samedi 22 juin 2024

A l'intérieur Inside de Vasilis Katsoupis, 2023

 

A L’INTERIEUR INSIDE

De Vasilis Katsoupis

2023

Allemagne/Belgique/Grèce

Avec Willem Dafoe

105 minutes

Thriller

Synopsis :

Nemo, cambrioleur chevronné, se retrouve piégé dans un luxueux appartement new-yorkais.

Mon avis :

On a rarement vu une histoire aussi originale !

« A l’intérieur » est un huis clos dans lequel un cambrioleur se retrouve piégé au sein d’un gigantesque appartement new-yorkais, il devra lutter pour sa survie, l’appartement lui réservant de nombreux pièges…

Tout est high tech et chaque pièce, chaque recoin de l’appartement est dirigé par des codes d’accès et cela va compliquer la tâche de Nemo..

La température se règle sans logique et on peut passer de 40 degrés à 5 degrés, Nemo/Dafoe doit trouver des solutions pour avoir de l’eau et s’hydrater, très vite cela va tourner au cauchemar !

Une femme de ménage, Jasmine, passe à côté de la porte d’entrée de l’appartement mais Nemo ne parvient pas à se faire entendre d’elle !

Lorsqu’il ouvre le frigo, la chanson de la Macarena se met à résonner, très vite Nemo devient fou…

Le propriétaire de l’appartement est un riche artiste, Nemo a des visions et se voit à un vernissage de l’homme !

Il essaie de « bricoler » en mettant des meubles les uns sur les autres mais Nemo tombe et se blesse à la jambe, il souffre le martyr !

La mise en scène est ultra carrée, quasi aucun dialogue (normal, Nemo/Dafoe est tout seul), « Inside » est un escape game haletant avec une issue pessimiste et teintée d’onirisme…

Hyper simple et facile à assimiler, le scénario se suit avec passion et certains passages sont déstabilisants, que ce soit pour Nemo que pour le spectateur…

Willem Dafoe livre une performance impressionnante, très peu d’acteurs ont le niveau pour donner de la crédibilité au rôle comme il le fait, il est incroyable !

Angoissant et rapidement étouffant, « Inside » est à déconseiller aux claustrophobes !

C’est une leçon de cinéma et un très grand film, une grande gageure maitrisée de bout en bout…

Complètement atypique, « Inside » est un film à voir qui ravira les cinéphiles et qui demeure unique en son genre…

Enorme boulot des décorateurs qui ont su donner une présence aux pièces de l’appartement totalement bluffante…

Un grand film à voir absolument, doté de grandes qualités et la prestation de Willem Dafoe est à souligner lourdement…

Dans le genre « huis clos » on a un MUST du genre !

Note : 8/10




samedi 15 juin 2024

Les trois mousquetaires 1 D'artagnan de Martin Bourboulon, 2023

 

LES TROIS MOUSQUETAIRES 1 D’ARTAGNAN

De Martin Bourboulon

2023

France/Allemagne/Belgique/Espagne

Avec Romain Duris, Vincent Cassel, Eva Green, François Civil, Pio Marmal, Louis Garrel

Aventures/ film de cape et d’épée

121 minutes

D’après Alexandre Dumas

Synopsis :

D’artagnan,  un jeune Gascon fougueux, est laissé pour mort après avoir tenté de sauver une jeune femme d’un enlèvement.

Une fois arrivé à Paris, il tente par tous les moyens de retrouver ses agresseurs, tout en poursuivant son rêve de devenir mousquetaire

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Somptueuse adaptation du roman d’Alexandre Dumas, ces « Trois mousquetaires » est une incontestable réussite et ce, à tous les niveaux ; des moyens financiers considérables ont été mis en œuvre, ce qui rend crédible le film, les costumes, les décors et la façon dont sont filmés les combats, tout est fabuleux, on est pris dans l’intrigue dès le début et Martin Bourboulon signe ici un vrai film de cape et d’épée fidèle à ses prédécesseurs et distrayant, jamais on ne s’ennuie !

