mardi 30 mars 2021

Vampire vous avez dit vampire ? de Tom Holland, 1985

VAMPIRE VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ?

de Tom Holland

1985

Etats-Unis

avec Roddy Mac Dowall, Chris Sarandon, William Ragsdale, Amanda Bearse

106 minutes

Film fantastique vampirique

BR édité chez Carlotta

aka Fright night

Musique de Brad Fiedel

Budget : 9 000 000 dollars

Recettes au box office mondial : 24 922 237 dollars

Synopsis :

Charlie Brewster est un adolescent sans histoires.

Il partage sa vie entre sa mère, sa petite amie, ses copains et ses séries préférées à la télévision sur les films d'horreur de série B.

Tout va être bouleversé lorsqu'il va découvrir que son nouveau et très séduisant voisin est un vampire difficile à combattre...

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Le réalisateur Tom Holland signe ici son premier film, il est passionné et cinéphile et rend hommage à des films cultes de vampires en glissant des caméos disséminés tout le long (Roddy Mac Dowall s’appelle Peter Vincent, en référence à Peter Cushing et Vincent Price, Charlie regarde « Scars of Dracula » à la télé dans sa chambre, film célèbre de la Hammer) mais non seulement « Vampire vous avez dit vampire ? » est très réussi mais de plus, Holland modernise totalement le film de vampires avec un vampire new look et branché sous les traits de Chris Sarandon ; il est accompagné d’un de ses comparses mais n’est pas gay puisqu’il est attiré par les femmes (très belles de surcroit) donc il n’y a pas de filiation avec le vampire des « Maitresses de Dracula », éphèbe LGBT lui…

On est à fond dans le style et la patte des années 80 et « Fright night » est un pur régal ; Charlie est un adolescent vivant dans des conditions aisées et sa vie va basculer lorsqu’il va se rendre compte que ses voisins sont des vampires ; il fait appel à Peter Vincent, un présentateur d’une émission de télé, ce dernier refusant de le croire avant de se rendre à l’évidence ! Le film prend alors son essor et Tom Holland nous gratifie de séquences inoubliables (la scène de la discothèque rappelle celle du « Technoir » dans le premier « Terminator ») pour une entrée en matière dans la réalisation, Holland a frappé fort et arrive sans difficultés à donner de l’efficacité à son histoire, il sait rendre ses personnages attachants (que ce soit les bons ou les méchants) et dirige très bien ses acteurs…

De plus, les effets spéciaux signés Richard Edlund (qui fit ceux du « Jack Burton » de Carpenter la même année) sont réussis et parviennent à susciter une réelle trouille !

« Vampire vous avez dit vampire ? » on est en plein dans l’âge d’or hollywoodien des films fantastiques du milieu des années 80, avec une bonne dose de passages effrayants et même d’un humour tout à fait bienvenu…

S’adressant à un public d’ados malgré son interdiction aux moins de douze ans, « Vampire vous avez dit vampire ? » se visionne avec délectation et ravira également les purs cinéphiles, c’est un film sincère et à l’ambiance fédératrice où tous les fans de films d’horreur y trouveront leur compte…

Ça reste gentil (on n’est pas dans un d’Amato ou dans un Fulci) et le film peut englober plusieurs types de publics car c’est un film vampirique free style parfaitement accessible…

Maintenant que la maison d’édition Carlotta (excellente) a sorti un blu ray restauré, il faut se ruer dessus pour découvrir ou redécouvrir cet immense succès des années 80, bourré de qualités et qui n’a pas vieilli…

Plaisir absolu, « Vampire vous avez dit vampire ? », même 35 ans après, n’a rien perdu de son charme et de sa vigueur et s’érige comme référence du film qui cherche à innover un genre sans dénigrer ses prédécesseurs…

Holland signa ici un coup de maitre pour un premier film et réalisera après une brillante carrière (avec le premier « Chucky », notamment)…

« Vampire vous avez dit vampire ? » est un film indispensable pour tout cinéphile et un réel régal de cinéma, foncez !

Note : 9/10








 

samedi 27 mars 2021

Runaway train d'Andrei Konchalovski, 1985

 

RUNAWAY TRAIN

d’Andrei Konchalovski

1985

Etats-Unis

avec Jon Voight, Eric Roberts, Rebecca de Mornay, John P. Ryan

Film d’action/aventures

111 minutes

Blu ray édité chez ESC

Adapté d’un scénario d’Akira Kurosawa

Produit par la Cannon films

Synopsis :

Manny et Buck s'évadent de prison et montent à bord d'un train désert en Alaska. Une fois lancés sur les rails, les deux détenus s'aperçoivent que le conducteur vient de mourir d'une crise cardiaque.

