samedi 24 septembre 2022

La mort a souri à l'assassin de Joe d'amato, 1973

 

LA MORT A SOURI A L’ASSASSIJN

de Joe d’Amato

1973

Italie

avec Klaus Kinski, Giacomo Rossi Stuart, Angela Bo, Ewa Aulin, Sergio Doria, Luciano Rossi

Film fantastique/giallo/ film gothique/film de hantise

92 minutes

Blu ray édité chez Le chat qui fume

aka La morte ha sorisso all’assassino

aka Death smiles a murderer

Synopsis :

1909. Une jeune fille, Greta, a un accident de carrosse.

Elle porte à son cou un mystérieux médaillon inca.

Un couple est témoin du drame et la recueille tout d'abord dans sa maison où elle recouvrera assez de mémoire pour retrouver son prénom.

Puis un étrange médecin, le docteur Sturges, l'emmène dans sa clinique privée pour femmes pour la guérir.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Datant de 1973, « La mort a souri à l’assassin » est le premier film d’horreur réalisé par Joe d’amato, soyons nets, il n’en a fait qu’ à sa tête…

L’histoire est hyper complexe et compliquée et peu de personnes ne comprendront réellement le film ;en se renseignant un peu, on arrive à piger qu’en fait c’est un film de HANTISE pure et dure et, passée cette explication, cela devient un peu plus clair et un peu plus facile à aborder, « La mort a souri à l’assassin » repose principalement sur le personnage de Greta, une jeune femme blonde qui perd la mémoire suite à un accident de carrosse (l’action se déroule en 1909), c’est elle qui sera le vecteur de tout le film !

Joe d’amato signe ici des effets gore vraiment vomitifs qui seront sa marque de fabrique plus tard et c’est ce qui le différencie des autres réalisateurs de bis italien ; il est également très doué pour la photographie de ses films et soigne tout particulièrement ses séquences (parfois magnifiques, comme la partie de chasse ou la scène de la poursuite dans le cimetière), le bougre s’y connaît, c’est indéniable, on ne peut lui enlever cette qualité…

Comme toujours dans ses films, c’est hyper tordu et déviant, beaucoup de scènes de sexe et une ambiance très perturbante (« La mort a souri à l’assassin » n’est pas à montrer à n’importe quel public !)…

Il y a des flashbacks nombreux et une histoire d’inceste entre Greta et son frère, un bossu repoussant, un médecin complètement ravagé (rôle idéal pour Klaus Kinski, on regrettera son départ de l’histoire à la quarantième minute, son personnage aurait pu être exploité plus densément, il apporte réellement un piment à l’intrigue !), d’Amato s’en sort plutôt pas mal mais à condition de se renseigner sur l’histoire, si on prend le film frontalement et sans recul, on s’y perd dès les premières scènes, d’Amato part dans son trip et on risque de décrocher rapidement…

Tout de même très effrayant, « La mort a souri à l’assassin » doit se visionner le cœur bien accroché (les tripes à l’air du cocher après son accident, le visage explosé à la chevrotine, l’agression délirante avec le chat) on y voit déjà les prémices d’amatoiens qui seront légion dans des films comme « Blue holocaust » (on pense beaucoup à ce film), d’Amato commence déjà à trouver son style et sa « patte » avec « La mort a souri à l’assassin » et le plan final est glaçant (il pique un peu sa séquence à « Psychose » d’Hitchcock !)…

L’actrice qui joue Greta, Ewa Aulin, est dotée d’un fort charisme et d’une aura sexuelle impressionnante, tout le monde va tomber dans le panneau, aussi bien les hommes que les femmes !

La scène de l’emmurement est un classique du cinéma d’exploitation italien et beaucoup d’autres réalisateurs vont la reprendre (Fulci et Bruno Mattei, par exemple, mais aussi Dario Argento), il règne une ambiance hyper lourde et chargée dans « La mort a souri à l’assassin », ça pèse beaucoup et c’est très oppressant et le final ne nous délivre pas du tout de notre torpeur mais, au contraire, l’accentue !

Les décors, les costumes d’époque (on est en 1909), les paysages sont bien choisis et le tout bénéficie d’une belle esthétique, le film gagnerait à être vu une seconde fois, l’histoire est un dédale, tout comme les escaliers du manoir, on se perd un peu à cause d’une densité et d’une richesse de situations, d’Amato ne laisse pas de répit au spectateur, il nous assène ses plans de manière frontale, ça peut surprendre et ça inquiète, un vrai et un pur film de HANTISE, très insolite et étrange (ce mot est répété des tas de fois dans le film, « étrange », c’est le meilleur qualificatif pour le résumer)…

Excellent boulot de la part du Chat qui fume avec une image impeccable et des bonus intéressants avec l’assistant de Joe d’Amato qui nous explique des anecdotes sur le tournage du film….

On aurait beaucoup aimé une présentation du film par David Didelot, spécialiste en la matière, ça nous aurait éclairé sur l’histoire et les intentions de Joe d’amato quand il créa son métrage, dommage…

Dans sa globalité, « La mort a souri à l’assassin » est un blu ray à posséder absolument, d’Amato est de toutes façons un réalisateur culte de chez culte !

Il ne faut pas négliger sa filmographie et, malgré les réserves sur la complexité du scénario, « La mort a souri à l’assassin » reste un film attachant et troublant et, avec beaucoup de recul et de temps, il se bonifie, d’amato retombe sur ses pattes et le fond reprend le dessus sur la forme une fois qu’on a compris où il voulait en venir !

Une curiosité totale qui ravira les fans de films déviants !

Note : 8/10








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