OPERA
de
Dario Argento
1987
Italie
avec
Urbano Barberini, Michele Soavi, Cristina Marsillach, Daria Nicolodi, Ian
Charleson, Coralina Cataldi Tassoni
Thriller
107
minutes
Blu
ray édité chez le Chat qui fume
Budget
estimé à 8 000 000 dollars
Synopsis :
Une
ville d’Italie, au milieu des années quatre-vingts…
Betty,
une jeune cantatrice prodige, est appelée à remplacer au pied levé une autre
diva qui s’est fait renverser par une voiture, Betty doit interpréter une
version de « Macbeth » dans un prestigieux opéra de la ville… Sa
prestation est exemplaire et elle est couverte de compliments malgré un
incident pendant la représentation ; un projecteur se décroche de son
socle et provoque un début d’incendie…
Il s’agit
en fait d’un incident dû à un tueur psychopathe qui se trouvait à l’étage
supérieur de l’opéra ; Betty est harcelée et Mira, une de ses amies, se
rend à son domicile ; l’inspecteur Alan Santini doit effectuer la
protection de Betty…
Alors
que la tenue de scène de Betty est abimée, elle se rend avec Giulia, une des
régisseuses, dans un atelier pour recoudre la robe ; le psychopathe que l’on
ne peut identifier car il porte une cagoule noire, tue Giulia de manière
sauvage et ligote Betty en lui mettant des aiguilles le long des paupières afin
qu’elle ne ferme pas les yeux pour assister au meurtre de Giulia !
Santini
mandate Daniel Soave pour venir interroger Betty et la protéger…
Il
va se passer des choses effroyables dans l’appartement de Betty jusqu’à une
révélation sidérante : une petite fille, voisine de Betty, la sauve du
tueur, en passant par une trappe reliée derrière les murs du bâtiment !
Le
tueur court toujours et en veut plus que jamais à la belle Betty !
Quelle
sera l’issue de ce cauchemar ?
La
police, composée de dizaines d’hommes expérimentés, parviendra t-elle à neutraliser
ce psychopathe ?
Mon
avis :
Et
bien je peux vous dire qu’il s’agit là d’un des meilleurs films dans la
catégorie « thrillers » réalisés par Dario Argento et je ne comprends
toujours pas pourquoi on s’est acharné sur ce film, le considérant comme « raté »,
« chant du cygne » ou « navet » dans sa carrière !
Il
faut vraiment être de très mauvaise foi pour ne pas reconnaître que Dario était
encore en très grand forme avec « Opéra », ce film comporte des plans
et des cadrages fabuleux, l’histoire est un modèle d’inventivité et déclenche
une trouille quasi-hitchcockienne (ah le passage avec Daniel Soave –Michele Soavi,
non crédité au générique- est mémorable) et « Opéra » est un vrai
régal !
Avec
Betty/Cristina Marsillach, Argento retrouve la MUSE qui lui manquait après
Jennifer de « Phenomena » et Suzy Banner/Jessica Harper de « Suspiria »,
il sublime la beauté de la jeune femme et en fait SON héroïne, elle irradie le
film tout le long et préfigure même la Ana Manni de « Stendhal syndrome »
qui sera incarnée par Asia, la propre fille de Argento !
Non
là franchement « Opéra » c’est du caviar !
Un
thriller nerveux, glauque, très travaillé (la séquence du survol des corbeaux
en caméra subjective est monumentale et à couper le souffle) et l’idée des murs
avec un mètre d’épaisseur de vide, où l’on peut se faufiler, a même été repris
par le duo Cattet/Forzani dans « L’étrange couleur des larmes de ton corps »,
c’est dire si « Opéra » a eu un impact énorme sur les cinéphiles et
qu’il préfigure même le néo giallo, le giallo moderne !
Et
la fin dans les montagnes suisses rappelle texto les paysages de « Phenomena »
avec le souffle du vent sur les sapins, « Opéra » est un immense
Dario Argento, l’histoire prend en haleine dès le début et on a juste à se
laisser porter par le film pendant une heure quarante…
La
scène du mannequin et du bidon d’essence est la seule fausse note de « Opéra »,
autrement tout passe impeccable !
Le travail
fabuleux effectué par l’éditeur « Le chat qui fume » nous permet de savourer « Opéra » dans des conditions idéales et optimales et il
est impératif pour tout cinéphile de posséder ce magnifique blu ray, qui fera
date et qui s’avère être un des meilleurs supports existants du film, LE
meilleur support même, je n’en vois pas d’autre…
Plaisir
absolu et où on pouvait encore apprécier le cinéma de Dario Argento, « Opéra »
est à visionner comme une bénédiction, comme l’héritage de tous ses films
précédents, il a mixé les codes qu’il a inventés pour les retranscrire dans la
modernité, dans les années quatre-vingts, il a réactualisé le style Argento, le
résultat est saisissant et la jubilation totale !
A
réhabiliter absolument, c’est maintenant ou jamais !
Note :
10/10
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