Commence alors une course contre la montre : comment réussir à arrêter le train et déjouer le chef de la sécurité ?

(source : Orange)

Mon avis :

Adaptation d’un scénario originellement écrit par Kurosawa, « Runaway Train » est un film d’action et d’aventures proprement incroyable et sidérant dans sa virtuosité !

La première partie du film est d’une brutalité inouïe avec cette description du milieu carcéral dans une prison d’Alaska qui nous donne des séquences terribles et ultra violentes ; tous les acteurs sont exceptionnels mais la palme revient sans conteste à Jon Voight qui obtint un Oscar, il est très impressionnant, et même lors de passages de dialogues très longs, il est fascinant par sa maitrise de jeu d’acteur…

« Runaway train » est une gigantesque aventure humaine mais également un métrage où tout le monde se bat au sang, c’est un film qui a la hargne à 10 000 %, un film masculin mais démentiel dans l’approche qu’il déploie ; la survie, l’angoisse, la folie sont des thèmes abordés frontalement dans « Runaway train » et Andrei Konchalovski n’y va pas par quatre chemins et nous balance des moments de cinéma extrême qui ne sont rarement allés aussi loin dans un film d’aventures des années 80 !

La Cannon a tapé fort et a donné carte blanche à Konchalovski grâce à ses précédents films (notamment « Maria’s lover »), mais Konchalovski a dépassé les enjeux de sa mission vis-à-vis de la Cannon pour pondre un authentique chef d’œuvre, à la mise en scène bluffante et cousue main…

Rebecca de Mornay déboule dans la dernière partie du film qui vire à la folie pure avec un Jon Voight qui pète une durite (les plans aériens du train sont d’une technique à couper le souffle) et le directeur de la prison entreprend une ultime chasse à l’homme par hélicoptère, ce qui nous vaudra une bagarre d’une sauvagerie absolue !

« Runaway train » est un film énorme et hors normes, une pièce maitresse du film d’action du milieu des années 80 qui s’adresse à un public aguerri, au vu de la rudesse des séquences qu’il comporte…

Le blu ray sorti chez ESC permet de revoir ce film de façon parfaite et reste, à ce jour, le support conseillé pour tout cinéphile…

La fin en queue de poisson avec la citation de Shakespeare nous laisse à plat, complètement groggy après le spectacle auquel on vient d’assister…

Véritablement bombe, « Runaway train » est un film qui fait partie de la même race que des films comme « Aguirre, la colère de Dieu » de Werner Herzog ou « Le convoi de la peur » de William Friedkin, des films sur l’épuisement humain et sur le dépassement de soi, du cinéma extrême mais très intelligent dans son traitement cinématographique et qui n’oublie pas de divertir, malgré tout…

« Runaway train » a marqué le milieu des années 80 à jamais et c’est sans aucun doute une des productions Cannon les plus ambitieuses !

Un film incroyable !

Note : 9.5/10









Dracula de John Badham, 1979

 

DRACULA

de John Badham

1979

Etats-Unis/Grande Bretagne

avec Frank Langella, Donald Pleasence, Laurence Olivier, Kate Nelligan

Film fantastique vampirique

109 minutes

Blu ray édité chez ESC

Musique de John Williams

Scénario de W.D. Richter

Budget : 8 000 000 dollars

Recettes au box-office : 31 200 000 dollars

Synopsis :

1913. Pris dans une tempête qui semble venir de nulle part, le capitaine du Demeter et son équipage sont décimés par une créature sanguinaire au large des côtes anglaises.

Au petit matin, Mina Van Helsing découvre le corps inanimé d'un homme et le ramène à l'asile d'aliénés que dirige le père de son amie Lucy Seward.

(source : Orange)

Mon avis :

Il y a eu pléthore d’adaptations du mythe de Dracula au cinéma et celle-ci, de John Badham datant de 1979, est, on peut le dire, très réussie !

