samedi 28 août 2021

House of the long shadows de Pete Walker, 1983

 

HOUSE OF THE LONG SHADOWS

de Pete Walker

1983

Grande Bretagne

avec Peter Cushing, Christopher Lee, Vincent Price, John Carradine, Desi Amaz Jr., Julie Peasgood, Sheila Keith

Comédie fantastique/film de demeures

100 minutes

Blu ray édité chez ESC

aka Le manoir de la peur

Produit par la Cannon films

Scénario de Michael Armstrong

Synopsis :

Un écrivain américain fait un pari avec un ami et il doit écrire un roman en 24 heures dans un manoir au pays de Galles.

Cependant, une fois sur les lieux, il se rend compte que le manoir n'est pas si inhabité que cela...

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Houlala quel foutoir !

Pour son dernier film, Pete Walker tire sa révérence de la pire façon qui soit, « House of the long shadows » démarre bien mais très vite on se perd dans un dédale scénaristique avec des twists à n’en plus finir et au final, on n’y comprend plus rien !

A force d’hésiter entre plusieurs genres (le film de demeures, le film de flippe pure, la comédie, le film de possession), cette production Cannon perd énormément en intérêt et en qualité, les scènes se désarticulent tout le long du film et pourtant c’est l’illustre réalisateur du non moins illustre « Mark of the devil » qui a signé le scénario… et bien, et ça fait du mal à le dire, il s’est planté sur toute la ligne !

Bien sûr, « House of the long shadows” a un intérêt premier, il regroupe les 4 papys du fantastique, le quatuor Vincent Price/Christopher Lee/Peter Cushing/John Carradine mais c’est bien là le seul atout du film car après, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent !

Ce qui aurait pu être une grande réussite devient un métrage pompeux, lourd, handicapé par des faiblesses de récit où tout part dans tous les sens et en définitive on a le sentiment d’un creux absolu, il aurait fallu quelque chose de franc et direct, la déception est énorme !

Quand on repense aux précédents films de Pete Walker (réellement terrifiants et chefs d’œuvre du genre) « Flagellations » et même « Mortelles confessions », on se dit « mais que s’est-il passé ? »…

« Tout ça pour ça », les twists incessants du dernier quart d’heure, on a même l’impression d’être pris pour des imbéciles !

C’est too much le coup des 4 frères mais en fait un des frères (Corrigan joué par Christopher Lee) n’est en fait pas un des frères ( !) et finalement c’est une blague de l’éditeur pour l’écrivain et tout est inventé ! mais AU SECOURS !!!!!!!!! c’est quoi ce BORDEL ???????

« House of the long shadows” aux abords alléchants est un pur plantage, c’est un film indigne de Pete Walker, avec ce nom crédité au générique on espérait un film méga flippant, or, on ne frémit pas une seule fois au visionnage ; il y a UNE pauvre fulgurance paumée dans tout ce foutoir : la scène du vitriol sinon c’est du zéro pointé et on est bien les premiers à le regretter !

Quel dommage !

« House of the long shadows” est une oeuvre catastrophique, les deux compères Menahem Golan et Yoram Globus signent une série B presque Z et un huis clos (tout le film se passe à 90 % dans le manoir) qui leur permet de réduire le coût financier du film, ils ne se sont pas foulés !

Pourtant très prometteur, « House of the long shadows” est une immense déception malgré un support impeccable avec le superbe blu ray sorti chez ESC et son packaging sublime !

C’est un ratage complet dont la seule attractivité reste le quatuor Lee/Cushing/Price/Carradine autrement le film est dispensable et on a rarement vu un scénario aussi mal branlé pour un film avec des acteurs de ce calibre, on se demande même comment ils ont dû réagir quand ils ont vu le résultat final !

Dans le genre, « House of the long shadows” est une curiosité et un film unique, oser employer des cadors comme nos 4 acteurs favoris au service d’une histoire aussi bancale, ça tient d’un culôt monstre et, disons- le, d’un irrespect total envers eux !

Il faut le voir pour le croire !

