braqueurs voulaient mettre leur « signature » à chaque braquage, bref, Walter Hill a choisi d’y aller carrément et « Driver », outre ses grandes qualités, est un métrage hyper direct !

La musique est à la limite du cauchemar sur pellicule, angoissante et perturbante ; les cascades sont fort bien préparées et Ryan O’ Neal (dans le rôle du « driver ») est convaincant, il exécute des poursuites à la limite de la folie humaine et n’hésite pas à bousiller la tôle des voitures qu’il conduit, au grand dam des passagers à l’intérieur, pris dans un engrenage, où ils risquent à tout moment la mort !

Sans aucun temps mort, « Driver » est un polar américain plaisant à suivre et pour un deuxième film de la part de Walter Hill, on peut dire que le spectacle est plus qu’honnête, bluffant même !

Les acteurs, que ce soit le flic, le »driver » ou ses complices (dont Isabelle Adjani) sont tous à leurs places, la mise en scène est hyper méthodique et chacun compose son rôle avec une extrême rigueur, les poursuites sont menées à fond les gamelles et la maestria dont fait preuve Walter Hill nous prouve son immense professionnalisme avec un tournage très dur car beaucoup de séquences sont tournées de nuit et l’équipe accusait une grande fatigue, mais Hill a su tirer le meilleur de tout le monde pour accoucher, au final, d’un petit chef d’œuvre du polar urbain !

Beaucoup ont vu  dans « Driver » un hommage au style de cinéma de Jean-Pierre Melville, ce n’est pas faux, le côté « noir », presque nihiliste des films de Melville peut effectivement se retrouver dans le film de Walter Hill…

Assez rare et atypique, « Driver » s’exhume avec un somptueux blu ray sorti chez Studiocanal, il vaut le coup pour les aficionados qui aiment les films de poursuites en voitures et les polars urbains américains, c’est même un classique de ce genre qui s’est bonifié au fil des années…

Particulièrement efficace et rentre-dedans, « Driver » satisfera aisément les cinéphiles et c’est aussi l’occasion de se pencher sur la carrière de Walter Hill, qui explosera l’année suivante, en 1979, avec « The warriors » aka « Les guerriers de la nuit », qui reste sans doute, à ce jour, son plus grand film !

« Driver » est donc un film hautement recommandable et une œuvre charnière et essentielle, faisant figure de hors d’œuvre dans la carrière prolifique (il est toujours en activité !) de Walter Hill…

Note : 8/10








samedi 18 décembre 2021

Jack le tueur de géants de Nathan Juran, 1962

 

JACK LE TUEUR DE GEANTS

de Nathan Juran

1962

Etats-Unis

avec Kervin Mathews, Judi Meredith, Torin Thatcher, Walter Burke

94 minutes

Conte fantastique

aka Jack the giant killer

Synopsis :

L'ignoble sorcier Pendragon, banni d'Angleterre, veut s'emparer du trône de Cornouailles en faisant abdiquer le roi et en épousant sa ravissante fille, la princesse Elaine.

Il la fait enlever par un de ses serviteurs, un immense géant, mais Jack, un modeste fermier, parvient à le tuer et sauve ainsi la belle captive.

Mais Pendragon n'a pas renoncé à ses sombres desseins.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Tourné dans la foulée et après l’immense succès du « Septième voyage de Sinbad », « Jack le tueur de géants » toujours avec Nathan Juran aux manettes et avec le même acteur que pour « Sinbad », Kervin Mathews, est un véritable enchantement, une plongée dans le film d’aventures fantastiques d’un autre âge, que savaient concocter, avec talent et bonheur, les artisans du cinéma populaire des années soixante aux Etats-Unis ; ici, aucune violence mais un régal de fantasy qui mêle une histoire de magie, de sorcellerie avec des monstres en « stop-motion » et un guerrier aventureux qui sera là pour sauver une belle princesse kidnappée par Pendragon, un ignoble sorcier ; il y a un « génie », une belle histoire, de superbes paysages et une féérie unique bien propre aux films de Nathan Juran, seul mini bémol, cette fois Ray Harryhausen n’est plus présent au générique, mais, reconnaissons-le, les effets spéciaux sont honnêtes et apportent bien leur contribution pour apporter le rêve nécessaire au film et le tout ravira tout le monde, petits comme grands…

« Jack le tueur de géants » est donc une nouvelle fois un régal et on prend plaisir à suivre les pérégrinations de Jack, modeste fermier, et la princesse Elaine qui sera envoutée par Pendragon et que Jack parviendra à sauver…