Elle est tournée la même année que celle de Herzog (fabuleuse) mais n’a rien à envier à son homologue germanique, ni même aux films de la Hammer avec Christopher Lee ; l’ambiance qui règne tout le long du film est pour ainsi dire fascinante et Frank Langella endosse la cape du célèbre vampire avec brio et crédibilité ; les autres comédiens sont géniaux eux aussi avec Laurence Olivier, illustre acteur, et Donald Pleasence, que l’on ne présente plus…

Les actrices sont également parfaites et suffisamment sexuées pour rendre cette adaptation fidèle au mythe de Bram Stoker ; certaines séquences renvoient directement aux films de la Hammer de par le choix des décors (les poursuites dans la forêt, l’ascension de Dracula le long du mur du bâtiment…) ; le spectateur cinéphile se régale littéralement et le film n’a rien à envier aux autres « Dracula », qu’ils soient tournés avant ou après 1979 ; Badham a bénéficié d’un budget aisé de 8 millions de dollars et en a fait bon escient, privilégiant les décors et l’atmosphérique, souvent effrayant (la crypte, l’asile d’aliénés, les attaques de Dracula) ; Badham n’a pris personne en traitre et a déployé tout son talent pour rendre accessible sa version de Dracula, qui contentera aussi bien les plus exigeants que le public néophyte, il a su adapter son propos et d’ailleurs le film est très plaisant à visionner et on ne déplore aucun ennui, grâce à une dynamique habile de mise en scène…

La liberté visuelle prise par Badham ne gâche en rien l’intérêt que l’on a pour le déroulé du film, il se démarque des autres par le choix de Frank Langella comme personnage principal mais, passées quelques minutes, on finit par s’y faire ; il ne faut pas partir avec des à priori lorsqu’on visionne le film mais se laisser porter par l’histoire, très intéressante…

Beaucoup de scènes avec des chauves- souris (personnification du vampire) dont une, très bien faite, où un personnage subit une attaque très réaliste (les effets spéciaux sont hyper bien réalisés)…

La part de la musique de John Williams a également une grande importance dans le film et colle miraculeusement aux séquences ; Badham a produit un boulot phénoménal et ne trahit en aucun cas l’oeuvre de Stoker…

Maintenant que l’on a un excellent support de ce film (le blu ray sorti chez ESC), il est indispensable de voir ou revoir « Dracula » de John Badham pour se rendre compte de la qualité indéniable de ce film et de la prise de risques de Badham qui a fini par gagner son pari en adaptant cette icône du cinéma fantastique d’aussi belle manière…

Un must have et un film culte qui se regarde facilement et dont la modernité assumée fait qu’il n’a pas trop vieilli, une adaptation indispensable pour fan du célèbre vampire, hautement recommandable à tous les publics !

Note : 9.5/10







mercredi 24 mars 2021

Les yeux de Julia de Guilem Morales, 2010

 

LES YEUX DE JULIA

de Guillem Morales

2010

Espagne

avec Belen Rueda, Lluis Homar, Francesco Orella, Pablo Derqui

Thriller

120 minutes

Budget : 5 000 000 euros

aka Los ojos de Julia

Synopsis :

Lorsque Sara est décédée, tout parait indiquer qu'elle s'est suicidée.

Mais sa sœur Julia refuse d'y croire et décide d'enquêter sur les circonstances réelles du décès.

Au gré de ses découvertes, Julia devient peu à peu la cible d'une menace qu'elle semble être la seule à percevoir, alors que sa vue baisse progressivement.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Le thriller au cinéma a assez souvent pris pour élément scénaristique la faiblesse ou le handicap de la victime harcelée, par exemple, une femme muette dans le génial « Témoin muet », les exemples ne manquent pas… Ici c’est une personne atteinte de cécité proche et le gimmick de la femme aveugle permet de décupler encore plus le sentiment de danger latent et la sensation de piège…

« Les yeux de Julia » joue donc avec les nerfs du spectateur et les trois quarts du film sont particulièrement efficaces de ce côté-là, l’actrice Belen Rueda, outre le fait qu’elle soit sublime physiquement, joue à merveille son rôle de Julia, entre paranoïa et détresse psychologique, après le suicide de sa sœur…

Mais il y a un hic, les vingt dernières minutes du métrage, tout part en live et le spectateur ne s’y retrouve plus !

