LA
POUPEE SANGLANTE
de
Marcel Cravenne
1975
France
avec Jean-Paul Zehnacker, Yolande
Folliot, Ludwig Gaum, Edith Scob, Georges Wod, Dominique Leverd, Julien
Verdier, Cathy Rosier, Marthe Villalonga
Série
fantastique
d’après
l’oeuvre de Gaston Leroux
312
minutes
6
épisodes de 52 minutes
Synopsis :
Paris
et une ville de Vendée, en 1925 …
Bénédict
Masson est un homme d’une très grande laideur, il tient une boutique de
reliures dans un quartier de la capitale ; le soir, il s’improvise voyeur
et scrute de la fenêtre de son grenier sa belle voisine, Christine Gaillard,
une superbe brune ; Christine vit avec son mari, Jacques Quentin, un
brillant scientifique, et aussi avec son père…
Bénédict
est fou amoureux de Christine mais sa laideur ne peut lui apporter aucune
possibilité que la jeune femme ne s’intéresse à lui…
Un
soir, Bénédict constate que Christine prend un grand homme dans ses bras,
Bénédict ne comprend pas ce que cet homme fait chez Christine…
C’est
alors que Bénédict est embauché par le marquis de Coulteray, un riche châtelain,
comme bibliothécaire, et comble du hasard, Christine rejoint Bénédict au sein
du château !
Bénédict
et Christine sont apeurés par la marquise de Coulteray, une jeune femme qui
fait des crises de démence et qui soutient être vampirisé par son mari, aidé
dans sa tâche par ses serviteurs hindous, le docteur Sahib Khan et la Dorga,
une danseuse !
Afin
de se remettre de ses émotions et quelque peu perturbé, Bénédict Masson part à
sa maison de campagne avec sa nouvelle apprentie, tout devrait se passer pour
le mieux…
Entre
temps, la marquise de Coulteray décède ! elle est inhumée dans un
caveau ; le père Violette, un homme méchant colporte des rumeurs sur
Bénédict comme quoi il serait un assassin et qu’il aurait tué ses
apprenties !
Christine
Gaillard est fascinée par les poèmes écrits par Bénédict ; alors qu’elle
se rend à la maison de campagne de ce dernier, elle le trouve les mains
ensanglantées lorsqu’il lui ouvre sa porte, avec le cadavre de l’apprentie en
train de brûler dans le four de Bénédict !
Terrifiée,
Christine s’enfuit !
Finalement,
Bénédict Masson est condamné à mort et guillotiné !
Ayant
donné son corps à la science, Bénédict ne se doute pas qu’une nouvelle
« vie » va se donner à lui…
Sa
tête et son cerveau sont récupérés par Jacques Quentin et le père de Christine ;
en fait, l’homme que Bénédict voyait dans les bras de Christine n’est en fait
qu’une créature créée par Jacques et le père de Christine, un peu comme des
apprentis « Frankenstein », il se nomme Gabriel ! mais comme son
cerveau est « contrôlé » par Bénédict Masson, Gabriel a la même voix
que lui !
Christine
a des visions nocturnes et semble apercevoir la Marquise de Coulteray marchant
dans le jardin de la propriété des Coulteray !
Le
marquis de Coulteray, aidé par le docteur Sahib Khan et par la Dorga, danseuse
hindoue, séquestre Christine, en vue de lui boire son sang lors d’une cérémonie
macabre ; c’est lorsque Gabriel/Bénédict
se rend compte du danger couru par Christine qu’il parvient à la sauver et
l’extirper des mains du marquis !
Gabriel
kidnappe Christine ; Jacques et le père de Christine sont alors à leurs
recherches !
Une
révélation va alors être mise au grand jour, le père Violette avait
menti !
Ce
n’est pas Bénédict Masson qui a tué les apprenties !
Mon
avis :
Série
culte qui a traumatisé plusieurs générations, « La poupée sanglante »
est une des seules séries fantastiques du petit écran des années soixante-dix
mêlant vampirisme et le mythe de Frankenstein avec une ambiance lourde et
oppressante ;on y retrouve cet immense acteur qu’est Jean-Paul Zehnacker
(futur comte Vorski de « L’ile aux trente cercueils » aussi réalisé
par Marcel Cravenne) et la sublime Yolande Folliot mais aussi Edith « Les
yeux sans visage » Scob dans le rôle très dur à incarner de la Comtesse de
Coulteray…
L’histoire
est pleine de rebondissements et la mise en scène est atypique pour une série
tous publics, quasiment aucune scène gore mais des passages horrifiques tout en
suggestion, la peur vient plus par le situationnel et l’anticipation du
spectateur que par l’effroi, même si nombre de plans suscitent un malaise, que
ce soit aussi bien pour les personnages que pour le spectateur !
« La
poupée sanglante » est une série d’un autre âge qui semblera dépassée en
2020 et pourtant elle est hyper intéressante et dégage une aura rarement vue
pour une série française ;
hypnotique, fascinante et envoutante, « La poupée sanglante »
se compose de six épisodes qui se déclinent avec facilité et qui peuvent se
visionner d’un trait, tant on est pris dans l’intrigue c’est le mot exact, « intrigue »
qui nous « intrigue »)…
Marcel
Cravenne ne pouvait pas trop déployer dans l’horreur pure mais choisit d’opter
pour le fantastique à connotation vampirique, mais « La poupée sanglante »
n’a rien à voir avec les « Dracula » et autres films de la Hammer,
ici la mise en scène est frontale et sans fioritures, avec la voix off de
Dominique Paturel à chaque début d’épisode pour nous rappeler ce qui s’est
passé avant…
Le
personnage de Gabriel trouve alors clairement sa place après le guillotinage de
Bénédict Masson qui « reprend une nouvelle vie », le personnage
vecteur et que l’on voit pratiquement à chaque plan est Christine (superbe
Yolande Folliot), elle apparaît du début à la fin !
La
qualité de l’interprétation, le festival de « trognes » et l’atmosphère
lugubre donnent une grande puissance à « La poupée sanglante » et
confère à marquer d’une pierre blanche l’imaginaire et l’imagination du
spectateur, complètement fasciné…
Assez
rare mais édité en DVD dans la collection « Les inédits du fantastique »
« La poupée sanglante » est une série qui regorge de qualités, très
bizarre et complètement à part mais qui ravira les cinéphiles fans d’atypisme
et d’œuvres chelous…
Il
est grand temps de réhabiliter cette série, moins accessible que « L’ile
aux trente cercueils » tournée quatre ans plus tard, mais qui reste un pur
pilier de la télévision française du milieu des années soixante- dix, ne
serait-ce que le fait d’avoir osé adapter l’œuvre de Gaston Leroux et on peut
dire que Marcel Cravenne s’en est sorti à merveille ; on a pas forcément
besoin d’avoir lu le livre pour intégrer la série, elle se suit facilement et
la simplicité de la réalisation fait défiler les plans en rendant « addict »
le spectateur…
L’issue
est sublime et la révélation finale en surprendra plus d’un !
« La
poupée sanglante » est une série inoubliable et immanquable, je vous la
conseille fortement !
Note :
10/10
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