CHROMOSOME 3
de David Cronenberg
Canada
1979
avec
Samantha Eggar, Oliver Reed, Art Hindle
87 minutes
Fantastique organique
Synopsis :
Le docteur Raglan est un psychiatre qui
dirige une clinique considérée comme singulière car il y fait figure de gourou
et est décrié par ses congénères pour ses méthodes pour le moins étonnantes !
Une de ses patientes, Nola Carveth, est la
femme de Frank Carveth et le couple a une petite fille d'une dizaine
d'années...
Les troubles comportementaux dont souffre
Nola se caractérisent par une névrose appelée "psychoprotoplasme", ce
terme très technique a pour conséquence la poussée d'excroissances ou de
pustules causée par des délires névrotiques...
Suite au décès inexpliqué de sa belle mère,
Frank décide de mettre toute la lumière sur les procédés pour le moins
discutables de Raglan...
Il va découvrir l'horreur absolue !
Mon avis :
Troisième volet du triptyque
"fantastique organique" de Cronenberg, peu de temps après les
inoubliables "Frissons" et "Rage", "Chromosome 3"
est une nouvelle fois une grande réussite, une plongée incontestable dans
l'horreur et qui met KO par son audace et grâce à un scénario parfaitement
maîtrisé !
Des créatures enfantines hybrides
terrifiantes sont l'apanage d'une terreur sournoise qui se glisse dans le
quotidien (la scène de l'école est, à ce titre, monstrueuse et nous plonge dans
une angoisse viscérale !) et Reed est véritablement habité par son personnage
de psychiatre dégénéré !
Des trouvailles scénaristiques permettent
d'amener une horreur crescendo pour exploser dans un catharsis final qui
restera dans les annales et Cronenberg ne se contente pas de simplement nous
faire peur, il va plus loin en poussant le raisonnement sur un caractère
sociétal (la psychiatrie démocratisée dans les pays occidentaux) et les
pouvoirs de la médecine en corrélation avec les dangers de celle ci...
A la mise en scène sobre mais efficace,
"Chromosome 3" parvient aisément à capter l'attention du spectateur
oscillant entre film d'investigation, angoisse pure et parabole à dimension
métaphysique...
Une nouvelle fois, Cronenberg a mis le paquet
sur les décors glauques (papiers peints verdâtres, moquette orange) et la porte
en contreplaqué qui cède suite aux assauts des monstres belliqueux évoquera un
passage de "Frissons", Cronenberg trouve ses marques et se réinvente
son cinéma obsessionnel avec un brio sidérant, qui confirmera son talent aux
yeux du grand public...
Un modèle du genre à visionner
impérativement !
Note : 8.5/10
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