Guilem Morales a voulu trop bien faire en multipliant les rebondissements et les passages angoissants, mais ces twists de retournements de situations finissent par décrédibiliser le film, qui était pourtant parti sur les chapeaux de roues…

L’esthétique est fabuleuse, la mise en scène est impressionnante et il y a même du lyrisme dramatique dans certaines séquences, mais on est trop baladés pour le dévoilement de l’identité du tueur et finalement, la mayonnaise (qui prenait bien) finit par avoir un goût rance…

C’est d’autant plus dommage que les Espagnols étaient bien lancés pour renouveler le genre du thriller fantastique avec des films comme « Veronica » ou « REC » ; ici, « Les yeux de Julia » perd son souffle « SPOILER » avec la scène de l’aide- soignant, Ivan, on se dit « bon OK c’est lui le tueur, tout concorde bien » et puis non ! ce n’est pas lui ! c’est le fils de Soledad, la vieille voisine de Julia et là on ne pige plus rien ! « FIN DU SPOILER »…

C’est rageant parce qu’on avait là un authentique chef d’œuvre, un peu avec des trouvailles ressemblant à des films comme « Le silence des agneaux », mais cette prise de risque énorme de rebondissements toutes les cinq minutes rend le film raté et bizarre dans son cheminement…

On aurait préféré moins de grandiloquence et une dernière demie -heure plus posée, quitte à écourter la durée du film (il dure deux heures !)…

Après, le spectateur prendra grand plaisir au visionnage et « Les yeux de Julia », hormis les réserves énoncées précédemment, reste une œuvre intéressante, mais Guilem Morales s’autorise trop de libertés, il a du surement penser bien faire pour susciter la peur mais cette surenchère (c’est le mot exact) dans les rebondissements dessert son film et sa crédibilité…

Il aurait fallu plus de retenue et parfois l’ambiance seule suffit à rendre angoissant un film, d’ailleurs Morales semble l’avoir compris puisqu’il mise beaucoup sur l’atmosphérique avec « Les yeux de Julia »…

Un film aux deux tiers attachants et qui aurait bénéficié d’une parcimonie dans les twists finaux…

Pour les cinéphiles, « Les yeux de Julia » est à voir au moins une fois, tout de même, ne serait-ce que pour la double performance de Belen Rueda, qui interprète les deux rôles (Julia et Sara) et l’excellent Lluis Homar dans le rôle du mari…

Note : 7/10








dimanche 21 mars 2021

Prison de Renny Harlin, 1988

 

PRISON

de Renny Harlin

1988

Etats-Unis

avec Viggo Mortensen, Tom Everett, André Deshields, Lane Smith, Chelsea Field

Film fantastique carcéral

102 minutes

DVD édité chez Sidonis Calysta

Sorti dans la collection Mad Movies

Produit par Charles Band

Synopsis :

En 1964, le détenu Charlie Forsythe est exécuté sur la Chaise électrique de la prison de Creedmore, pour un crime qu'il n'avait pas commis.

Trente ans plus tard, le pénitencier rouvre ses portes. Charlie « revient » à la vie pour se venger d'Eaton Sharpe responsable de son exécution.

Il revient hanter l'enceinte de la prison.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Produit par la firme Empire qui fit faillite juste à la sortie du film fin 1987/début 1988, « Prison » est considéré comme quasiment le premier film de Renny Harlin ; le film fit sensation à sa sortie, en effet, l’histoire et la dynamique du scénario sont bigrement efficaces, aucun temps mort n’est à recenser durant les une heure quarante de métrage ; de plus le film est particulièrement original puisqu’il mixe plusieurs genres : le film carcéral, le film gore et d’épouvante et même le film de possession…

On comprend, en revoyant « Prison », pourquoi Harlin fut embauché pour mettre en scène un des Freddy, il démarra sa carrière sur les chapeaux de roues et cette dernière fut particulièrement brillante puisqu’il signera d’authentiques chefs d’œuvre par la suite (notamment le « Cliffhanger » avec Stallone et le deuxième « Die hard »)…

On trouve dans un de ses premiers rôles l’athlétique Viggo Mortensen comme personnage principal ; il faut reconnaître que la liaison entre le condamné à mort à la chaise électrique au début (en 1964) et le foutoir mis trente ans après dans la prison est un peu hasardeuse, mais l’efficacité avec laquelle l’histoire est déroulée parvient à faire avaler la pilule au spectateur, avec notamment des séquences gore assez mémorables !

L’ambiance est hyper poisseuse et tous les comédiens jouent à merveille, collant à la carrure de taulards violents et belliqueux (Harlin a utilisé de vrais prisonniers parmi les figurants !)…

La pauvre Chelsea Field, l’élément féminin du film, semble impuissante face à ce déchainement de violence, dans cette prison réouverte pour accueillir des centaines de pensionnaires, malgré qu’elle soit vétuste !

