LITAN la cité des spectres verts de Jean-Pierre Mocky, 1981

 

LITAN, LA CITE DES SPECTRES VERTS

de Jean-Pierre Mocky

1981

France

avec Marie José Nat, Jean-Pierre Mocky, Nino Ferrer, Dominique Zardi, Marysa Mocky, Roger Lumont, Jean-Claude Rémoleux

Film fantastique onirique

88 minutes

Blu ray édité chez ESC

Primé au festival d’Avoriaz 1982

Scénario de Jean-Claude Romer, Gérard Lenne et Jean-Pierre Mocky

Synopsis :

Durant le carnaval de Litan, petite cité montagneuse et brumeuse, Nora a le sommeil troublé par un cauchemar.

À son réveil, une voix mystérieuse lui donne rendez-vous au téléphone, ce qui commence une course-poursuite à travers le village, Nora revivant tous les points forts de son cauchemar.

Les gens deviennent fous.

De plus, à Litan, l'eau recèle d'étranges « spectres verts », des vers luisants qui attaquent et désagrègent instantanément les humains par contact.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

« Litan » est un film à marquer d’une pierre blanche dans le cinéma français, Mocky a fait preuve d’un culot et d’un courage énormes en le mettant en scène, c’est le film le plus insolite du cinéma hexagonal des années 80 et peut être même du cinéma grand public (en dehors des films de Jean Rollin)…

« Litan » est un rêve éveillé total où tous les plans se succèdent à 200 à  l’heure, il n’y a pas forcément de cohérence mais le film se « savoure » au fil de l’eau et des séquences…

Mocky connaît son boulot et adopte pour une technique de filmage insensée (le chef opérateur de « Litan » a travaillé avec Orson Welles et Luis Bunuel -la filiation avec « Un chien andalou » est nette !-)…

Le village d’Annonay où a été tourné « Litan » est magique et l’architecture des bâtiments est envoutante et ultra gothique, ce qui renforce le caractère fantastique à maxima ; « Litan » est un film complètement fou et se destine à des cinéphiles ouverts et il ne faut surtout pas le prendre au premier degré au risque de perdre pied avec la démarche souhaitée par Mocky…

On est dans un délire total, visuel, narratif et complètement onirique, orchestré par un Mocky en roue libre et qui choisit d’y aller à fond, au risque de choquer ou décontenancer, ça passe ou ça casse !

Beaucoup de scènes ou de personnages font peur et « Litan » a traumatisé beaucoup de gamins lors de son passage à la télé dans les années 80 ; la folie ambiante qui y règne et l’absurdité dans lesquelles se trouvent les personnages du film se transfèrent sur le spectateur, mais « Litan » est avant tout une pure « expérience » de cinéma et il laisse un souvenir imparable et indélébile !

Nino Ferrer est excellent, tout comme Marie Josée Nat et les autres seconds rôles, tout le monde gravite dans un délire avec ce village qui sombre dans la démence où les meurtres iront crescendo…

Les « spectres verts » accentuent encore plus le côté film fantastique et on sort du visionnage comme d’un tour de montagnes russes, abasourdi et décontenancé !

On a l’impression de se réveiller d’un cauchemar délicieux où Mocky nous a entrainés pour un voyage sans retour !

Avec un rythme frénétique et une dynamique folle, mais sans que le film soit bâclé, loin de là, Mocky signe un de ses meilleurs films de sa longue filmographie et plante tout le monde avec sa tentative de faire un métrage fantastique ; on est loin des Rollin, « Litan » est beaucoup plus travaillé et plus rapide, on ne peut et on ne doit comparer « Litan » avec les Rollin, ce serait une erreur !

Jean-Claude Romer et Gérard Lenne, des cinéphiles immenses passionnés de cinéma gothique, ont participé à l’écriture du scénario de « Litan » et leurs influences  se ressentent très largement…

Mocky explose complètement avec « Litan » et casse en morceaux tous les codes du fantastique à la française, c’est si rare que ça a le mérite d’être souligné et mis en avant, il fait preuve d’une audace et d’une recherche pour étonner qui porte ses fruits, les efforts qu’il a déployés sont payants et « Litan » est un pur chef d’œuvre de l’insolite et du fantastique gothique…

L’édition blu ray sortie chez ESC est miraculeuse et c’est un pur délice de voir ou revoir « Litan » dans des conditions aussi optimales !

