LA
MORT A SOURI A L’ASSASSIJN
de
Joe d’Amato
1973
Italie
avec
Klaus Kinski, Giacomo Rossi Stuart, Angela Bo, Ewa Aulin, Sergio Doria, Luciano
Rossi
Film fantastique/giallo/ film gothique/film de hantise
92 minutes
Blu
ray édité chez Le chat qui fume
aka
La morte ha sorisso all’assassino
aka Death smiles a murderer
Synopsis :
1909. Une jeune fille, Greta, a un accident de
carrosse.
Elle porte à son cou un mystérieux médaillon
inca.
Un couple est témoin du drame et la recueille
tout d'abord dans sa maison où elle recouvrera assez de mémoire pour retrouver
son prénom.
Puis un étrange médecin, le docteur Sturges,
l'emmène dans sa clinique privée pour femmes pour la guérir.
(source : Wikipedia)
Mon
avis :
Datant
de 1973, « La mort a souri à l’assassin » est le premier film d’horreur
réalisé par Joe d’amato, soyons nets, il n’en a fait qu’ à sa tête…
L’histoire
est hyper complexe et compliquée et peu de personnes ne comprendront réellement
le film ;en se renseignant un peu, on arrive à piger qu’en fait c’est un
film de HANTISE pure et dure et, passée cette explication, cela devient un peu
plus clair et un peu plus facile à aborder, « La mort a souri à l’assassin »
repose principalement sur le personnage de Greta, une jeune femme blonde qui
perd la mémoire suite à un accident de carrosse (l’action se déroule en 1909),
c’est elle qui sera le vecteur de tout le film !
Joe
d’amato signe ici des effets gore vraiment vomitifs qui seront sa marque de
fabrique plus tard et c’est ce qui le différencie des autres réalisateurs de
bis italien ; il est également très doué pour la photographie de ses films
et soigne tout particulièrement ses séquences (parfois magnifiques, comme la
partie de chasse ou la scène de la poursuite dans le cimetière), le bougre s’y connaît,
c’est indéniable, on ne peut lui enlever cette qualité…
Comme
toujours dans ses films, c’est hyper tordu et déviant, beaucoup de scènes de
sexe et une ambiance très perturbante (« La mort a souri à l’assassin »
n’est pas à montrer à n’importe quel public !)…
Il
y a des flashbacks nombreux et une histoire d’inceste entre Greta et son frère,
un bossu repoussant, un médecin complètement ravagé (rôle idéal pour Klaus
Kinski, on regrettera son départ de l’histoire à la quarantième minute, son
personnage aurait pu être exploité plus densément, il apporte réellement un piment
à l’intrigue !), d’Amato s’en sort plutôt pas mal mais à condition de se
renseigner sur l’histoire, si on prend le film frontalement et sans recul, on s’y
perd dès les premières scènes, d’Amato part dans son trip et on risque de
décrocher rapidement…
Tout
de même très effrayant, « La mort a souri à l’assassin » doit se
visionner le cœur bien accroché (les tripes à l’air du cocher après son
accident, le visage explosé à la chevrotine, l’agression délirante avec le
chat) on y voit déjà les prémices d’amatoiens qui seront légion dans des films
comme « Blue holocaust » (on pense beaucoup à ce film), d’Amato
commence déjà à trouver son style et sa « patte » avec « La mort
a souri à l’assassin » et le plan final est glaçant (il pique un peu sa
séquence à « Psychose » d’Hitchcock !)…
L’actrice
qui joue Greta, Ewa Aulin, est dotée d’un fort charisme et d’une aura sexuelle
impressionnante, tout le monde va tomber dans le panneau, aussi bien les hommes
que les femmes !
La
scène de l’emmurement est un classique du cinéma d’exploitation italien et
beaucoup d’autres réalisateurs vont la reprendre (Fulci et Bruno Mattei, par
exemple, mais aussi Dario Argento), il règne une ambiance hyper lourde et
chargée dans « La mort a souri à l’assassin », ça pèse beaucoup et c’est
très oppressant et le final ne nous délivre pas du tout de notre torpeur mais,
au contraire, l’accentue !
Les
décors, les costumes d’époque (on est en 1909), les paysages sont bien choisis
et le tout bénéficie d’une belle esthétique, le film gagnerait à être vu une
seconde fois, l’histoire est un dédale, tout comme les escaliers du manoir, on
se perd un peu à cause d’une densité et d’une richesse de situations, d’Amato
ne laisse pas de répit au spectateur, il nous assène ses plans de manière frontale,
ça peut surprendre et ça inquiète, un vrai et un pur film de HANTISE, très
insolite et étrange (ce mot est répété des tas de fois dans le film, « étrange »,
c’est le meilleur qualificatif pour le résumer)…
Excellent
boulot de la part du Chat qui fume avec une image impeccable et des bonus
intéressants avec l’assistant de Joe d’Amato qui nous explique des anecdotes
sur le tournage du film….
On
aurait beaucoup aimé une présentation du film par David Didelot, spécialiste en
la matière, ça nous aurait éclairé sur l’histoire et les intentions de Joe d’amato
quand il créa son métrage, dommage…
Dans
sa globalité, « La mort a souri à l’assassin » est un blu ray à
posséder absolument, d’Amato est de toutes façons un réalisateur culte de chez
culte !
Il
ne faut pas négliger sa filmographie et, malgré les réserves sur la complexité
du scénario, « La mort a souri à l’assassin » reste un film attachant
et troublant et, avec beaucoup de recul et de temps, il se bonifie, d’amato
retombe sur ses pattes et le fond reprend le dessus sur la forme une fois qu’on
a compris où il voulait en venir !
Une
curiosité totale qui ravira les fans de films déviants !
Note :
8/10