samedi 25 juin 2022

La méthode Williams King Richard de Reinaldo Marcus Green, 2021

 

LA METHODE WILLIAMS KING RICHARD

de Reinaldo Marcus Green

2021

Etats-Unis

avec Will Smith, Jon Benthal, Saniyya Sidney, Aunjanue Ellis, Demi Singleton, Tony Goldwyn

Biopic/chronique de moeurs/drame/film sportif

138 minutes

Oscar du meilleur acteur pour Will Smith

Recettes mondiales au box-office : 38 125 174 dollars

Synopsis :

Richard Williams vit à Compton en Californie avec sa femme Oracene, les trois filles de cette dernière nées d'un précédent mariage (Yetunde, Lyndrea et Isha) et leurs filles Venus et Serena.

Dès leur plus jeune âge, Richard, sans aucune expérience dans le tennis, élabore un plan de 78 pages décrivant l'entraînement de ses futures championnes.

Il est persuadé d'avoir tout planifié pour porter ses filles au sommet de ce sport.

Il va même jusqu'à s'opposer à des entraîneurs professionnels aguerris.

Il refuse notamment que Venus fasse des matchs en junior.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Biopic très réaliste sur le parcours des deux sœurs Williams (Serena et Vénus) qui allaient devenir d’illustres championnes de tennis, « La méthode Williams King Richard » est un excellent film, sincère, humain et humaniste sur le parcours des deux jeunes tenniswomen, de leur enfance jusqu’à leur sacre où elles deviendront des vedettes internationales ; il y a bien sûr un respect du côté sportif avec la persévérance et le dépassement de soi permanent, mais également un aspect politique dans le film, Venus et Serena étant afro-américaines, elles sont entrainées par leur père, Richard (extraordinaire Will Smith qui tient ici son meilleur rôle et de loin !), ils vont se heurter à des difficultés énormes et à un racisme latent avant d’arriver à leurs fins ! de plus le contexte familial n’est pas évident (les parents Williams ont cinq filles, vivent dans des conditions modestes et Richard travaille de nuit comme agent de sécurité)…

Reinaldo Marcus Green signe une mise en scène juste, très forte et alterne les bons moments avec des passages plus difficiles (le tabassage de Richard par des délinquants, les engueulades à répétition avec sa femme, parfois intransigeante), mais on peut dire que tout le monde est crédible, y compris les jeunes comédiennes !

Il y a bien évidemment des séquences de tennis tout à fait bien restituées, que ce soit les entrainements comme les matchs de compétitions officielles…

Le personnage de King Richard n’est pas forcément dupe des propositions que l’on fait à Venus quand son succès devient grandissant, il « prend son temps », quitte à refuser des offres pourtant alléchantes (plusieurs millions de dollars), ce qui pourra paraître prétentieux pour le spectateur, pensant qu’il « crache dans la soupe » mais le lendemain on se dit qu’il avait raison (l’offre a augmenté après la victoire de Venus à un match !)…

Il y a donc un aspect politique puisque lorsque la famille met la télé, on voit le tabassage et la mort de Rodney King, un jeune afro-américain, tué par des policiers, ce qui renforce la façon dont sont perçus les noirs aux Etats-Unis vis-à-vis de certaines personnes clairement intolérantes ou racistes, accentuant le combat de King Richard voulant conserver sa fierté et éduquer à la perfection ses filles (il leur demande d’épeler des mots et met un poing d’honneur à leur éducation !)…

Très agréable à suivre, « La méthode Williams King Richard » est un film passionnant et dont le sujet abordé sort de l’ordinaire et nous dévoile un monde peu connu (le showbiz du tennis), Will Smith est extraordinaire de bout en bout, barbu, cinquantenaire et moins bagarreur et testostéroné que dans ses films précédents, c’est tout à son honneur et il prouve qu’il est un excellent acteur pouvant diversifier la palette des rôles qu’on lui propose, il est loin d’avoir volé son Oscar !

La bande son est également excellente et comporte des supers chansons qui dynamisent le film et vitalisent même certains passages, les  rendant ainsi jubilatoires !