A voir absolument, « Litan » vous laissera une impression indélébile et ce film rend honneur à cet immense réalisateur qu’était Jean-Pierre Mocky, son talent fou est mis en exergue au summum dans « Litan », il se fout complètement des normes cinématographiques et choisit de faire SON cinéma comme il l’entend, le résultat est prodigieux et tourbillonnant !

Un must have total !

Note : 10/10

Scandale de Jay Roach, 2019

 

SCANDALE

de Jay Roach

2019

Etats-Unis

avec Nicole Kidman, Charlize Theron, John Lithgow, Margot Robbie, Malcolm Mac Dowell, Kate Mac Kinnon

Drame

108 minutes

Produit par Lionsgate

aka Bombshell

Budget : 35 000 000 dollars

Recettes au box-office mondial : 61 404 394 dollars

Synopsis :

Roger Ailes est l'un des créateurs de la chaîne de télévision d'information en continu américaine Fox News.

Régnant en tyran depuis des années, il use de méthodes peu scrupuleuses avec comme objectif l'audience à tout prix.

Il veut des journalistes sexy et des plans sur les jambes des présentatrices à l'antenne.

Quand une jeune femme entre dans son bureau, il la fait défiler devant ses yeux et lui fait des propositions sexuelles.

Ces méthodes ne sont plus du goût de Gretchen Carlson, retrogradée et évincée de l'émission Fox & Friends.

Elle subit les remarques sexistes de son patron.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Les faits retracés dans ce film sont réels, il s’agit de dénoncer le harcèlement sexuel dont furent victimes les journalistes féminines de la chaine de télévision américaine Fox news ; « Scandale » est un film courageux et qui va droit au but, paradoxalement quasiment aucun film n’a abordé ce sujet au cinéma, ce qui renforce l’intérêt du spectateur car « Scandale » est un film passionnant avec une brochette d’actrices hyper convaincantes et qui sont impliquées comme jamais dans leurs rôles ;il n’y a pas de « compétition » à qui sera la meilleure, le trio Nicole Kidman/Charlize Theron/Margot Robbie est parfait, avec une mention pour Margot Robbie qui joue une composition touchante et même poignante, décidément Margot Robbie est toujours là où on ne l’attend pas et son charisme bonifie toutes les œuvres où elle est présente, cette actrice est fabuleuse !

Dans le rôle du « méchant », John Lithgow est sidérant, il est infirme et on le voit pendant tout le film assis dans son fauteuil ; il incarne un vieil homme méprisable faisant preuve d’une insistance déplacée et contrôlant par sa puissance (il est le directeur de Fox news ) une mainmise sur « ses » journalistes qu’il traumatise par son obsession sexuelle et son fétichisme des jupes courtes et des jambes…

Le phénomène « Me too » et l’affaire Harvey Weinstein sont passés par là et les langues vont se délier face à ce sexisme omniprésent et ce harcèlement envers les pauvres femmes journalistes face à la toute puissance machiste incarnée par ces dirigeants peu scrupuleux et se croyant tout permis, faisant miroiter des postes hautement gradés en « échange » de faveurs sexuelles…

La réalisation de Jay Roach est très efficace et le rythme du film est incessant, il est mené à deux cents à l’heure avec des voix offs et des arrêts d’images, procédé souvent utilisé au cinéma américain, notamment par Martin Scorsese dans « Les affranchis », cela donne une densité à l’histoire et « Scandale » est passionnant à suivre…

La justice finira par triompher mais au prix de nombreux sacrifices et les licenciements infondés seront légion avec un Lithgow impitoyable lorsqu’une femme refusera ses caprices sexuels ; à ce titre, le passage où Margot Robbie est forcée de dévoiler ses jambes puis son entrejambe et sa culotte est proprement ignoble, on sent que l’actrice a pu restituer le « malaise » avec une grande justesse face à la perversité de Lithgow et la scène où Margot Robbie pleure au téléphone est poignante, presque déchirante !

