BAROCCO
d'André Téchiné
France
1976
avec Isabelle Adjani, Gérard Depardieu, Jean
Claude Brialy, Julien Guiomar, Marie France Pisier, Claude Brasseur, Hélène
Surgère
Drame politique
104 minutes
Synopsis :
Une ville du Nord de l'Europe, dans les
années 70...
Samson, un boxeur, vit avec son amie Laure, on
est en pleine campagne électorale pour les présidentielles du pays...
Samson est mêlé à un scandale impliquant un
des candidats qui aurait entretenu de manière secrète une relation homosexuelle
avec lui...
C'est le journaliste d'un grand quotidien,
Walt, qui souhaite révéler cette affaire au grand public...
Gauthier, un homme sans scrupules, veut
dissuader Samson de faire éclater la vérité et lui offre une forte somme
d'argent...
Laure, qui était hébergée par Nelly, une
prostituée habitant un studio avec son mari Jules et leur nourrisson, quitte
précipitamment ce refuge...
Samson est abattu !
Un autre homme, sosie de Samson mais en brun,
réapparaît...
Walt invite Laure dans un restaurant huppé où
elle boit quatre verres de vin blanc en moins de deux minutes...
Le client d'un sauna est tué et un homme se
fait égorger sur un port et jeté dans un fleuve...
Quelle sera l'issue de ce labyrinthe ?
Mon avis :
Troisième film d'André Téchiné,
"Barocco" est un film proche du nanar, comportant des passages
complètement à côté de la plaque (si Depardieu était sensé entretenir une
relation homo avec le candidat, comment expliquer sa fougue pour Adjani ? à
moins qu'il soit bi ? ça ne tient pas la route !)...
Les effets sont ridicules ; la neige qui
tombe, on voit bien que c'est du polystyrène, le meurtre de Samson (le premier
puisqu'apparemment il y en a deux) est grotesque (il se fait tirer dans le dos
et c'est son visage qui est ensanglanté - avec un maquillage digne des raviolis
Buitoni !)...
"Barocco" est un immense galimatias
malgré une Adjani et un Depardieu qui croient à fond dans leurs rôles, une
musique bien huilée et une photographie de Bruno Nuyten proche de la
perfection...
Le film a été tourné à Amsterdam et Téchiné
en extrait les qualités graphiques de façon rigoureuse (les rues sont bien
restituées par un climat mystérieux et anxiogène), ce qui bloque c'est ce
scénario labyrinthique et très difficile à suivre !
"Barocco" est un métrage décousu et
ce défaut fait que le spectateur risque de vite perdre le fil d'une intrigue
qui ne colle pas la route une seconde, souffrant de manques structurels (à
aucun moment nous n'identifions les candidats aux élections présidentielles ou
leurs noms, c'est peut être voulu)...
La dénonciation de la politique véreuse par
le biais habile du générique avec les reptiles qui se mangent entre eux était
une bonne trouvaille... mais pas assez exploitée, elle retombe comme un soufflé
!
Avec neuf nominations aux césars dont trois
récompenses (meilleur second rôle féminin, meilleure musique, meilleure
photographie), "Barocco" est un film trop surestimé et par moments
incompréhensible, le scénario et l'histoire se déroulent par bribes et
questionnent même sur le montage ou le script...
Le fait que le film soit tourné dans les
années 70 et qu'il ait vieilli ou qu'il soit désuet et obsolète n'est pas une
excuse, même des cinéastes mineurs arrivaient à s'en sortir avec beaucoup moins
de moyens et d'idées...
Un film où l'on pourra lui laisser une seconde
chance mais lors du premier visionnage, "Barocco" laisse dubitatif et
paraît vraiment bizarre et incongru...
Note : 7/10 (pour la performance des acteurs
et la qualité esthétique)
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