PERVERSION
STORY
de
Lucio Fulci
1969
Italie/France/Espagne
avec Jean Sorel, Marisa Mell, Elsa Martinelli, Alberto de
Mendoza, John Ireland
Giallo/film
de machination
107
minutes
Blu
ray édité chez Le chat qui fume
Musique
de Riz Ortolani
aka
Una sull'altra
aka La machination
aka One on top of the other
Synopsis :
Ville
de San Francisco, fin des années soixante...
George
Dumurrier, un docteur, est responsable d'une clinique ; la situation financière
de la clinique est désastreuse et George s'est endetté jusqu'au cou et doit des
sommes d'argent importantes à de multiples personnes...
Sa
femme, Susan Dumurrier, est dépressive et souffre d'un asthme sévère, elle doit
prendre un traitement très lourd ; George a une maîtresse, Jane, qui est
photographe de mode...
George
doit s'absenter de son domicile, il donne des consignes strictes à une
infirmière qui veillera sur Susan, George insiste bien sur les doses de
médicaments à administrer et qu'il ne faut surtout pas confondre les flacons de
médicaments, sans quoi ce serait mortel pour Susan !
Peu
de temps après son départ, on prévient George que sa femme est décédée !
Une
importante somme d'argent d'assurance vie (un million de dollars !) doit
revenir à George, par conséquent de la mort de sa femme...
Alors
qu'il est avec Jane, George est contacté pour se rendre dans un bar à strip
tease pour faire connaissance avec une certaine Monica Weston ; arrivé sur les
lieux, George est perturbé : Monica Weston est le sosie en blonde de sa femme
Susan !
George
entreprend une relation avec Monica et Jane s'en mêle, souhaitant un plan
sexuel à trois !
Henry
Dumurrier, le frère de George,va tout faire pour faire accuser George de
machination, prétendant qu'il a tué sa femme pour toucher l'assurance vie et
ainsi renflouer ses dettes et les finances de la clinique !
L'inspecteur
Wald, recoupe les indices et tout semble incriminer George alors qu'il n'y est
pour rien !
Henry
sort en fait avec Susan (la femme de son frère !) depuis longtemps et c'est lui
qui a fomenté ce coup machiavélique !
Et
si, par le biais de Monica Weston, Susan n'était pas morte ?
Quel
serait l'intérêt pour Henry que George soit condamné à la peine capitale ?
Un
autre personnage, psychopathe celui là, va tout bouleverser, il est fou
amoureux de Monica/Susan et ne supporte pas de la voir avec un homme !
Une
surprise phénoménale attend le spectateur à la toute fin du film !
Mon
avis :
"Perversion
story" marque un tournant dans la filmographie de Lucio Fulci, c'est aussi
un de ses meilleurs films et il vaut et prévaut par la rigueur de son scénario
et la façon dont est racontée l'histoire, c'est proprement hallucinant et
fabuleux !
Fulci
injecte une sacrée dose d'érotisme et dote son métrage de tas de trouvailles
techniques (les effets de miroirs, le passage de la copulation vue de sous le
matelas et surtout le split screen) mais il y a également une narration dingue
avec une première demie heure lente et pépère puis une explosion sur les dix
dernières minutes, le spectateur est baladé et balayé toutes les trente secondes,
les rebondissements se comptent à la pelle ; Fulci s'est déchaîné et les
spécialistes parlent de "Perversion story" comme d'une déclinaison
latine d'Hitchcock, ce qui est tout à fait vrai !
La
beauté féminine est mise en premier plan et le film aurait été impossible à
sortir de nos jours, les ligues anti sexisme auraient hurlé !
Quoiqu'il
en soit, "Perversion story" est un régal, un summum de la
manipulation, que ce soit pour le personnage de George que pour le spectateur ;
le cinéphile spectateur assiste à du grand spectacle, du haut niveau de cinéma,
on est témoin d'une histoire abracadabrante mais Fulci, par son talent, retombe
sur ses pattes quoiqu'il arrive, c'est ça la magie de son cinéma et elle opère
à merveille dans ce film...
La
musique très jazzy de Riz Ortolani, les décors, la qualité des plans (juste un
tout petit faux raccord, lors de la séquence dans le club de strip tease on
voit un homme en arrière plan s'allumer une cigarette, le plan suivant on le
voit sans sa cigarette !) mais surtout cet enchevêtrement de folie de
situations où tout rebondit sans arrêt, cette déstabilisation est délicieuse et
celà créée un suspense démentiel !
Un
énorme remerciement à l'éditeur du Chat qui fume de nous avoir offert pareil
film en blu ray avec la version française rallongée de 107 minutes, le film est
tellement prisé des cinéphiles qu'il est épuisé en un mois !
Chanceux
sont donc ceux qui le possèdent !
Fulci
ouvre son cinéma au genre du giallo avec "Perversion story" et une
nouvelle fois c'est un coup de maître !
Il
apparaît en clin d'oeil en graphologue ; "Perversion story", c'est
toute l'époque où les moeurs se libéraient et où les cinéastes osaient tout,
Fulci pétait la forme et ça se voit, il transmet son art cinématographique par
une méthode simple et compliquée à la fois (le film est un vrai dédale) mais
garde en permanence son sens de l'efficacité !
"Perversion
story" n'est jamais ennuyeux et même si c'est un film hyper vintage, la
modernité de son histoire est imparable ; Fulci se hisse parmi les meilleurs et
préfigure le "Oiseau au plumage de cristal" d'Argento qui sortira
l'année d'après...
"Perversion
story" est un film monumental !
Note
: 10/10
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