La possession des lieux viendrait du fait qu’ils soient hantés par le condamné à la chaise électrique, réincarné par Charlie/Viggo Mortensen ; le directeur de la prison est le pire des salopards et tout prisonnier, pour la moindre incartade, se retrouve au « mitard », certains y laisseront leur vie, notamment lors d’un incendie causé par le spectre malveillant qui rôde dans les couloirs de ce pénitencier…

Renny Harlin a mis le paquet sur le côté spectaculaire et on sent déjà son style, sa « patte », avec beaucoup d’explosions, des effets spéciaux gore bien réalisés (le barbelé qui s’enroule autour du corps d’un malheureux, les tubes de conduits d’aération qui transperce le corps d’un fuyard, pas mal du tout !)…

« Prison » est un film fantastique très honnête et qui remplit parfaitement son contrat, on a tout, de l’action, du suspense, du gore et pas mal de frissons ; l’impact qu’il a eu sur le fantasticophile, notamment à son passage au festival d’Avoriaz en 1988, lui a permis d’accéder à une grande notoriété et à Renny Harlin de se faire un nom aux studios hollywoodiens, il fait décoller sa carrière avec « Prison » et on ne pouvait trouver mieux en ce sens pour le rendre célèbre…

Même aujourd’hui, 33 ans plus tard, « Prison » a relativement bien accusé le coup et n’a quasiment pas vieilli (même les SFX sont restés efficaces) et le film est un huis clos, toute l’action se déroulant dans la prison…

Très sympa à visionner, « Prison », par son efficience et sa grande sincérité (le spectateur n’est jamais pris pour un imbécile), reste un modèle du genre, le film carcéral…

Ceux qui s’attendent à un film de prison à la Bruno Mattei, c’est pas du tout ça, mais vous ne pourrez être déçus en tant que cinéphile !

A voir facilement !

Note : 7.5/10








jeudi 18 mars 2021

Les demoiselles du Vésinet de Victor Vicas, 1976

 

LES DEMOISELLES DU VESINET

de Victor Vicas

1976

France

Episode des Brigades du Tigre

avec Jean-Claude Bouillon, Jean-Paul Tribout, Pierre Maguelon, François Maistre, Madeleine Barbulée, Jacqueline Hopstein, Fred Personne, Philippe Brigaud

55 minutes

Musique de Claude Bolling

Scénario et adaptation de Claude Desailly

DVD édité chez AB productions

Synopsis :

France, 1913…

Quatre députés se retrouvent kidnappés…

Deux vieilles demoiselles, Gertrude et sa sœur Rosemonde, semblent être les commanditaires de ces enlèvements, elles sont aidées par leur contremaitre, un certain Schumacher…

Valentin piétine dans son enquête, ce qui lui attire les foudres de Monsieur Faivre !

C’est alors que les demoiselles Petitpont décident de rendre visite à Faivre pour leur avouer qu’il s’agit bien d’elles qui ont enlevé les députés…

Leur motivation est que soit voté le droit de vote pour les femmes au Parlement ; si cette loi est promulguée, elles libèreront les députés !

Valentin, Terrasson et Pujol se retrouvent coincés et ne savent que faire pour résoudre ce problème, car la maison des deux sœurs est minée et peut sauter à tout moment, en cas d’intrusion intempestive de la police !

Pujol fait couper l’électricité du secteur et Valentin essaie de s’introduire dans la maison ; hélas, il est pris lui aussi au piège et tombe dans une trappe !

L’ultimatum est fixé avant que la maison explose et il reste 24 heures aux brigades pour aller sauver Valentin et les députés, enfermés dans la cave !

Pujol tente de passer par le toit et de nuit, hélas son stratagème échoue lui aussi !

Faivre est furax !

Arrive le jour fatidique et Faivre demande l’intervention de l’armée pour assiéger la maison des deux sœurs Gertrude et Rosemonde Petitpont…

C’est alors que Terrasson a une idée !

Il s’est souvenu que Gertrude et Rosemonde ont une phobie absolue !

Terrasson va exploiter cette idée et tenter de résoudre le problème par ce moyen…

Mon avis :

Cet épisode des « Demoiselles du Vésinet » est sans conteste le plus jubilatoire et le plus savoureux des « Brigades du tigre », on se régale complètement avec cette histoire de deux vieilles demoiselles qui kidnappent des députés dans le but de faire valider le droit de vote des femmes, c’est le plus FEMINISTE de tous les épisodes de nos chères Brigades !