Naufrage total… et les cinéphiles seront les premiers à le regretter !

Note : 6/10








mardi 17 août 2021

Devil man le diabolique de Paolo Bianchini, 1967

 

DEVILMAN LE DIABOLIQUE

de Paolo Bianchini

1967

Italie

avec Guy Madison, Luciano Pigozzi, Diana Lorys, Aldo Sambrell, Luisa Baratto

Film d’aventures/science-fiction

85 minutes

aka Devilman story

DVD édité chez Artus films

Synopsis :

Le journaliste Mike Harway décide d’aider son amie Christine Becker dans sa recherche de son père, le professeur Baker.

Son père, un éminent spécialiste du cerveau, est à Rome pour une conférence mais a mystérieusement disparu.

Après un certain temps, leur enquête les amène en Afrique.

Alors qu’en Afrique, alors qu’ils traversent un désert, ils sont capturés par des nomades et amenés au fort abandonné d’El Faiu.

Dans le fort se trouve un laboratoire caché conçu par l’esprit tordu de Devilman, Devilman rêve d’échanger son cerveau naturel avec un cerveau artificiel qui, selon lui, le rendra parfait.

Mike, Christine et le professeur Baker tentent désespérément de s’échapper de la forteresse avant que le transfert ne se produise.

Ils sont secourus par une armée de Maures.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Mêlant avec une grande élégance film d’espionnage, film d’aventures et science-fiction, « Devil man, le diabolique » est une franche réussite et on ne voit pas le temps passer ; filmé en décors naturels à Rome et au Maroc, c’est une épopée avec comme fil conducteur la recherche d’un scientifique par sa fille aidée par un journaliste qui n’a pas froid aux yeux et qui s’avèrera être un agent secret !

Bagarres, exotisme et photographie très recherchée (l’avion qui se reflète dans les lunettes de soleil, beaucoup de séquences filmées du plafond, l’escalier en contre-plongée -très courant à l’époque dans les films italiens), cette stylisation apporte une énorme plus- value à « Devil man le diabolique » qui le propulse et le fait se distinguer en le rendant moins anodin…

Cette perpétuelle recherche de l’imagination vaut à la fois pour le narratif du scénario très bien mené et pour le graphique des séquences distillé de main de maitre par Paolo Bianchini, qui maitrise le rendu de façon très intéressante et captivante…

On est baladés de Rome jusqu’au Maghreb et on finit dans la base secrète du fameux Devil man, sorte d’archétype de « méchant » diabolique rappelant traits pour traits notre Fantômas hexagonal, on dénombre pas mal de points communs entre les deux films avec le dessein de dominer le monde ; heureusement le happy end est de rigueur et les « bons » triomphent mais ce sera non sans mal !

Très bien réalisé et avec des passages crédibles (surtout le premier tiers du film), « Devil man le diabolique » est un métrage prenant et coordonné de façon nickel, le charme de la belle Luisa Baratto fonctionne à pleine cadence et Guy Madison succombe comme il se doit à son aura…

Doté d’une grande dynamique et d’une mise en scène alerte, le film possède d’indéniables qualités malgré un aspect foutraque totalement assumé, il ravira donc les cinéphiles fans de productions kitschs mais pas handicapés par une anémie dans l’action, ici ça va à 200 à l’heure !

L’éditeur Artus films produit ici un très bon boulot et c’est l’occasion pour découvrir ce « Devil man, le diabolique » hyper rare et exhumé dans des conditions d’une qualité qui dépasse toutes les espérances…

Les amateurs d’aventures vintage se rueront sur le DVD à l’image impeccable et les autres, les non-puristes, pourront se régaler devant la candeur de ce film aventures/espionnage/SF très sympathique et pas du tout prétentieux…

A encourager !

Note : 7/10







dimanche 15 août 2021

Société anonyme anti-crime de Stefano Vanzina (Steno), 1972

SOCIETE ANONYME ANTI CRIME

de Stefano Vanzina (Steno)

1972

Italie/Allemagne

avec Laura Belli, Mario Adorf, Enrico Maria Salerno, Mariangela Melato, Franco Fabrizi, Cyril Cusack

Polar italien

99 minutes

Musique de Stelvio Cipriani

aka La polizia ringrazia

DVD restauré 2K édité chez Artus films

Synopsis :

Alors que la ville de Rome est victime de la corruption, le commissaire Bertone s'obstine à faire son métier dans la Police criminelle.