« Scandale » ose appuyer là où ça fait mal et c’est tout à l’honneur de ce film, certes féministe mais nécessaire pour dénoncer le sexisme outrancier propre à certaines  chaînes de télévision aux Etats-Unis, avec un aspect politique puisque l’action se passe juste avant l’avènement de Donald Trump au pouvoir !

Cette exagération est propre aux américains et « Scandale » n’hésite pas à impliquer Trump avec des montages où on le voit à l’image, il fallait oser et le film est vraiment l’étendard du mouvement « Me too » et les hommes qui se sont mal comportés finissent par être châtiés bien comme il faut, il y a une évolution des mentalités flagrante et un effet boule de neige, les plaignantes se comptant par dizaines !

C’est très bien retranscrit, l’action est vive et la réalisation imparable, l’issue est méritée pour John Lithgow et la « rébellion » des femmes journalistes est reconnue par la justice, ce qui est plutôt rassurant…

Encore une fois, c’est si rare d’aborder un sujet pareil au cinéma que « Scandale » force le respect, les séquences sont réalistes mais évitent le graveleux, le spectateur prend immédiatement parti pour les journalistes harcelées grâce à un script habile, le jeu du trio Kidman/Theron/Robbie fait alors le reste avec le talent des trois actrices et on a juste à se laisser porter par l’histoire…

« Scandale » reste un film accessible et ouvert à tous les publics et les cinéphiles apprécieront ce métrage qui sort du lot et qui sert un propos juste et nécessaire à la société d’aujourd’hui ; il est valable pas seulement dans les chaines de télévision mais dans toute structure salariale ou même dans les administrations…

Très courageux et réaliste, « Scandale » devrait se déployer dans toutes les sociétés pour faire réagir et faire réfléchir sur les comportements masculins et sexistes dans le milieu professionnel, tout est relaté pour produire un effet sur les délits de sexisme afin de les corriger, à aucun moment ils ne sont glorifiés mais plutôt lourdement sanctionnés !

« Scandale », pour les victimes de harcèlement sexuel, est une grande bouffée d’oxygène et surtout quasiment unique dans le genre !

Un témoignage hyper intéressant qui fera surement changer les mentalités, du moins les faire évoluer, c’est net !

Et aussi un sacré numéro d’actrices !

A voir absolument, on se prend une claque !

Note : 9/10

J'accuse de Roman Polanski, 2019

J’ACCUSE

de Roman Polanski

2019

France/Italie

avec Jean Dujardin, Emmanuelle Seigner, Louis Garrel, Mathieu Amalric, Grégory Gadebois, Luca Barbareschi, Melvil Poupaud, Hervé Pierre, Roman Polanski, Vincent Perez

Chronique historique

132 minutes

Blu ray édité par Gaumont

Synopsis :

En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, officier français de confession juive, est condamné à la déportation à vie pour avoir fourni des documents secrets à l'Allemagne.

Le commandant Marie-Georges Picquart, promu lieutenant-colonel et chef du deuxième Bureau, découvre que le commandant Ferdinand Walsin Esterhazy est le véritable espion pour l'Allemagne et que son propre adjoint, Hubert Henry, sait que le véritable traître n'est pas Dreyfus mais Esterhazy, surnommé Dubois.

Par devoir et sens de l'honneur, Picquart refuse d'obéir à ses chefs qui lui ordonnent d'étouffer l'affaire.

Il est menacé, arrêté, emprisonné, mais persiste jusqu'à ce que la vérité éclate et que Dreyfus soit libéré et réhabilité.

Pendant douze ans, cette « affaire » déchire la France de la Troisième République et fait scandale dans le monde entier.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

On ne va volontairement pas s’étendre sur les multiples polémiques concernant ce film et par rapport au passé sombre de Roman Polanski mais plutôt voir le côté cinématographique de « J’accuse », immense film et plongée remarquable dans l’affaire Dreyfus qui secoua la France à la fin du 19^ème siècle…

Ce n’est pas compliqué, on met le blu ray dans le lecteur, on se cale sur son canapé et là… la MAGIE opère !