Le match final et son épilogue peuvent même donner des frissons et faire se dresser les poils tant l’intensité est prégnante…

On sort du visionnage avec la sensation d’avoir assisté à un très grand film, joué avec les tripes et d’une sincérité qui fait plaisir à voir…

La seule réserve que l’on peut faire et qui gâche un peu le métrage, c’est la violence des propos de la bande de délinquants, notamment vis-à-vis de l’entraineur, des termes particulièrement haineux qui vont perturber la bienséance de l’ensemble du film et ne font pas arranger les choses, mais plutôt les envenimer, Reinaldo Marcus Green aurait pu se passer de ça et nous dispenser de cette violence verbale, parfois pire que la violence physique !

C’est si rare de voir des biopics sur le monde sportif que l’on aurait tort de bouder « La méthode Williams King Richard », c’est une œuvre à voir impérativement qui rappelle des films comme « Karaté Kid », « Rocky » avec un côté moderne et plus dense et rien que pour Will Smith, dont la performance est à saluer, on savoure le film du début à la fin !

Une très grande réussite et un film qui marquera les esprits !

Note : 9/10











samedi 18 juin 2022

Les chiens enragés de Mario Bava, 1974

 

LES CHIENS ENRAGES

de Mario Bava

1974

Italie

avec Léa Lander, Ricardo Cucciola, Luigi Montefiori, Erika Dario, Maurice Poli, Don Backy

Polar malsain

96 minutes

aka Rabid dogs

aka Cani arrabbiati

aka Semaforo rosso

aka Kidnapped

Bonus avec Olivier Père

Blu ray édité chez Sidonis Calysta

Musique de Stelvio Cipriani

Synopsis :

Quatre truands masqués attaquent un fourgon convoyeur de fonds, tuant les deux gardes.

Pendant la fuite, l'un des truands est tué.

Les trois autres (le chef, appelé Dottore, le névrotique Bisturi et l'exubérant Trentadue) prennent deux femmes en otage.

Bisturi en égorge une.

Les trois malfrats s'enfuient avec l'autre otage Maria, montent dans une voiture arrêtée à un feu de signalisation avec à son bord un homme (Riccardo) et un enfant endormi.

Riccardo soutient que l'enfant est son fils et qu'il l'amène à l'hôpital car il est fiévreux.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

A la base ce film était « perdu » car le distributeur fit faillite après le tournage et le film tomba dans l’oubli, ce n’est que grâce à l’actrice Léa Lander qui le réhabilita en 1997 en retrouvant les bandes que « Rabid dogs » peut sortir au grand public et quel film ! nom de dieu quel film ! c’est un Bava complètement à contre-courant de ce que le cinéaste nous avait habitués auparavant ! ici pas de gothique, pas de vampires mais un polizzotesco en huis clos qui relève du génie ! on savait que Mario Bava était génial mais là il explose complètement les codes de son cinéma et signe peut être son meilleur film avec « Les trois visages de la peur », du moins c’est un pur, un vrai film de cinéphiles !

L’histoire met en scène des gangsters qui, après un casse qui tourne mal, prennent en otages une femme et un conducteur qui doit emmener son fils à l’hôpital, on est à Rome et il fait une chaleur à mourir ; le dessein des malfrats est de quitter la ville pour éviter d’être repérés et arrêtés par la police !

Mais bien sûr ce serait trop beau et avec Bava aux manettes on se doute bien que ça va partir en vrille !

Les bandits sont des fous furieux et se déchainent avec un côté ultra malsain et des répliques peu châtiées faisant référence au sexe et la pauvre otage devient vite terrifiée !

Tout le monde pense que Bava a vu et s’est inspiré de « Last house on the left » de Wes Craven sorti deux ans plus tôt en 1972, une séquence est clairement un plagiat du film de Craven (lorsque Bistouri et « 32 » forcent Léa Lander à s’uriner dessus), vous l’aurez compris, « Les chiens enragés » est un film rude, brutal et sans compromis à ne pas montrer à tous les publics, c’est le film de Bava le plus malsain et le plus violent de par sa déviance et sa décadence !