Il se met à enquêter sur une série de meurtres dont les victimes sont des gangsters relâchés par la justice.

Si la population approuve ces méthodes, Bertone tient à découvrir qui est responsable de ces massacres.

Son enquête le conduit bientôt à un groupe de rassemblements de l'extrême droite faisant sa propre justice...

(source : Wikipedia)

Mon avis :

« Société anonyme anti-crime » est un polar très intéressant qui entremêle des tas de thématiques de façon brillante, comme l’influence des politiques sur les faits de société, les difficultés de la police à élucider les affaires qui lui incombent et surtout la self justice (thème également abordé dans le film « Vigilante » de William Lustig en 1983) ; ici il y a beaucoup moins de violence que dans « Vigilante » mais Steno s’applique et ne ménage pas pour autant le spectateur, certaines séquences sont rudes, surtout le sort réservé à la sublime Laura Belli (actrice d’une beauté à tomber par terre, vue dans « La rançon de la peur »), sa mort est très réaliste et Steno fait preuve d’une grande barbarie !

Les comédiens sont exceptionnels, notamment l’immense Mario Adorf, un vieux briscard bien connu des cinéphiles qui joue dans « La mala ordina » de Fernando Di Leo, ici en substitut du procureur en conflit avec Bertone, SPOILER le policier intègre qui veut mener ses enquêtes de manière jusqu’au boutiste, ce qui lui coutera la vie ! FIN DU SPOILER

« Société anonyme anti-crime » est un polar très amer et c’est les politiques qui contrôlent tout, menant à la baguette la justice, et éliminant les témoins trop gênants radicalement et sans le moindre remords…

Cela n’empêche pas Steno de ponctuer son film par ci par là de véritables scènes d’action avec fusillades et poursuites (dont une à moto, très impressionnante !), le spectateur cinéphile est pris dans un tourbillon subjuguant et passionnant et ne décroche pas de l’intrigue jusqu’à l’épilogue très noir et sans espoir !

Artus films fait une nouvelle fois un travail remarquable en nous proposant « Société anonyme anti-crime » dans une magnifique édition restaurée 2K avec une version française correcte et une qualité d’image au top !

Le film n’est certes pas la panacée du genre mais s’avère très honnête, c’est étonnant de la part de Steno, plutôt habitué auparavant à des comédies, mais il s’en sort bien, comme s’il était à l’aise dans tous les genres qu’on lui confiait…

La ville de Rome avec sa pègre nocturne et ses victimes du proxénétisme est dévoilée de façon très réaliste et le rôle des médias et des journalistes est énormément mis en avant par Steno, ce qui n’est pas très crédible (une horde de journalistes siègeant au commissariat lors des arrestations, c’est un peu exagéré, dans la réalité, cela ne se passerait pas du tout comme ça !) ; Bertone entretient même une liaison avec une journaliste qui ne rate aucun coup fumant et le commissaire prend d’énormes risques lors du retranchement du malfrat avec son otage, cette dernière le paiera de sa vie de façon atroce !

Si on le compare aux autres polizzoteschi de l’époque « Société anonyme anti-crime » se situe dans la moyenne, ni meilleur ni moins bon que ses comparses, ce n’est pas un polar exceptionnel mais il fera passer le temps de façon agréable aux spectateurs cinéphiles qui s’aventureront à le visionner…

Spectacle très honnête, « Société anonyme anti-crime » est un film à voir, ne serait-ce que pour tenter de comprendre la démarche de cette flopée de metteurs en scène qui hissèrent le genre du polar italien comme étendard et ce style explosa pendant les années soixante-dix…

Artus, par son très bon boulot, fait le job et nous permet de découvrir tous ces films, rien que pour cela, l’achat est obligatoire !