Tout est magique, la mise en scène est flamboyante et certains passages sont impressionnants (le monstre bicéphale, l’enlèvement de la princesse, les combats sur le bateau, le miroir qu’il faut briser pour rompre la malédiction), on n’ a jamais le temps de s’ennuyer et les une heure trente cinq passent comme une lettre à la Poste, « Jack le tueur de géants » est un vrai film d’aventures et de fantasy qui procure un bonheur instantané et dont l’aura, encore de nos jours, demeure éblouissante…

« Jack le tueur de géants » y gagnerait beaucoup à sortir dans une édition blu ray (Sidonis Calysta si vous lisez ces lignes ?), c’est un métrage plutôt rare sorti dans une édition DVD qui a évité le plein écran avec coupures haut/bas, gauche/droite, on rêverait vraiment d’un blu ray avec un plein écran !

Malgré tout et devant la rareté de ce film, on ne pourra dissimuler son bonheur, « Jack le tueur de géants » c’est un film bienveillant, bourré d’imagination et de rebondissements et qui fait un bien fou, c’est un film anti-dépresseur, anti-blues et qui apporte du rêve et du bonheur en barres !

Témoignage d’une période aujourd’hui révolue depuis des lustres, « Jack le tueur de géants » a l’immense qualité de dépayser mais aussi de procurer une évasion, c’est un film très bien réalisé et à la qualité exemplaire (décors, jeu des acteurs, effets spéciaux, musique), c’est un conte inspiré d’une légende des Cornouailles du dixième siècle, on aurait vraiment tort de passer à côté et de bouder son plaisir, « Jack le tueur de géants » possède tous les ingrédients pour faire passer un excellent moment au spectateur et il est à voir en famille !

Un chef d’œuvre immuable remonteur de moral et un enchantement pour tout cinéphile, « Jack le tueur de géants » a accédé désormais au rang de classique du genre…

Note : 10/10








TITANE de Julia Ducournau, 2021

 

TITANE

de Julia Ducournau

2021

France/Belgique

avec Vincent Lindon, Agathe Rousselle, Garance Marillier, Mehdi Rahim Sivoli

108 minutes

Polar/film atypique extrême

Palme d’or Festival de Cannes 2021

Budget : 7 430 000 euros

Recettes mondiales au box-office : 4 241 431 dollars

Synopsis :

Alexia, gravement blessée dans un accident de la route alors qu'elle était enfant, est sauvée par la pose d'un implant en titane dans son crâne.

On la retrouve, danseuse érotique trentenaire1 dans des rassemblements de tuning interlopes.

Mais elle souffre d'un grave syndrome post-traumatique et est prise de pulsions meurtrières2.

Des crimes sanglants se succèdent et la police recherche un meurtrier en série.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Second film de la talentueuse Julia Ducournau après « Grave », déjà excellent, « Titane » est un film phénoménal, un véritable uppercut en pleine poire, c’est un film extrême qui pourra choquer ou rebuter le public classique habitué aux standards car « Titane » explose complètement les codes cinématographiques et semble à part, un vrai OVNI, dans le panorama du cinéma tricolore, mais tout cinéphile ouvert se doit de le visionner absolument et toutes affaires cessantes !

L’histoire fait beaucoup penser aux films dits « organiques » de David Cronenberg (beaucoup ont vu et à juste titre la filiation avec « Crash »), on pense aussi un peu aux films de Gaspar Noé mais Julia Ducournau va plus loin et ne se contente pas de « plagier » les autres réalisateurs, elle signe un film complètement barré, très sexué et permet à ses deux comédiens principaux (Vincent Lindon et Agathe Rousselle) d’exploser et d’aller encore beaucoup plus loin qu’une simple performance d’acteur, « Titane » tétanise complètement le spectateur, envoûté et sidéré !

La technique de Ducournau est imparable, elle cherche à déstabiliser en permanence et à ouvrir les portes d’un « nouveau cinéma », le résultat est hallucinant et Julia Ducournau renvoie tous les autres films récents au rang anecdotique, « Titane » assène une pure baffe et il faut bien trente minutes après le visionnage pour s’en remettre, on sort de là, de cette « expérience » en larmes et totalement collapsés !

« Titane » est un mélange de polar, de film gore, de thriller, de film érotique et de film fantastique, à aucun moment on ne décroche, on est pris dans un tourbillon et l’histoire est très originale, c’est du jamais vu à ce jour en terme cinématographique !