Histoire en huis clos, tout le film se passe quasiment à l’intérieur de la voiture, ce qui donne au métrage la qualification de tour de force cinématographique, gageure totale, il faut tenir pendant 1 h 30 minutes dans l’habitacle d’une voiture tout en maintenant l’intérêt pour le spectateur… et ça marche ! Mario Bava prouve une nouvelle fois son génie et son sens du cinéma, on est captivés et scotchés et on a de l’intérêt pour l’histoire, on se demande bien comment tout cela va finir ! (une énorme surprise nous attend à l’épilogue !)…

Soyons clairs, « Les chiens enragés » est un film qui ne ressemble à aucun autre, c’est une baffe cinéphilique monumentale qu’on se prend en pleine tronche, un film parfois éprouvant et très malsain mais toujours passionnant !

Le seul répit est la scène de l’aire d’autoroute où Bava nous introduit une connaissance de Ricardo, tombée par hasard et venue de nulle part, on souffle un peu avec ce passage mais le film repart aussi sec et la tension reprend de plus belle, une fois que « 32 » et Ricardo reprennent la route !

« Rabid dogs » est un film inoubliable, atypique dans le cinéma italien, singulier et insolite, Mario Bava révolutionne une nouvelle fois le cinéma en faisant SON cinéma !

L’édition blu ray de Sidonis Calysta est fabuleuse et c’est la meilleure présentation de ce film au monde, on ne pouvait pas espérer mieux, ça tient du miracle !

Le bonus avec Olivier Père nous explique tout sur le film et sur son histoire (on a bien failli ne jamais mettre la main dessus !), il explique que Bava était en déclin et qu’il avait souhaité « rebondir » avec « Rabid dogs » et c’est évident qu’il a « explosé » avec ce film !

« Les chiens enragés » est une œuvre essentielle dans la carrière de Bava, à mi-chemin entre Sam Peckinpah et le polar italien brutal, c’est aussi un formidable moment de mise en scène et des jeux d’acteurs incroyables, ça tient la route, c’est le cas de le dire et rien n’est relâché, ni la pression ni la tension, il faut être aguerri pour tenir jusqu’à l’issue du film, Bava nous réservant des passages extrêmes, parfois proches de l’insoutenable !

Au final, « Rabid dogs » est LE chef d’œuvre de Mario Bava, il faut l’avoir visionné pour comprendre sa démarche, comment il appréhende sa mise en scène et l’étendue des palettes de ses capacités et de son talent !

Heureusement que la pugnacité de Léa Lander a pu faire que le film sorte enfin et soit révélé au grand jour, cela aurait été dramatique de passer à côté !

« Les chiens enragés » est une bombe, un film que tout cinéphile digne de ce nom se doit d’avoir vu impérativement !

Note : 10/10










samedi 11 juin 2022

A mort l'arbitre ! de Jean-Pierre Mocky, 1984

 

A MORT L’ARBITRE !

de Jean Pierre Mocky

1984

France

avec Eddy Mitchell, Michel Serrault, Carole Laure, Laurent Malet, Jean-Pierre Mocky, Dominique Zardi, Claude Brosset

Chronique de mœurs/thriller/film d’angoisse/satire

82 minutes

Musique de Alain Chamfort

Blu ray édité chez ESC

Synopsis :

À l'approche d'un match de football important, un dispositif de police, dirigé par l'inspecteur Granowski, aidé par la jeune stagiaire Philippon, est mis en place pour éviter tout débordement.

Les supporters des « jaune et noir », menés par Rico, le leader, arrivent au stade. Le match commence assez bien, lorsque l'arbitre, Maurice Bruno (dont la petite amie, Martine, journaliste, assiste à la rencontre dans les tribunes, à côté de Rico et de sa bande), siffle un penalty entraînant la défaite des « jaune et noir », et une bagarre entre les supporters des deux camps.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Avec « A mort l’arbitre ! » en 1984 Jean-Pierre Mocky lâche une bombe dans le paysage du cinéma français, le film eut un succès critique grâce à l’immense prestation de Michel Serrault et devint post-culte quelques années plus tard !

