LE CROCODILE DE LA MORT
aka Eaten alive
aka Death trap
de Tobe Hooper
Etats Unis
1976
avec Neville Brand, Carolyn Jones, Robert
Englund, Marylin Burns, Mel Ferrer
89 minutes
édité en VHS chez René Chateau Vidéo
édité en DVD chez Wild side
avec l'intervention de Jean Baptiste Thoret
dans les bonus du DVD
Synopsis :
Un coin perdu en plein coeur de la Louisiane,
dans les années 70...
Suite à un refus d'obtempérer devant une
demande de sodomie, une prostituée est expulsée du lupanar local...
Elle trouve refuge au Starlight, un hôtel
crasse et poisseux tenu par Judd, un redneck hirsute, mal rasé et libidineux...
Ce dernier possède un animal exotique situé
dans un bayou à côté de son établissement, il s'agit d'un crocodile importé
d'Afrique !
Tous les malheureux qui oseront fouler le sol
du Starlight vont périr dans des souffrances aussi atroces que rocambolesques
avec toujours un mode opératoire identique !
Porté par une démence infernale, Judd va les
annihiler un par un, même les plus faibles !
Mon avis :
Second métrage de Tobe Hooper tourné deux ans
juste après le légendaire "Texas Chainsaw Massacre", on peut dire
qu'autant le TCM était un film "solaire", autant celui ci est
"lunaire" !
Antithèse de son prédécesseur, comme si
Hooper avait voulu volontairement emprunté un style très vintage non sans
rappeler les années 50, "Le crocodile de la mort" fait la part belle
aux déviances qu'elles soient sexuelles ou impulsives, le tueur s'avère autant
dégénéré que le Leatherface mais avec un côté plus communicatif et bourru...
Entièrement tourné en studio sans aucun décor
naturel, "Le Crocodile de la mort" recèle de papiers peints
dégueulasses, de sols rongés par la saleté, ce qui accentue et amplifie l'image
cradingue et délétère que Hooper a voulu communiquer au spectateur, c'est
parfaitement réussi cette transfiguration du "malsain" et du peu ragoûtant...
Quant au crocodile il s'agit bien sur d'un
prétexte, celui ci étant en carton pâte et apparaissant peu de fois, aucune
scène sous marine n'étant à déplorer, contrairement au "Jaws" de
Spielberg réalisé un an auparavant, non ici Hooper insiste moins sur le côté
"animal attack" que sur la pathologie ambigüe d'un serial killer
névrotique et dégénéré sexuellement...
Tous les personnages du film sont
caricaturaux que ce soit le shérif, le couple névrosé et Buck, queutard à
mourir de rire incarné par un Robert Englund tonique et sûr de lui...
Mel Ferrer, vieux briscard des
"grindhouse movies" a également une prestance exceptionnelle et la
scène de sa mort est très réussie, eu égard à des effets spéciaux efficients,
réalistes et tenant la route...
La seconde partie du film insiste moins sur
le côté sexuel et plus sur le côté de "danger imminent" avec les
issues à trouver, comme des clefs pour ouvrir des portes, le stress aidant permet
d'accentuer l'angoisse provoquée jusqu'à un final catharsis impressionnant et
exceptionnel dans son timing...
Malgré un côté anxiogène et très sale qui
pourrait rebuter les aficionados du "politically correct", "Le
crocodile de la mort" s'en sort avec les honneurs et peut être considéré
comme une pierre angulaire dans la carrière de Tobe Hooper, tant il a su
maîtriser son sujet...
Note : 8.5/10
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