Julia Ducournau a amplement mérité sa palme d’or et on imagine le boulot que la mise en scène de « Titane » a dû demander, c’est un vrai tour de force, l’excellence et le film rend un honneur immense au film de genre hexagonal, c’est à n’en point douter…

Certaines séquences sont extrêmement difficiles d’accès et à regarder (certains ont dû quitter la salle lors de la projection à Cannes, pris de malaises !), et justement c’est un bon signe ! ça prouve que le film casse la baraque et ne peut laisser indifférent ! Julia Ducournau signe ici un coup de maitre !

Et puis saluons la performance de l’actrice Agathe Rousselle, dans un double rôle, elle est impressionnante de maitrise, elle a tout donné et se lâche littéralement, d’abord en Alexia puis en Adrien, elle devient méconnaissable et pour rendre crédible cette métamorphose, cette mutation, cela a dû représenter un travail phénoménal !

Et la direction de Julia Ducournau, même avec Vincent Lindon, déjà acteur confirmé, est remarquable ; ce n’est pas du tout évident et seuls les plus grands, seuls les plus talentueux parviennent à faire s’imbriquer direction d’acteurs/soin dans le graphisme et cohésion du scénario avec un tel niveau d’excellence, la palme d’or est vraiment méritée et c’est rassurant que tous ces efforts de la part de Julia Ducournau aient pu obtenir une telle récompense !

Pour tout le travail déployé, « Titane » est un film à défendre, c’est hargneux, dérangeant et au final magnifique, on peut dire que c’est l’un des chefs d’œuvre de la décade 2020, la claque totale !

Essentiel et révolutionnaire dans sa conception, « Titane » est un film inoubliable et qui laissera une trace indélébile dans l’histoire du cinéma français, Julia Ducournau accède à la catégorie des très grands metteurs en scène, on a hâte de voir la suite de sa carrière, à ce niveau c’est bluffant !

« Titane » est un métrage qui nous met à terre !

Note : 10/10









dimanche 12 décembre 2021

PRIMAL RAGE, "Awakening the masses", 2021

 

PRIMAL RAGE

AWAKENING THE MASSES

2021

Brutal thrash metal core moderne

D’entrée de jeu et en préliminaires, on est prévenus : Ladies and gentlemen Welcome to violence, l’adage tient ses promesses de bout en bout !

« Awakening the masses » des savoyards Primal rage déplâtre sa race sur 10 morceaux qui s’enchainent à vitesse grand V, ça barde bien comme il faut et surtout avec ce pur Groove inhérent à tout groupe de Thrash core !

On pense pêle mêle à Hatebreed, à Agnostic Front mais aussi à Nailbomb et même KIllswitch Engage !

Le son est incroyable, les Primal Rage ont passé la sixième vitesse et ont déployé toute leur énergie et leur talent, on peut dire qu’ils se sont surpassés !

Ce qui frappe, c’est le mur de guitares, on a affaire là à de vrais pros et le mixage de l’album est de très grande qualité, digne des plus grands groupes de metal actuels !

Ça fait tant plaisir que ce soit des frenchies qui aient pondu un album de si grande qualité et toujours avec un immense respect pour les fans de la première heure et pour les autres !

« Awakening the masses » est un album très accessible et qui s’adresse à tout l’ensemble des métalleux, chacun d’eux se reconnaitra dans les compositions des morceaux !

L’intro de « X Rated » est terrible et fait direct headbanger et même jumper ! un truc de dingues !

Les « tubes » de l’album « Freedom is a lie”, “Kill Your self”, “Racial Hate”, “No cure for hate” (nom de dieu, c’est des titres dignes d’un album de Slayer !), ça emboite et ça déboite dans tous les coins, c’est rapide, le chant est parfaitement coordonné avec les instruments, on a même des SOLOS de fous et des breaks de batteries assénés glorieusement, avec toujours la double grosse caisse à fond les bananes !

Primal rage fait preuve de la plus grande modernité et la plus grande ténacité, reprenant les codes du Metal core mais en les amplifiant et en les déclinant à la sauce Primal rage, ils ne plagient personne mais donnent leur empreinte à eux, le résultat est saisissant et c’est une pure raclée !

Les Primal rage ont bossé de façon exemplaire et les efforts immenses déployés ont porté leurs fruits au-delà de toutes les espérances, « Awakening the masses » est sans doute le meilleur album de Thrash core moderne produit en France depuis une éternité !