Tous les comédiens sont excellents et parfaitement impliqués et dirigés, le film réserve nombre de surprises et de rebondissements, avec comme personnage central D’artagnan (excellent François Civil), c’est lui le pilier de l’histoire…

Bourboulon maitrise de A à Z son métrage, le spectateur n’a pas grand-chose à faire sinon se régaler face à un déploiement d’images toutes plus sublimes les unes que les autres (le film est une coproduction et nous balade dans plusieurs pays), « Les trois mousquetaires » est une succession de scènes d’aventures et cela fait un bien fou, les deux heures passent comme une flèche et on est embringués dans un spectacle pur, attractif et envoutant, le panorama du cinéma tricolore avait bien besoin d’un film pareil et Bourboulon nous l’offre sur un plateau, « Les trois mousquetaires » c’est du plaisir à l’état brut, un bonheur extatique qui rend honneur au septième art tout en restant fidèle à la littérature de loisirs…

Tout le monde est à son poste et le boulot des techniciens s’articule avec l’exigence du réalisateur, le rendu final est parfait et impeccable et permet de contenter très largement le spectateur cinéphile, le film est tous publics et s’adresse à un large panel, peu de violence malgré les combats mais ça reste soft…

C’est vraiment de l’excellent travail et on ne pourra que savourer l’ensemble, globalement sans le moindre défaut et calibré pour retenir l’attention, pourtant c’était loin d’être gagné d’adapter ce roman culte, pièce maitresse de la littérature française et Martin Bourboulon s’est très bien démerdé, ne tombant pas dans des écueils de narration et sachant exploiter son visuel avec brio (on est scotchés par certaines séquences, notamment la chute de Milady de la falaise ou les diverses attaques montrées de façon très originales)…

Réussite totale, cette première partie des « Trois mousquetaires » se suit avec délectation et donne envie de visionner la suite « Milady » sortie fin 2023, on se régale et ça fait vraiment plaisir de voir un film français de cette trempe dont le succès est tout à fait mérité…

Impossible de passer à côté et un film à encourager, le boulot entrepris doit être salué positivement…

Un petit chef d’œuvre, du caviar et ça fait du bien !

Note : 8/10








samedi 8 juin 2024

LIMBO de Soi Cheang, 2021

 

LIMBO

De Soi Cheang

2021

Hong Kong

Avec Gordon Lam, Cya Liu, Mason Lee, Hiroyuki Ikeuchi, Fish Lieu, Hugo Ng

118 minutes

Polar stylé

Synopsis :

Yam Hoi est un jeune officier de police qui sort de l'école.

Il fait équipe avec Chin pour enquêter sur une série d'homicides.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Prouesse technique formelle, « Limbo » est un très bon polar hongkongais, c’est un coup de maitre pour le genre qui casse les codes établis auparavant, Cheang a choisi le noir et blanc et la photographie du film est magnifique…

C’est une histoire de tueur en séries, un clochard psychopathe qui agresse sexuellement ses victimes et qui leur sectionne la main gauche ; la police est sur les dents et un inspecteur local se voit épaulé par une jeune recrue sans expérience afin d’enrayer la psychose qui gagne la ville…

La mise en scène est nerveuse et le rythme très rapide et stylé, Cheang capte comme personne les zones urbaines avec notamment un timing ultra balaise (le métro aérien, les bus, les bas- fonds jonchés d’ordures et de vieux papiers) et une pluie omniprésente…

On pense beaucoup à « Seven » de David Fincher et je suis quasi sur que Soi Cheang s’est inspiré de ce film…

On peut parler de film extrême car « Limbo » comporte une scène de viol assez rude et il y a beaucoup de poursuites en cavalcade filmées à fond les bananes, la technique de filmage est imparable et particulièrement impressionnante…

« Limbo » est vraiment un très grand film et l’atmosphère qu’il dégage laissera une empreinte indélébile pour tout cinéphile, qu’il soit néophyte ou aguerri au genre…

Le jeu des acteurs et surtout de la jeune fille est poignant et le spectateur se retrouve plongé dans un tourbillon très glauque qui se poussera à maxima lorsqu’on découvrira le fameux tueur (il fait très peur !), la folie pure est en lui et le flic aura bien du mal à le mettre hors d’état de nuire (il perdra la vie !)…

« Limbo » est un chef d’œuvre méconnu qui mérite vraiment d’être honoré comme il se doit, c’est un métrage très abouti qui atteint son  firmament lors de séquences fulgurantes et inoubliables…

Assez violent mais à l’esthétisme très poussé, « Limbo » base son postulat plus sur la forme que sus le fond mais on est complètement fasciné par l’aura dégagée et par l’enchainement des plans séquences…

Dans le genre du polar HK c’est une immense réussite et les cinéphiles internautes ne s’y sont pas trompés, ne tarissant pas d’éloges sur ce film…

Je les rejoins à 100 %, « Limbo » est une pure claque et je vous le recommande chaudement…

Un très grand polar, le « Seven » version HK !