Jean-Pierre Mocky ne le savait pas encore mais il signa un film visionnaire puisque quelques années plus tard le drame terrible du Heysel allait changer le visage et la vision du monde envers les supporters de football…

Dans « à mort l’arbitre » les hoolligans sont montrés sans concessions, de vrais abrutis déchainés qui veulent en découdre par tous les moyens contre un arbitre qui a fait perdre la victoire à leur équipe lors d’un match important…

Mocky n’y va pas par quatre chemins et, passé un prologue d’un quart d’heure, il lâche les hordes de hooligans dans la ville, de nuit ! l’équipe de ESC parle d’une similitude avec un film de zombies, ce n’est pas faux !on pense à « Nightmare city » et même à « Dawn of the dead », il y a quelques ressemblances (le centre commercial, l’usine, les foules qui s’amassent, l’angoisse latente, la peur d’être tué !)…

Serrault est monumental avec le personnage de Rico, vrai faux cul et meurtrier qui veut faire passer Eddy Mitchell comme responsable du décès d’un des supporters ! Rico ira même à tenter de violer une jeune femme de l’équipe des fans de football…

Ça déménage à fond les gamelles ! Mocky opte pour un rythme de démence, presque épileptique, la traque de l’arbitre est hyper dynamique et aucun répit n’est laissé  à Eddy Mitchell et Carole Laure, ils semblent pris dans un engrenage sans issue et les morts se comptent à la pelle !

Mocky s’accorde le beau rôle avec le commissaire Granowski et, comme souvent chez le réalisateur, il se donne un ton décalé, mais la star du film c’est vraiment Michel Serrault, il est époustouflant, campant le pire fumier, la pire enflure qui existe, manipulateur et irascible, et Mocky lui laisse la vie sauve au final !

« A mort l’arbitre ! » dépeint une satire des supporters de foot, baignant dans la plus totale anarchie, mais le film est passionnant et atteint des sommets cinématographiques, même au niveau de la technique (le chef opérateur a travaillé avec Bunuel et Orson Welles !) et de la musique, super entrainante et entêtante, qui donne un aspect immersif pour le spectateur pris dans la folie ambiante comme un baigneur dans un tsunami !

« A mort l’arbitre » est un Mocky maitrisé du début à la fin, on prend un immense plaisir à le voir et à le revoir et même seulement après un seul visionnage on se souvient de tout, les séquences sont d’une telle force et procurent un tel impact qu’on ne peut oublier ce film !

L’éditeur ESC a eu l’excellente initiative de sortir « A mort l’arbitre ! » dans un très beau blu ray et le support est impeccable et idéal pour les cinéphiles qui veulent découvrir ce film !

Jean-Pierre Mocky sait comme toujours s’entourer d’acteurs à la trogne bien sentie, on retrouvera Dominique Zardi et Claude Brosset dans les seconds rôles des hooligans ; à noter l’insistance de Mocky avec le couple Mitchell/Laure, ils n’arrêtent pas de se rouler des pelles même lors des séquences où ils se trouvent en danger, ce n’est pas très crédible !

« A mort l’arbitre ! » est une tuerie, un vrai plaisir de cinéphile et l’occasion de voir une peinture au vitriol d’une certaine frange de la France d’en bas, qui pète une durite pour pas grand-chose, mais porté par la masse des hooligans, complètement ravagés et en plein délire !

Ça reste un des meilleurs films de Mocky dans les années 80 et un de mes préférés, on se prend un méga trip et on ne lâche jamais son attention, captivés par une histoire de fous au stress délicieux et la précision et le talent de Mocky font le reste !

Très peu de films ont abordé le thème du hooliganisme, dans le genre et pour un film français, « A mort l’arbitre ! » s’impose largement comme LA référence en la matière !

Malgré les réserves pour les plus sensibles sur la violence de certains passages, « A mort l’arbitre ! » est un régal de cinéphile à visionner absolument, le blu ray de ESC est indispensable !

Immanquable et surtout le fait de revoir Michel Serrault dans un de ses meilleurs rôles, c’est l’atout principal d’»A mort l’arbitre ! » .