Du super taf et un groupe que tout métaleux se doit impérativement d’encourager !

La tuerie totale !

10/10 totalement mérité !

Titres :

Répression

FFF

Kill Yourself

X rated

Racial hate

One of the dying

No cure for hate

Freedom is a lie

Respect

Awakening the masses

Disponible partout !

FONCEZ !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!








samedi 11 décembre 2021

La machine à explorer le temps de George Pal, 1960

 

LA MACHINE A EXPLORER LE TEMPS

de George Pal

1960

Etats-Unis

avec Rod Taylor, Yvette Mimieux, Alan Young, Whit Bissell

Film fantastique

d’après l’œuvre de H.G. Wells

aka The time machine

103 minutes

Budget : 750 000 dollars

Synopsis :

Le  à Londres, George (Rod Taylor), un inventeur passionné par l'écoulement du temps, discute chez lui de la quatrième dimension avec quatre de ses amis.

Il leur affirme avoir inventé une machine à explorer le temps.

Il leur en présente un modèle miniature, qui disparaît après qu'il l'a activé. Sceptiques, ses invités l'accusent d'avoir utilisé un tour de magie et se moquent gentiment de lui.

Trois d'entre eux s'en vont.

Le quatrième, Filby (Alan Young), reste un moment.

George l'invite à revenir dîner, avec leurs compagnons, dans cinq jours.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Grande réussite et féérie visuelle, ce « Machine à explorer le temps » version 1960 est une cure de jouvence, le film fait de sa naïveté un grand atout et le spectateur se laisse emporter instantanément dans une histoire abracadabrantesque de voyage dans le temps, servie par de beaux décors et des effets spéciaux certes kitsch, mais bigrement efficaces…

Rod Taylor croit en son personnage et est très expressif, il part en voyage et nous convie, nous aussi, dans son périple très mouvementé, le film est bourré de trouvailles qui accentuent l’intérêt et le côté captivant des aventures de George ; la musique est une plus- value car elle s’imbrique impeccablement aux scènes et sert de levier pour stimuler l’imagination ; « La machine à explorer le temps » est donc un pur régal, mixant aventures fantastiques et science-fiction sans la moindre violence et avec un aspect candide, mais jamais nunuche ou cucu la praline !

La grande qualité narrative de « Time machine » s’allie avec des rebondissements et des moments de suspense, on est à la fois intrigués et subjugués et on a envie de connaître l’issue du métrage, à aucun moment on ne décroche son attention de l’écran, c’est cela qui fait le bonus et la qualité de ce film, cette capacité à captiver qui se produit de façon aisée presque innée…

 Le personnage de Weena incarné par la belle Yvette Mimieux qui avait juste 18 ans lors du tournage, les maquillages des terribles Morlocks et les décors et peintures incrustées qui agrémentent le film, tout cela fait bien plaisir à voir et on passe une heure quarante de vrai bonheur cinématographique !

Certes, le spectateur de 2021 pourra juger « La machine à explorer le temps » désuet et vintage, mais il faut passer outre et être ouvert, il serait malvenu de ne pas reconnaître la saveur absolue du film et sa force à fédérer tous les publics (selon la formule consacrée, un film pour les spectateurs de 7 à 77 ans)…

Extrêmement sympathique et gentillet mais jamais niais, « La machine à explorer le temps » s’est même bonifié avec les décades, soixante piges au compteur et on se régale comme au premier jour !

D’ailleurs, « La machine à explorer le temps » était passé dans les années quatre vingts à la « Dernière séance », mythique émission présentée par Eddy Mitchell, et tous les cinéphiles en herbe s’en souviennent, c’est dire l’impact que le film a donné et le rêve qu’il vendait à l’époque !

On peut désormais revoir ou découvrir « La machine à explorer le temps » sur un DVD tout à fait correct, en plein écran et à une image impeccable, il ne faut donc pas se priver de ce bonheur et se le procurer sans faute, surtout qu’il n’est pas cher du tout (moins de 5 euros) sur le net !

Vraiment sympa et très fidèle à l’œuvre du légendaire H.G. Wells, « La machine à explorer le temps » recèle de grandes qualités et s’est érigé en classique du film fantastique du début des années soixante quasiment instantanément ; gros succès à sa sortie, le film mérita l’engouement qu’il déchaina et propulse, encore de nos jours, le public dans un monde imaginaire doté du plus grand charme…

On se délecte tellement au visionnage que le film pourrait durer une heure de plus que cela ne nous dérangerait pas : ON EN REDEMANDE !