« J’accuse » est un film superbe, la reconstitution de l’époque atteint la perfection, tous les acteurs et toutes les actrices sont impliqués totalement dans leurs rôles et Jean Dujardin tient là sa plus belle composition, Polanski sait totalement diriger ses comédiens, ce réalisateur n’a absolument plus rien à prouver et il nous embarque en « live » dans l’affaire Dreyfus, c’est un cours d’histoire à ciel ouvert, tout est remarquablement maitrisé de bout en bout, la technique de filmage est incroyable (il suffit de voir l’introduction du film), « J’accuse » est un nouveau chef d’œuvre pour le réalisateur franco-polonais et le plaisir provoqué lors du visionnage  est grandement partagé par le spectateur qui s’immisce instantanément dans une histoire passionnante restituée avec une rigueur dont nombre d’autres réalisateurs peuvent être jaloux, Polanski a une nouvelle fois tapé fort et nous prouve qu’il n’a rien perdu de son talent et de sa verve cinématographique, il nous embarque dans son film et on se régale pendant plus de deux heures !

C’est là que l’on voit les réalisateurs respectueux de leur public et, malgré tout ce qu’on pourra dire, « J’accuse » tient bien la route et reste, à ce jour, la meilleure adaptation au cinéma de l’affaire Dreyfus, c’est un film immersif et d’une finesse de traitement imparable et Jean Dujardin (tout comme Emmanuelle Seigner et tous les autres) force le respect…

« J’accuse » est une chronique historique que l’on peut montrer à des étudiants, la rigueur absolue dont fait preuve Roman Polanski s’adapte à tous les publics, curieux de comprendre les tenants et aboutissants de l’affaire Dreyfus, tout est reconstitué et restitué impeccablement jusqu’à la réhabilitation d’Alfred Dreyfus, eu égard à la droiture de Picquart, « J’accuse » est un film sur la loyauté et l’honnêteté poussées à leur summum et où la vérité finit par triompher de l’injustice…

Délice visuel et doté d’une narration hyper méthodique, « J’accuse » est un film à visionner absolument en occultant la personnalité controversée de Roman Polanski, il faut se polariser sur le métrage et non pas sur la réputation sulfureuse de son metteur en scène ; cela gâcherait le plaisir que l’on pourrait avoir car « J’accuse » est sincèrement un film immense…

Il faut voir ce film par devoir de mémoire et également pour l’appréciation qu’il dégage, pour tout cinéphile « J’accuse » est un must have et une œuvre très importante dans la longue carrière de Roman Polanski, c’est aussi un pan de l’histoire qu’on ne peut oublier et c’est très courageux d’oser s’attaquer à cette affaire, gageure ultra casse-gueule que seul un maestro du septième art comme Polanski pouvait transmettre de cette façon, ce n’est pas donné à tout le monde et à la sortie du visionnage on est scotchés sur son fauteuil !

Roman Polanski est un grand et immense réalisateur, faisons abstraction de ses affaires judiciaires, et concentrons-nous sur la manière avec laquelle il appréhende la mise en scène pour ses films, c’est ce qui compte le plus !

 « J’accuse » est un monument, un pur chef d’œuvre et il ne faut pas passer à côté, c’est un film en fait très accessible qui satisfera tous les curieux cinéphiles intéressés par l’histoire de France, le film bénéficie de moyens gigantesques et je ne vois pas ce qu’on pourrait trouver comme défauts ou comme failles, la réalisation est quasi-irréprochable…

En un mot, « J’accuse » est un film indispensable !

Note : 9.5/10

 

Le portrait de Jennie de William Dieterle, 1948

 

LE PORTRAIT DE JENNIE

de William Dieterle

1948

Etats-Unis

avec Jennifer Jones, Joseph Cotten, Lilian Gish, Ethel Barrymore

Drame

86 minutes

Produit par David O. Selznick

Musique de Claude de Bussy

Blu ray édité chez Carlotta films

Synopsis :

Eben Adams est un peintre fauché qui rencontre Jennie, une petite fille dans Central Park portant des vêtements d'un autre âge.

De mémoire, il fait d'elle un beau croquis qui impressionne ses marchands d'art. Cela lui inspire un portrait - le "Portrait Of Jennie".

La revoyant grandie, il s'éprend alors de celle qui semble n'être qu'une apparition appartenant au passé...

