SCANDALE
de
Jay Roach
2019
Etats-Unis
avec Nicole Kidman, Charlize Theron, John Lithgow,
Margot Robbie, Malcolm Mac Dowell, Kate Mac Kinnon
Drame
108 minutes
Produit par Lionsgate
aka
Bombshell
Budget :
35 000 000 dollars
Recettes
au box-office mondial : 61 404 394 dollars
Synopsis
:
Roger Ailes est l'un des créateurs de
la chaîne de télévision d'information en continu américaine Fox News.
Régnant en tyran depuis des années, il
use de méthodes peu scrupuleuses avec comme objectif l'audience à tout prix.
Il veut des journalistes sexy et des
plans sur les jambes des présentatrices à l'antenne.
Quand une jeune femme entre dans son
bureau, il la fait défiler devant ses yeux et lui fait des propositions
sexuelles.
Ces méthodes ne sont plus du goût
de Gretchen Carlson,
retrogradée et évincée de l'émission Fox & Friends.
Elle subit les remarques sexistes de son
patron.
(source :
Wikipedia)
Mon
avis :
Les
faits retracés dans ce film sont réels, il s’agit de dénoncer le harcèlement
sexuel dont furent victimes les journalistes féminines de la chaine de
télévision américaine Fox news ; « Scandale » est un film
courageux et qui va droit au but, paradoxalement quasiment aucun film n’a
abordé ce sujet au cinéma, ce qui renforce l’intérêt du spectateur car « Scandale »
est un film passionnant avec une brochette d’actrices hyper convaincantes et
qui sont impliquées comme jamais dans leurs rôles ;il n’y a pas de « compétition »
à qui sera la meilleure, le trio Nicole Kidman/Charlize Theron/Margot Robbie
est parfait, avec une mention pour Margot Robbie qui joue une composition
touchante et même poignante, décidément Margot Robbie est toujours là où on ne
l’attend pas et son charisme bonifie toutes les œuvres où elle est présente,
cette actrice est fabuleuse !
Dans
le rôle du « méchant », John Lithgow est sidérant, il est infirme et
on le voit pendant tout le film assis dans son fauteuil ; il incarne un vieil
homme méprisable faisant preuve d’une insistance déplacée et contrôlant par sa
puissance (il est le directeur de Fox news ) une mainmise sur « ses »
journalistes qu’il traumatise par son obsession sexuelle et son fétichisme des
jupes courtes et des jambes…
Le
phénomène « Me too » et l’affaire Harvey Weinstein sont passés par là
et les langues vont se délier face à ce sexisme omniprésent et ce harcèlement
envers les pauvres femmes journalistes face à la toute puissance machiste
incarnée par ces dirigeants peu scrupuleux et se croyant tout permis, faisant
miroiter des postes hautement gradés en « échange » de faveurs
sexuelles…
La
réalisation de Jay Roach est très efficace et le rythme du film est incessant,
il est mené à deux cents à l’heure avec des voix offs et des arrêts d’images,
procédé souvent utilisé au cinéma américain, notamment par Martin Scorsese dans
« Les affranchis », cela donne une densité à l’histoire et « Scandale »
est passionnant à suivre…
La
justice finira par triompher mais au prix de nombreux sacrifices et les licenciements
infondés seront légion avec un Lithgow impitoyable lorsqu’une femme refusera
ses caprices sexuels ; à ce titre, le passage où Margot Robbie est forcée
de dévoiler ses jambes puis son entrejambe et sa culotte est proprement
ignoble, on sent que l’actrice a pu restituer le « malaise » avec une
grande justesse face à la perversité de Lithgow et la scène où Margot Robbie
pleure au téléphone est poignante, presque déchirante !
« Scandale »
ose appuyer là où ça fait mal et c’est tout à l’honneur de ce film, certes
féministe mais nécessaire pour dénoncer le sexisme outrancier propre à
certaines chaînes de télévision aux Etats-Unis,
avec un aspect politique puisque l’action se passe juste avant l’avènement de
Donald Trump au pouvoir !
Cette
exagération est propre aux américains et « Scandale » n’hésite pas à
impliquer Trump avec des montages où on le voit à l’image, il fallait oser et
le film est vraiment l’étendard du mouvement « Me too » et les hommes
qui se sont mal comportés finissent par être châtiés bien comme il faut, il y a
une évolution des mentalités flagrante et un effet boule de neige, les
plaignantes se comptant par dizaines !
C’est
très bien retranscrit, l’action est vive et la réalisation imparable, l’issue
est méritée pour John Lithgow et la « rébellion » des femmes
journalistes est reconnue par la justice, ce qui est plutôt rassurant…
Encore
une fois, c’est si rare d’aborder un sujet pareil au cinéma que « Scandale »
force le respect, les séquences sont réalistes mais évitent le graveleux, le
spectateur prend immédiatement parti pour les journalistes harcelées grâce à un
script habile, le jeu du trio Kidman/Theron/Robbie fait alors le reste avec le
talent des trois actrices et on a juste à se laisser porter par l’histoire…
« Scandale »
reste un film accessible et ouvert à tous les publics et les cinéphiles
apprécieront ce métrage qui sort du lot et qui sert un propos juste et
nécessaire à la société d’aujourd’hui ; il est valable pas seulement dans
les chaines de télévision mais dans toute structure salariale ou même dans les
administrations…
Très
courageux et réaliste, « Scandale » devrait se déployer dans toutes
les sociétés pour faire réagir et faire réfléchir sur les comportements masculins
et sexistes dans le milieu professionnel, tout est relaté pour produire un
effet sur les délits de sexisme afin de les corriger, à aucun moment ils ne
sont glorifiés mais plutôt lourdement sanctionnés !
« Scandale »,
pour les victimes de harcèlement sexuel, est une grande bouffée d’oxygène et
surtout quasiment unique dans le genre !
Un
témoignage hyper intéressant qui fera surement changer les mentalités, du moins
les faire évoluer, c’est net !
Et
aussi un sacré numéro d’actrices !
A
voir absolument, on se prend une claque !
Note
: 9/10
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