Madeleine Barbulée (que l’on retrouvera dans « Les fantômes de Noël ») et Jacqueline Hopstein sont impayables dans leurs rôles et Victor Vicas exploite leurs personnages de façon remarquable !

On a le droit  aux plus gros pétages de plombs de Faivre (« des bigorneaux, des cacahuètes, des nèfles, des plumes de paons, allez vendre tout ce que vous voulez mais refoutez plus les pieds aux Brigades !!!!! LOL)

Tous les stratagèmes échouent jusqu’à l’idée de génie de Terrasson qui résoudra tous les problèmes…

« Les demoiselles du Vésinet » c’est du caviar cet épisode !

A la fois cocasse et insolite comparé aux autres épisodes, « Les demoiselles du Vésinet » se suit avec délectation et peut se visionner des dizaines de fois avec un plaisir toujours intact !

Totalement réussi et structuré scénaristiquement sans aucune faille, « Les demoiselles du Vésinet » pose également des questions politiques qui s’inspirent des sufragettes et les sœurs Petitpont en sont les incarnations dans l’hexagone, elles sont fanatiques mais sympathiques (« je vous assure qu’ils sont bien traités »), elles préparent toujours des bons petits plats à leurs captifs…

C’est l’un des épisodes les plus connus et les plus populaires des Brigades et même 45 ans plus tard, il fait toujours mouche !

UN PUR REGAL

Note : 10/10








Le choc des titans de Desmond Davis, 1981

LE CHOC DES TITANS

de Desmond Davis

1981

Etats-Unis/Grande Bretagne

avec Harry Hamlin, Laurence Oliver, Ursula Andress, Burgess Meredith, Judi Bowker, Maggie Smith

Film fantastique mythologique

118 minutes

Effets spéciaux de Ray Harryhausen

Produit par Charles H. Schneer et Ray Harryhausen

aka Clash of the titans

Budget : 15 000 000 dollars

Recettes au box-office : 70 000 000 dollars

Synopsis :

Vingt ans après que le roi d'Argos l'ait condamné à l'exil, Persée, le fils de Zeus et d'une mortelle Danaé, doit reconquérir le royaume qui lui appartient. Soutenu par son père, il commence par libérer la princesse Andromaque, et en tombe éperdument amoureux.

(source : Orange)

Mon avis :

« Le choc des titans » est le dernier film impliquant Ray Harryhausen avant qu’il prenne sa retraite et, disons le clairement, c’est un pur bonheur !

On se régale avec cette histoire mythologique qui nous narre les péripéties de Persée et le film est jalonné de passages avec des créatures fantastiques, c’est un vrai festival et, comme toujours, le travail fourni par Harryhausen et ses assistants est phénoménal !

Pur film de loisirs et d’aventures, « Le choc des titans » se dote de moments inoubliables pour tout cinéphile (la sortie du Kraken, la terrifiante Gorgone, les sorcières cannibales du Styx, l’attaque avec les scorpions géants) mais également le charme des actrices (Ursula Andress et la belle Judi Bowker)…

Desmond Davis signe ici un vrai chef d’œuvre du film d’aventures mythologiques et le spectateur se retrouve devant du grand spectacle féérique qui illumine par sa qualité et ses prouesses visuelles…

Relativement bon enfant, « Le choc des titans » peut être vu par tous les publics, c’est un film qui fédèrera tout le monde, que ce soit les petits ou les grands, il n’y a aucune malveillance ou de violence, juste de l’émerveillement, à l’instar d’autres films comme « Jason et les argonautes » dont il est un peu le petit frère….

Il faut juste reconnaître que l’acteur principal Harry Hamlin qui joue Persée ne se dote que de peu de charisme et semble quelque peu inexpressif (son visage est neutre et ne dégage aucune émotion), mis à part cette réserve, ne boudons pas notre plaisir, « Le choc des titans » nous porte dans le rêve et la féérie et l’on suit avec grand plaisir les aventures de Persée, jusqu’à son issue, le Kraken détruit grâce à la pétrification due à la tête de la Gorgone, Harryhausen s’est surpassé dans ses effets et la mise en scène est habile pour les mettre en valeur !