« La machine à explorer le temps » est ancré dans le cercle très fermé des piliers du fantastique américain vintage, pareils que les films de Ray Harryhausen que l’on peut cataloguer dans la même catégorie !

Fabuleux et féérique, sympathique et passionnant, « La machine à explorer le temps » est un vrai chef d’œuvre que tout cinéphile digne de ce nom se doit d’avoir vu au moins une fois dans sa vie…

Extraordinaire !

Note : 10/10








samedi 4 décembre 2021

Nomadland de Chloé Zhao, 2020

 

NOMADLAND

de Chloé Zhao

2020

Etats-Unis

avec Frances Mac Dormand, David Strathaim, Linda May, Bob Wells

Road movie/drame/étude sociale

108 minutes

3 Oscars (meilleur film, meilleure réalisatrice, meilleure actrice)

Synopsis :

En 2011, Fern perd son emploi après la disparition de l’usine américaine de plâtres à EmpireNevada, où elle travaillait pendant des années avec son mari, récemment décédé.

Fern décide de vendre la plupart de ses biens et achète une camionnette pour vivre et parcourir le pays à la recherche d’un emploi.

Elle accepte un travail saisonnier dans un centre Amazon le temps de l’hiver.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Bardé de récompenses et de distinctions, « Nomadland » est effectivement méritant car c’est un très beau film, très rare et qui traite d’un sujet méconnu au septième art, la vie de nomades aux Etats-Unis (ce sont de vrais nomades dans le film, ce qui renforce considérablement le réalisme et la crédibilité des scènes)…

Frances Mac Dormand est également productrice du film, elle y croit dur comme fer et s’est investie comme jamais, sa prestation est extraordinaire !

On suit avec passion son périple, TOUT est montré sans la moindre fioriture par la caméra sincère de Chloé Zhao, les galères mais aussi les joies et les bons moments vécus par ce bout de femme sexagénaire qui lutte en permanence pour sa survie, ce n’est pas facile, il y a des moments où elle se donne un mal de chien (on ressent le froid qu’elle subit, « Nomadland » est un film sensitif et viscéral), rien n’est épargné au spectateur (la séquence de la défécation dans le van, les trognes horribles des clochards, les toilettes de l’aire d’autoroute à nettoyer), Frances Mac Dormand se donne à fond dans son rôle, elle ne fait JAMAIS semblant même si c’est extrêmement dur à jouer et à rendre crédible vis-à-vis du spectateur, elle réussit avec brio à donner de l’empathie à son personnage, ce qui lui vaudra l’oscar de la meilleure actrice, tout à fait mérité…

Chloé Zhao nous fait défiler des tranches de vies et on ne s’ennuie pas, j’étais pris dans le film, comme hypnotisé et je regarde le compteur de mon lecteur blu ray, déjà une heure de passée ! ça défile de façon si fluide qu’on ne se rend pas compte du temps, on voyage en même temps que les nomades, c’est sans doute ce qui fait la force du film, qui évite le pathos et le misérabilisme pour nous faire s’attacher aux personnages, des anti héros, des anti golden boys, des anti Beverly Hills 90210, et bien des fois c’est pas plus mal ! « Nomadland » se distingue de tous les autres films que l’on voit habituellement ; c’est finement joué, les décors naturels sont magnifiques, on a de très beaux couchers de soleil et Chloé Zhao nous montre la réalité de la dureté du monde du travail aux Etats-Unis (l’usine Amazon, les petits boulots pour survivre) mais aussi des fulgurances avec des passages durs et émouvants (Frances Mac Dormand qui doit quitter le parking nocturne, son van qui lâche et elle n’arrive pas à démarrer) ; il y a aussi de l’espoir avec le repas de Thanks Giving où elle est invitée par un autre homme qui semble l’aimer passionnément…

Réalisé très simplement et sans le moindre effet tape à l’œil, « Nomadland » est en fait une œuvre d’une grande richesse humaine malgré pourtant la pauvreté qu’elle nous dévoile, celle de ces « petites gens » laissées sur le bord de la route et qui ont choisi la vie de nomade, refusant les normes de l’establishment…

« Nomadland » est un film d’auteur, un chef d’œuvre d’atypisme mais qui se prend comme un uppercut en plein cœur, c’est un métrage naturaliste et basé sur la nature (on voit un plan furtif d’une baignade nue dans un torrent)…

D’une qualité technique indéniable, « Nomadland » contient des séquences planantes, c’est un film hors du temps et hors codes que seuls les cinéphiles plus ouverts et OPEN pourront comprendre, assimiler et savourer…

Ce n’est pas un film aisé à saisir, il faut se plonger dedans et se laisser happer par les images qui enveloppent l’écran, il s’agit ni plus ni moins d’une expérience cinématographique mais au final, « Nomadland » s’avère remarquable en tous points…

Du très haut niveau de cinéma et un film juste, sincère, beau et envoutant…

Pour les plus ouverts, « Nomadland » est un must have, à voir absolument !

