THE MURDERER
aka The Yellow sea
de Na Hong Jin
Corée du sud
2010
avec Ha Jung Woo, Kim Yun Seok, Jo Seong Ha, Lim
Ye Won
Polar intelligent et atypique
141 minutes
Synopsis :
Yan Bian, province chinoise, 2010...
Gu Nam, un chauffeur de taxi, est endetté jusqu'à
la moelle suite au départ de son épouse, cette dernière lui ayant mis à charge
de rembourser une caution exorbitante...
Il essaye tant bien que mal de rattraper ses
dettes de jeu mais n'y parvient guère, enchaînant pitoyablement embrouilles et
bagarres...
Myun, un mafieux de la pègre locale, lui
propose un marché pouvant le sortir du marasme dans lequel il se trouve...
Il doit assassiner un riche industriel et
ramener le pouce de ce dernier comme preuve de sa mort à Myun...
Gu Nam accepte !
Arrivé sur les lieux, il élabore un plan
minutieux qui devrait marcher au quart de tour...
Rien ne va se passer comme prévu !
Mon avis :
Deux années se sont écoulées après le
formidable "The chaser" et Na Hong Jin n'a rien perdu de sa fougue et
de sa fulgurance, récidivant avec "The Murderer" qui assoit
définitivement sa patte stylisée et son cinéma empreint de violence(s) par un
polar foudroyant et très imaginatif...
Les soi disants "bons" sont en fait
les pires des crapules et le personnage principal se démène avec vigueur pour
échapper à des hordes de tueurs, qu'ils soient flics ou mafieux, le film, dès
qu'il prend son essor, part dans tous les sens et à 300 à l'heure !
Mené à vive allure et grâce à un scénario
habile, "The Murderer" déchaîne une violence surréelle doublée d'un
sens de l'action qui (re)tient en haleine jusqu'au dénouement...
Imparable dans la mise en scène, le métrage
déploie toute une énergie à la fois radicale et oppressante, propre au cinéma
coréen et à mille lieues des codes du polar d'outre Atlantique, il y a des
trouvailles qui servent de levier à des rebondissements scénaristiques (les
briquets) et les décors semblent arrivés de nulle part (les taudis dans
lesquels vivent la population du film)...
Une monumentale poursuite nocturne en
voitures/camion, filmée par plusieurs caméras en même temps et en une seule et
unique prise, sert de tremplin à une histoire déjà riche en rebondissements et
où tout semble être conçu pour déclencher l'urgence, alors que paradoxalement
rien n'est fait en urgence mais bien calculé et préparé au millimètre près : le
rendu est saisissant !
Un aller simple pour l'enfer où Gu Nam
passera par toutes les situations possibles, inextricables malgré son
tempérament vindicatif et pugnace, où le spectateur souhaite de tout coeur
qu'il remporte la mise et se sorte du bourbier dans lequel il est plongé, face
à des yakusas manipulateurs et sadiques, où chaque "combattant" doit
se doter d'une force physique et d'une intelligence mentale pour déjouer tous
les pièges, car ceux ci sont nombreux...
Allant droit au but, Na Hong Jin enfonce le
clou avec "The Murderer" et privilégie autant l'aspect cérébral (on y
réfléchit beaucoup) que les combats mortels (le plus souvent avec des couteaux
voire des haches !)...
A l'instar du héros, le spectateur sort de là
totalement collapsé !
A mi chemin entre polar actioner et film
d'auteur made in Corée, "The Murderer" est à voir absolument pour
comprendre la démarche du réalisateur, pilier d'un cinéma en plein essor qui
s'ouvre sur le monde avec brio et vivacité...
Note : 9/10
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