Note : 10/10











lundi 6 juin 2022

Shang Chi, la légende des dix anneaux de Destin Daniel Cretton, 2021

 

SHANG CHI LA LEGENDE DES DIX ANNEAUX

de Destin Daniel Cretton

Etats unis

2021

avec Tony Leung, Ben Kingsley, Michelle Yeoh, Simu Liu, Stephanie Hsu, Awkwafina, Meng’er Zhang

Action/film d’héroïc fantasy/film de super héros

132 minutes

Produit par Marvel

Budget : 150 000 000 dollars

Synopsis :

Shang Chi, le maître kung-fu, doit affronter son père, leader du groupe terroriste des Dix Anneaux, et percer le mystère de leur légende.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

« Shang Chi, la légende des dix anneaux » est une des meilleures productions Marvel sorties récemment, le film est très varié et riche en action, les séquences sont déclinées de manière très généreuse avec le parti-pris d’en mettre plein la vue au spectateur, mais toujours sans prétention et avec un aspect très accessible…

Les scènes spectaculaires se déploient avec énormément d’audace et on peut dire sans difficultés que le film est  réussi, il tient ses promesses et on a droit à deux heures vingt de spectacle pur, à aucun moment on ne s’ennuie, ce qui est plutôt rare ; le film tient une cadence infernale et on passe de plans séquences de baston à des combats épiques de haute volée avec des monstres ; les effets numériques adoptent les meilleures techniques actuelles et le budget alloué de 150 millions de dollars permet d’avoir une grande qualité dans le spectaculaire et une lisibilité, nous ne sommes pas trop étourdis et profitons de la merveille qui s’offre à nous avec grand plaisir !

Le côté mystique avec les dix anneaux donne une grande plus- value au film qui évite de s’embourber et l’histoire familiale de trahison avec le père parvient à susciter notre intérêt, le scénario est intéressant et loin d’être débile…

Ça part à deux cents à l’heure et le passage du bus est hyper bien ficelé, il faudrait même plusieurs visionnages pour l’apprécier, c’est du beau boulot !

L’arrivée à Macao avec les multiples combats et la scène des échafaudages est, elle aussi, particulièrement réussie et franchement je le répète : « Shang Chi » est un métrage généreux et ceux qui veulent de l’action et du rêve seront comblés, on en a pour son argent !

Le jeu des acteurs, qu’ils soient confirmés ou non, tient la route et la qualité de la mise en scène rend crédible le film ;  l’issue nous laisse supposer qu’il y aura une suite et bien oui ! un deuxième opus de « Shang Chi » est en chantier !

Très honnête et ne prenant personne en traitre, « Shang Chi, la légende des dix anneaux » est un Marvel du haut du panier, son originalité, la consistance des scènes d’action et des combats, la beauté des décors (qu’ils soient naturels ou synthétiques) méritent bien toute votre attention et on décroche de notre quotidien avec ce film de façon formelle, c’est du pur cinéma de loisirs !

Du très grand spectacle et un film à découvrir absolument !

Note : 8/10










mercredi 1 juin 2022

House of Gucci de Ridley Scott, 2021

 

HOUSE OF GUCCI

de Ridley Scott

2021

Etats-Unis

avec Lady Gaga, Adam Driver, Al Pacino, Jeremy Irons, Jared Leto, Salma Hayek, Camille Cottin

Drame tiré d’une histoire vraie

157 minutes

Budget : 75 000 000 dollars

Synopsis :

Le  mars 1995Maurizio Gucci, petit-fils et héritier du fondateur de la marque de luxe italienne Gucci se fait assassiner.

Sa future ex-femme, Patrizia Reggiani, a commandité son meurtre avant qu'il ne se remarie avec Paola Franchi afin de toucher une part de son héritage.