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Oula quel film ! quelle beauté ! « Le portrait de Jennie » est un film magnifique à tous les niveaux, c’est le film préféré du réalisateur Christophe Gans et ça se comprend ! « Le portrait de Jennie » dégage un charme magnétique, non seulement par le biais de l’actrice Jennifer Jones mais aussi par son ambiance (New York, en plein hiver) et l’atmosphère très rude subie par les artistes en difficulté (le peintre incarné par Joseph Cotten vit dans une grande pauvreté) ; « le portrait de Jennie » est un film sur une rencontre qui va changer la vie de Adams, avec l’arrivée d’une petite fille complètement sortie de nulle part, le film est très beau, virtuose et se retrouve même dans une frontière fantastique, surréaliste et il y a énormément de passages oniriques…

« Le portrait de Jennie » ne pourra que bouleverser les cinéphiles, c’est un chef d’œuvre d’une grande justesse, d’une grande pudeur sans une once de vulgarité et l’aura dégagée par Jennifer Jones nous retourne complètement (elle est en fait orpheline et ses parents, membres d’un cirque, se sont tués en tombant d’un trapèze !) ; dès lors et dès cette révélation connue par Adams/Joseph Cotten, ce dernier va se retrouver « envoûté » par le charme de Jennie, et s’imagine la petite fille comme si elle était dans son appartement, puis, il en peint un portrait…

L’astuce et ce qui est bouleversant avec ce film, c’est que le spectateur n’arrive pas à discerner la réalité du rêve ; tout comme Joseph Cotten, on ne sait pas si ce qu’il vit est la réalité ou un rêve ; à ce titre, « Le portrait de Jennie » est un film complètement INSOLITE mais très rigoureux dans sa mise en scène (David O. Selznick, mari de Jennifer Jones et producteur a fait refaire plusieurs fois certaines séquences ! merci à Jean Michel Lacour pour cette information), ce qui donne un sentiment de richesse et de consistance dans cette histoire où tout est millimétré et où on est baladé, sans trop savoir où on va (tout comme Adams), on est « guidé » par le seul fil conducteur qui est Jennie et l’espoir de la retrouver…

Le temps, la vie, l’amour et la mort sont les quatre thématiques du film et s’articulent avec la relation d’amour impossible entre Adams et Jennie ; cette « quête » prendra son point d’orgue dans un plan séquence proche d’un délire lorsque Joseph Cotten entreprend de se rendre sur un phare, en pleine mer, où il semblerait que Jennie ait été aperçue une ultime fois, avant sa supposée disparition…

Dès lors, le noir et blanc laisse place à un « vert » magnifique et hypnotique et Adams finit par retrouver sa Jennie, mais l’issue sera douloureuse…

On sort du visionnage éblouis et hagards, « Le portrait de Jennie » est un film de 1948 mais qui fait preuve d’une modernité énorme, l’histoire est sommes toutes à part et inédite dans le cinéma de l’époque ; « Le portrait de Jennie » est devenu, au fil des décades, une œuvre culte, qui compte beaucoup dans le cœur des cinéphiles ; c’est un film essentiel du cinéma américain d’après- guerre qui bénéficie d’une photographie noir et blanc sublime et qui allait changer le regard du septième art de manière nette (tout comme certains films d’Orson Welles), la mise en scène de William Dieterle est calée sur le scénario et cet aspect fantastique se décline par le personnage de Jennie Appleton qui va « happer » Adams, pris dans la seule obsession de la revoir !

C’est peut être un des plus beaux films sur une rencontre et sur l’amour provoqué par celle-ci, tout est joué à la perfection et même si son ancienneté peut rebuter, « Le portrait de Jennie », c’est un pur film de cinéphiles, du cinéma de très haut niveau et magnifié par le couple Joseph Cotten/Jennifer Jones, j’encourage tout le monde à voir ce film et surtout qu’il existe dorénavant un blu ray édité chez Carlotta dont la restauration est parfaitement à la hauteur et idéal pour découvrir ce classique du film noir et blanc américain…

Jennifer Jones est sublime, Joseph Cotten est bouleversant, « Le portrait de Jennie » est un film incroyable à visionner absolument !

Une œuvre mythique qui vous laissera un souvenir indélébile !

Note : 10/10