A découvrir sans faute, vous ne pourrez pas être déçus !

Note : 9/10





samedi 1 juin 2024

Hors normes de Olivier Nakache et Eric Toledano, 2019

 

HORS NORMES

De Olivier Nakache et Eric Toledano

2019

France

Avec Vincent Cassel, Reda Kateb, Hélène Vincent, Alban Ivanov, Catherine Mouchet, Frédéric Pierrot

114 minutes

Etude sociale

Synopsis :

Bruno et Malik sont les responsables respectifs de La Voix des Justes et de L'Escale, deux associations qui œuvrent depuis vingt ans dans le monde des enfants et adolescents autistes qu'ils aident de leur mieux.

Ils forment également des jeunes issus de quartiers difficiles pour encadrer ces cas « complexes » que les structures médicales refusent.

L'association de Bruno est cependant dans le viseur de l'Inspection générale des affaires sociales1 qui lui reproche d'employer du personnel non diplômé.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Véritable uppercut, « Hors normes » est un film qui traite d’un sujet rarement évoqué au cinéma : l’autisme lourd chez les jeunes adolescents…

Vincent Cassel et Reda Kateb incarnent les rôles d’éducateurs qui s’occupent des autistes et qui doivent « gérer » les crises intempestives et canaliser leurs capacités afin « d’essayer de les insérer » ; de plus leur mission est double, ils ont embauché des jeunes de quartiers difficiles pour les former à s’occuper des autistes, leur responsabilité est immense et les services sociaux ne voient pas cela d’un bon œil car aucun membre des associations dirigées par Bruno et Malik n’est diplômé !

Bruno/Vincent Cassel est souvent dépassé dans des situations hyper difficiles mais garde son sens de l’humanisme (il doit insérer un autiste très sévèrement atteint appelé Joseph)…

Le duo Nakache/Toledano délivre une mise en scène très sincère et punchy, certains passages de crises autistiques sont durs et il faut savoir que ce sont de véritables autistes qui jouent les malades, ce qui est très casse-gueule mais ça fonctionne grâce à une maitrise de l’histoire avec des séquences incroyables (la fuite de Valentin sur le périph’, la crise de la jeune au début, Joseph qui tire le levier d’arrêt du RER et qui se fait houspiller par les agents de sécurité) ; c’est filmé à fond la caisse et caméra sur l’épaule…

Olivier Nakache et Eric Toledano font désamorcer le stress de Bruno et Malik lors de repas dans un restaurant casher où les équipes des associations ont l’habitude de se réunir…

« Hors normes » alterne les moments très difficiles avec des passages plus légers (Cassel qui se prend rateau sur rateau et est très maladroit lors de ses rencards avec des femmes) ; l’ensemble du film est globalement très fort et ne pourra laisser personne indifférent…

C’est aussi une étude sociale sur le manque cruel des moyens alloués pour soigner l’autisme en France et sur la détresse des familles souvent désemparées et déboussolées vis-à-vis de leurs progénitures ; « Hors normes «  relate avec un courage extrême ces situations que l’on peut qualifier de tabous ; on peut considérer ce film comme le plus grand sur le thème de l’autisme…

Le final avec la danse redonne un espoir et un aspect positif à tout ce qui a été vu précédemment et la scène où Bruno met les inspecteurs des services sociaux devant leurs responsabilités en leur donnant les photos accrochées au mur de son bureau avec les autistes dont il a la charge, tout sonne hyper juste !

Nakache et Toledano ne jouent pas au pathos et c’est bienvenu, ils ont choisi la sincérité et le réalisme et franchement c’est magnifique…

« Hors normes » nous montre un regard sur l’autisme et nous permet de nous rendre compte de l’ampleur du travail à mettre en œuvre face à ce défi ; sans donner de leçon, le film est un témoignage brut de brut sur ce trouble et en même temps le parti-pris de divertir est bel et bien présent : pari réussi !

Il faut absolument voir « Hors normes », c’est un film essentiel pour comprendre l’autisme et les difficultés que ce trouble engendre, que ce soit au niveau familial ou au niveau social et médical…

Une œuvre courageuse à soutenir ! et Cassel et Kateb sont excellents !

Note : 8/10