Note : 9/10








samedi 27 novembre 2021

The father de Florian Zeller, 2020

 

THE FATHER

de Florian Zeller

2020

Grande Bretagne/France

avec Anthony Hopkins, Olivia Colman, Imogen Poots, Rufus Sewell

Drame

97 minutes

Synopsis :

Anthony a bientôt 80 ans.

Il vit seul dans son appartement de Londres et refuse toutes les aides-soignantes que sa fille, Anne, tente de lui imposer.

Cette dernière y voit une nécessité d’autant plus grande qu’elle ne pourra plus passer le voir tous les jours : elle a en effet pris la décision de partir vivre à Paris pour s’installer avec l’homme qu’elle vient de rencontrer…

Mais alors, qui est cet étranger sur lequel Anthony tombe dans son salon, et qui prétend être marié avec Anne depuis plus de dix ans ?

Et pourquoi affirme-t-il avec conviction qu’ils sont chez eux, et non chez lui ? Anthony est-il en train de perdre la raison ?

Quelque chose semble se tramer autour de lui, comme si le monde, par instant, avait cessé d’être logique.

Égaré dans un labyrinthe de questions sans réponse, Anthony tente désespérément de comprendre ce qui se passe autour de lui.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Adaptation cinématographique de sa propre pièce, « The father » est un très beau film de la part de Florian Zeller…

Quasi huis clos (il se passe en intérieur, au sein de l’appartement), « The father » est un drame très touchant qui traite de la vieillesse et du début de la sénilité ; ce n’est donc pas un film qui remonte le moral mais qui se suit avec passion et intérêt ; Hopkins est fabuleux et son personnage lui colle à la peau, il déploie tous ses talents de comédien et parvient instantanément à rendre crédible son personnage de vieil homme qui commence à perdre pied avec la réalité à cause de sa vieillesse…

Certains passages lorgnent vers le fantastique, notamment lors des visions d’Anthony, probablement dues à son début de démence…

Tous les autres comédiens jouent juste et gravitent autour de Anthony Hopkins, même si celui-ci tient le film sur ses épaules, la mise en scène de Florian Zeller met également en avant les autres acteurs et actrices, notamment Catherine, l’infirmière à la fin du film, formidable d’empathie et de générosité, la scène où elle réconforte Anthony est superbe et très poignante !

« The father » est une œuvre fluide et les 97 minutes passent comme une flèche en plein cœur, chaque plan est travaillé rigoureusement et l’intérêt pour le spectateur de connaître le dénouement et ce qu’il va advenir de Anthony est immense…

Récompensé de deux oscars dont un pour le meilleur acteur, « The father » est un drame qui évite la surenchère et le pathos mais qui se concentre sur l’aspect narratif ; impeccablement filmé, « The father » évite totalement la mièvrerie et les clichés (l’histoire est très casse gueule à adapter), Florian Zeller a su insuffler et doser l’émotivité sans tomber dans le piège du larmoyant et de la facilité, il a commis un sans- fautes !

Exceptionnel par la beauté d’âme et la qualité de sa mise en scène, « The father » est un très grand film, avec un final bienveillant qui pourra déclencher les larmes, cette infirmière qui réconforte Anthony est bouleversante et celles et ceux qui ont eu une personne âgée en fin de vie dans leur famille pourront effectuer des « transferts » avec « The father », ce sont des situations vécues par pas mal de personnes et cela fait partie du parcours de la vie…

Magnifique à tous points de vue, « The father » est un film de très haut niveau et les cinéphiles ne pourront qu’être touchés par le jeu de Anthony Hopkins et même par la densité dramatique de l’histoire…

Je ne vois pas ce que l’on pourrait dire de plus sinon que « The father » est un authentique chef d’œuvre et un film extrêmement touchant, il va droit au cœur et le jeu impeccable de Anthony Hopkins bonifie totalement l’ensemble…

Un des plus beaux films de ce début de la décade de 2020, assurément…

Note : 9.5/10