Oubliez les récents « Choc des Titans » et « Colère des Titans » de Louis Leterrier et reconcentrez sur ce film de 1981, beaucoup plus sincère et respectueux du public et d’une franchise qui entrainera irrémédiablement la jubilation…

Ne serait-ce que sachant que c’est la dernière collaboration pour des effets spéciaux de la part de Ray Harryhausen sur un film, « Le choc des titans » est immanquable !

Le DVD est devenu assez rare donc si vous figurez parmi les chanceux qui le possèdent, conservez le précieusement, l’image est, par ailleurs, tout à fait correcte et plein écran !

« Le choc des titans » est un film jouissif, un bain de jouvence que tout cinéphile se doit d’avoir vu !

Note :  9/10








 

Jeanne d'Arc de Gustav Ucicky, 1935

 

JEANNE D’ARC

de Gustav Ucicky

1935

Allemagne de l’Ouest

avec Angela Salloker, Gustav Grundgens, Erich Ponto, Heinrich George, René Deltgen

Film historique

87 minutes

aka Das Mädchen Johanna

Blu ray édité chez Artus films

Sous titres et adaptation de Patrick Lang

Synopsis :

La France pendant la guerre de Cent Ans.

Les Français risquent de perdre la guerre depuis 92 ans contre l'Angleterre et des ennemis intérieurs.

Seule la ville d'Orléans résiste bien encore ; c'est ici que se trouve le roi de France Charles VII.

Pour discuter de conditions de paix acceptables, le roi envoie son émissaire Maillezais dans le camp ennemi, chez John Talbot et son allié Philippe III de Bourgogne.

Mais Talbot refuse le compromis ; il préfère se préparer à la bataille finale.

Son mépris est tel que, devant Maillezais, il jette les armes de sa famille d'origine française.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

En préambule et avant de visionner ce film, il est important de savoir qu’il a été régi par le régime nazi de l’époque et que ce « Jeanne d’Arc » est un film de propagande…

Passées ces réserves, il faut bien reconnaître que le spectacle est de grande qualité et que, pour l’époque, les trouvailles visuelles sont impressionnantes, tout comme le jeu des acteurs (Angela Salloker, en tête)…

Le film est fidèle au contexte historique et on a bien sûr droit à la fin au sacrifice sur le bûcher ; graphiquement parlant, le film est splendide et c’est un vrai régal ! le spectateur est « happé » dans l’histoire du début à la fin et le noir et blanc est magnifique !

Un ami que je connais (Patrick Lang) s’est chargé de l’adaptation pour les sous titres et c’est du très beau travail, bravo à toi Patrick !

Le coffret livre/Blu ray/DVD sorti chez Artus films est somptueux et immanquable si l’on est cinéphile…

Très rare, le film a bénéficié d’un transfert en 2K, ce qui le rend encore plus précieux !

Tonique et vigoureux, ce « Jeanne d’Arc » de 1935 est un témoignage du cinéma allemand de l’époque et, outre le fait que le 3ème Reich ait contrôlé en détails la réalisation du film, il est magnifique, que ce soit dans son fond ou dans sa forme, il faut faire abstraction de ce mauvais souvenir de l’Allemagne nazie pour apprécier comme il se doit ce « Jeanne d’Arc » pleinement et aisément, car le film regorge de qualités visuelles, mais aussi dramatiques…

Angela Salloker obtient une aura qui la rend charismatique dès qu’elle apparaît, elle est « habitée » par le personnage de Jeanne/Johanna et c’est un minimum que l’on était en droit d’attendre, la direction d’acteurs de la part de Gustav Ucicky est donc sans la moindre faille et il parvient à rendre crédibles tous les protagonistes…

Pour l’époque (on est en 1935) c’est vraiment balaise et Ucicky coordonne même des séquences avec des dizaines de figurants lors de combats, il parvient à obtenir une maitrise de mise en scène comme peu de réalisateurs à cette époque, de l’excellent boulot et la gageure était immense (on est dans un film historique connu de tous, il ne fallait pas se planter !)…

Grande réussite du cinéma germanique, « Jeanne d’Arc » reste un modèle et une référence du genre et maintenant que Artus films a fait l’effort de le sortir en blu ray dans un magnifique combo, c’est l’occasion ou jamais pour faire honneur à ce film historique, eu égard à la rareté totale du film et au travail déployé pour nous le faire découvrir dans les meilleures conditions !

Les cinéphiles les plus exigeants et les plus ouverts se doivent de posséder cette édition sans faute !

Note : 8/10