Note : 7/10





 

jeudi 12 août 2021

Opération K de Luigi Petrini, 1977

 

OPERATION K

de Luigi Petrini

1977

Italie

avec Mario Cutini, Marco Marati, Maria Pia Conte, Patricia Pilchard

Polizzoteschi violent

Musique de Fabio Frizzi

90 minutes

DVD restauré en 2K édité chez Artus films

Synopsis :

Expulsé d’une fête mondaine pour avoir couché avec la fille des propriétaires, le jeune paumé Paolo rencontre Giovanni, le fils rebelle d’un professeur.

Sous l’effet de la drogue, les deux amis violent Anna, la fiancée de Giovanni, et tuent la voisine qui voulait intervenir.

En fuite, avec la police à leurs trousses, ils décident de prendre un restaurant en otage…

(source : site d’Artus films, merci à eux)

Mon avis :

Complètement passé à la trappe et bide total à sa sortie en Italie, « Opération K » mérite largement sa réhabilitation avec ce magnifique DVD restauré 2K sorti chez Artus films, ils ont vraiment assuré et on peut enfin découvrir ce super polar italien extrêmement violent et totalement politiquement incorrect, ce qui fait un bien immense ! 

Il faut voir la version italienne sous titrée française car la VF est catastrophique, mais le film se suit très facilement et c’est un réel plaisir de le visionner !

Toute l’histoire repose sur Paolo et Giovanni, deux ignobles malfrats de la pire espèce qui accumulent viols, larcins, meurtres pour terminer dans une prise d’otages sordide avec des personnes vulnérables et les deux bougres leur réservent le pire, ne faisant preuve d’aucune pitié !

« Opération K » est un métrage très libidineux et Paolo et Giovanni renvoient au personne de Krug dans « La dernière maison sur la gauche » sorti cinq ans plus tôt, ils font même penser, de par leur pathologie mentale et démente, à Scorpion le tueur sadique de « Dirty Harry »…

« Opération K » est donc un festival d’ultra violence avec viols très réalistes (à déconseiller au public féminin), torgnoles, tabassages et langage peu châtié, le point d’orgue étant le restaurant de l’hôtel Continental où les malheureux clients présents vont vivre un vrai calvaire ; l’issue du film sera particulièrement brutal et je ne vous le révèlerai bien sûr pas, mais tout le film est passionnant, à aucun moment Luigi Petrini ne relâche la pression et son film est sous tension de la première à la dernière seconde, de plus la technique de filmage est très élaborée, ce qui ne gâche en rien la qualité du film et renforce l’intérêt que le spectateur a pour ce dernier, du très beau boulot !

La musique avec, entre autres, Fabio Frizzi est trippante et sonne bien avec la tonicité des séquences, les dix premières minutes sont sans fioritures avec beaucoup de nudité et le jeu du duo Mario Cuttini/Marco Arati est excellemment dirigé par Luigi Petrini, les deux acteurs sont totalement impliqués dans leur rôles de voyous fous, ils crèvent l’écran !

Hyper sexiste (un peu comme dans les Di Leo), « Opération K » nous régale de scènes assez gratinées (l’étreinte forcée dans le restaurant, le début avec le viol de la voisine -très laide de surcroît !-, la cliente nymphomane, la femme enceinte qui fait un malaise, tout est passé en revue, y compris la diabétique sur le point de faire un coma !), Petrini signe un métrage qui tranche dans le lard et qui y va sec et de façon hyper raide !

Interdit aux moins de 12 ans, « Opération K » est globalement un excellent polar italien dans la plus pure tradition, on avait uniquement une VHS Scherzo de disponible, maintenant avec le magnifique DVD de Artus, l’achat semble indispensable !

Le bonus avec Emmanuel Le gagne est très intéressant et le packaging en digipack fait de cette édition un must absolu !

Vous avez aimé « Luca contraband » de Fulci, « Big racket » de Castellari et « La trilogie du milieu » de Fernando di Leo ? RUEZ VOUS SUR OPERATION K !!!!!!!!!

Note : 8/10