KILLER JOE
de William Friedkin
Etats Unis
2011
avec Matthew
Mac Conaughey, Emile Hirsch, Juno Temple, Gina Gershon, Thomas Haden Church
103 minutes
Polar hors normes
Budget : 10 millions de dollars
Synopsis :
Etats Unis, Texas, de nos jours...
Chris Smith, un jeune dealer looser de 22 ans
est menacé de mort par Digger Soames, un truand local, si celui ci ne lui verse
pas la somme de 6000 dollars dans les plus brefs délais...
Acculé et n'ayant aucune solution concrète
pour trouver cette somme, Chris, avec l'aide et l'appui de son père, Ansel,
décide de faire appel à un tueur à gages, un flic nommé Cooper et surnommé
"Killer Joe"...
Arrivé chez Chris, Killer Joe flashe
complètement sur sa jeune soeur, Dottie, une blonde juvénile encore vierge...
La belle mère de Chris, Sharla, trompe Ansel
mais celui ci ne s'en doute pas...
L'idée de Chris est de faire liquider sa
propre mère pour toucher l'assurance vie de 50 000 dollars que celle ci a
contractée en faveur de Dottie, le but serait de rembourser Digger Soames, de
partager le reste avec sa famille et payer Killer Joe...
Rien ne va se passer comme prévu !
Mon avis :
Illustre réalisateur que l'on ne présente
plus aux cinéphiles, William Friedkin a presque 80 piges quand il signe ce
"Killer Joe" et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il témoigne
d'une forme et d'une tonicité hors du commun !
Film de trognes, film sans le moindre
complexe et empruntant les codes du cinéma des frères Coen en les transcendant
à maxima, "Killer Joe", outre son côté fun et jubilatoire, dresse une
peinture dépravée d'une certaine Amérique, à la fois miséreuse, misérable et
misérabiliste où l'argent et le sexe dominent avant tout...
Vivant dans un mobil home, la famille Smith
carbure à la bière, avachie devant sa télé (qui joue une grande place dans le
film et dans leur quotidien) et semble ne posséder aucun idéal dans la vie, vie
faite de trafics et de combines, dans une loose totale...
Ponctué d'éclairs de brutalité ou de passages
érotiques tangents, "Killer Joe" parvient néanmoins à éviter le
voyeurisme, la nudité servant de tremplin pour accentuer la pathologie
comportementale des protagonistes...
Survivant à des tabassages et ne se sortant
jamais de la mouise dans laquelle il s'est plongé, le personnage de Chris paye
cher pour ses forfaits et ses idées tordues, ne reculant devant aucun
stratagème machiavélique pour arriver à ses fins et concrétiser ses noirs
desseins...
La majorité des comédiens sont des faux culs
et cette bande de crétins ne gère pas du tout le deal, ne réfléchissant à aucun
moment à la possibilité d'une entourloupe, tout le monde se fait confiance et
en même temps tout le monde se trahit, revers de la médaille d'un manque
d'intelligence flagrant...
Seul Killer Joe tirera son épingle du jeu et
obtiendra, en partie, ce qu'il souhaitait...
Techniquement bien rodé, servi par un jeu
d'acteurs impressionnant de maîtrise et à l'histoire prenante du début à la
fin, "Killer Joe" est une immense réussite, revigorant le film noir
hollywoodien avec un côté un peu underground pas du tout déplacé...
Une grande réussite dans le genre du polar
crépusculaire !
Note : 9/10
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