Le film revient sur leur rencontre vingt ans plus tôt et retrace l'ascension progressive de Maurizio, poussé par sa femme, au sein de l'entreprise familiale sur fond de rivalités et de guerre de pouvoir au sein du clan Gucci.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Film fleuve (l’action commence en 1978 pour s’achever en 1997), « House of Gucci » est un film surprenant à plus d’un titre, je dois vous avouer que l’ami qui m’a offert le blu ray ne m’avait pas précisé que le film était réalisé par Ridley Scott et que son nom de figure pas au début du film, j’ai donc visionné « House of Gucci » sans savoir que c’était Ridley Scott qui l’avait mis en scène, je ne l’ai vu qu’à la fin et quelle ne fut pas ma surprise !

« House of Gucci » est un film brillant, terrible, on peut parler de chef d’œuvre dans la carrière de Ridley Scott mais également dans le cinéma en général !

Lady Gaga tient ici son meilleur rôle à ce jour, elle est incroyable, sachant passer du registre dramatique à l’euphorie (attention il y a une séquence très hot à la vingt-cinquième minute !), mais les autres comédiens sont également fabuleux, Adam Driver qui tient le rôle principal de Maurizio Gucci et Al Pacino méconnaissable avec un personnage empâté et aussi Jeremy Irons vieillissant, proche de la mort, et aussi Jared Leto, « House of Gucci » est un festival de jeux d’acteurs où chacun vole la vedette à l’autre, avec la présence aux deux tiers du film de Salma Hayek en voyante cartomancienne qui sera au cœur du complot contre Maurizio et qui appuiera avec Patrizia/Lady Gaga l’attentat qui coûtera la vie à Maurizio…

La scène qui débute le film se retrouve à la fin, c’est une leçon de cinéma et Ridley Scott nous assène son chef d’œuvre et un de ses meilleurs films dans les plus récents ; « House of Gucci » est un vrai, un pur film de cinéphiles, on ne pourra qu’être contenté au visionnage !

Des moyens financiers colossaux (75 millions de dollars), des décors somptueux très réalistes (la Suisse) et une action qui se déroule sur plusieurs décennies, à aucun moment Ridley Scott ne lâche le truc et y va à fond, se donnant cœur et âme pour sa mise en scène, c’est du travail d’orfèvre et on est scotchés !

Les moyens mis à contribution servent parfaitement le film et le propos retranscrit sur l’histoire de la famille Gucci sonne toujours juste, « House of Gucci » est une œuvre remarquable et il faut VRAIMENT faire l’effort de le visionner jusqu’au bout, 2 heures 37 minutes ça peut paraître long mais tout se justifie, aucun plan n’est de trop et on sort groggy du visionnage !

D’abord basé sur la vénalité absolue, le personnage de Patrizia (Lady Gaga) semble devenir sincère mais il n’en est rien, c’est la pire des pestes ; le rôle était vraiment hyper difficile à jouer et Lady Gaga prouve une nouvelle fois qu’elle peut s’avérer excellente comédienne, les séquences de pétages de plombs avec larmes à l’appui, la vengeance qu’elle fomente, l’actrice possède un charme viscéral et fait mouche à chaque instant, elle est tout à fait crédible !

Film super friqué (mais c’est normal vu que cela parle des Gucci, maison de luxe), « House of Gucci » ne prend personne en traitre et vend du rêve à chaque moment, Ridley Scott a opté pour le réalisme et s’appuie sur une mise en scène solide, son pari est réussi et il n’a, de toutes façons, plus rien à prouver !

« House of Gucci » est une saga, un biopic ravissant et pas trop exagéré, il met en lumière la décadence, l’argent et la décadence quand, justement, on a de l’argent !

La justice reprendra ses droits à la fin et la comploteuse et ses complices seront chèrement punis, il y a une morale dans « House of Gucci » !

Véritable claque de cinéma, « House of Gucci » atteint des sommets au niveau de la réalisation et je vous encourage absolument à voir ce film, la qualité du jeu des acteurs, les performances, la retranscription des époques hyper bien faite et même les musiques (notamment lors des défilés de mode, assez trippants !), on est au TOP et « House of Gucci » est sans doute un des meilleurs films sortis récemment (il date de 2021)…

Bref, on se régale complètement et malgré la durée, « House of Gucci » vaut carrément le coup d’œil !

Une leçon de cinéma !

Note : 9.5/10