ATHENA
de
Romain Gavras
2022
France
avec
Dali Benssalah, Ouassini Embarek, Anthony Bajon, Alexis Manenti, Birane Ba,
Karim Lasmi
99
minutes
Produit
par Ladj Ly
Disponible
sur Net flix
Film
épique/film de guerre/étude sociale
Budget :
16 000 000 euros
Synopsis :
Rappelé du front à la suite de la mort de son
plus jeune frère, décédé des suites d’une prétendue intervention de police,
Abdel retrouve sa famille déchirée.
Entre le désir de vengeance de son petit frère
Karim et le business en péril de son grand frère dealer Moktar, il essaye de
calmer les tensions.
Minute après minute, la cité Athena se
transforme en château fort, théâtre d’une tragédie familiale et collective à
venir.
Au moment où chacun pense avoir trouvé la
vérité, la cité est sur le point de basculer dans le chaos.
(source : Wikipedia)
Mon
avis :
Très
controversé et décrié à sa sortie en grande pompe sur Netflix, voici enfin « Athena »,
l’ultime film absolu sur le malaise des banlieues, héritier de films comme « La
haine », « Ma 6t va crack-er », « Les misérables » ou « BAC
nord », ici les codes sont poussés et déclinés au maximum et le film
souffre de scènes répétitives, c’est clairement un film de baston et de guerre,
une guerre entre la police et les jeunes d’une cité et tout est hyper réaliste,
Gavras choisit de privilégier plus la forme sur le fond et la technique
déployée pour « Athena » tient du prodige !
Un
scénario basique de vendetta géante mille fois déjà vu mais dès le début on
comprend qu’on a affaire à du lourd, à peine deux minutes écoulées et ça part
en sucette, le cocktail molotov balancé embrase le commissariat et, par la même
occasion, le spectateur qui se retrouve pris dans un tourbillon incessant de
violence et ce sera du non-stop pendant près d’une heure quarante !
Un
déluge de séquences d’émeutes magnifié par des mouvements de caméra démentiels,
Romain Gavras connait son job et nous étonne par sa virtuosité, ce plan fixe en
vision subjective reproduit des tas de fois rappelle celui du début du « Soldat
Ryan », on y pense de suite dès la scène d’ouverture !
Mais
« Athena » n’a hélas pas de que des qualités, les répliques sont
souvent incompréhensibles, la diction des acteurs n’est pas professionnelle et
on a du mal à comprendre les dialogues…
Le
rythme, cependant, est vraiment efficace, la dynamique se fait à 200 à l’heure
et les cinéphiles fans d’action apprécieront le spectacle !
Le
quartier du Parc aux lièvres que je connais bien est facilement reconnaissable
et les figurants sont de réels habitants, la circulation a été neutralisée en
conséquence pour le tournage et Romain Gavras a parfaitement exploité les lieux
et l’architecture des tours de cette cité…
La
mise en scène d’ »Athena », c’est quand même du haut niveau de
cinéma, les moyens financiers (16 millions d’euros) n’ont pas été gâchés et le
rendu final tient bien la route, « Athena » n’a pas à rougir de ses
prédécesseurs et Romain Gavras s’en sort avec les honneurs !
Si
vous aimez les films musclés, la violence interne aux banlieues et les affrontements
entre CRS et jeunes de cités, vous serez comblés par « Athena » qui s’impose
irrémédiablement comme LA référence du genre…
C’est
comme « Banlieue 13 » mais en cent fois plus intelligent, Romain
Gavras sait ce qu’il fait et où il met les pieds, seul un cinéaste de sa trempe
pouvait retranscrire une histoire pareille avec autant de talent et surtout cette
technique de barge digne des plus grands metteurs en scène contemporains…
En
résumé, on sait ce qu’on va voir d’avance avec « Athena », il n’y a
pas de trahison ou d’erreur sur la marchandise, on en a pour son argent et les
attentes sont largement comblées ; c’est un film violent et bourré d’énergie
qui mettra K.O. même le plus aguerri des cinéphiles, l’action et le dynamisme
fonctionnent plein pot, le postulat, même si simpliste, est sincère, Romain
Gavras décline de main de maitre des plans séquences bluffants, tour à tour
prenant aux tripes autant que le climat électrique qu’il amplifie en permanence
par sa technique de filmage !
De
l’hyper haut niveau et du cinéma ultra direct qui, finalement, manquait au
cinéma français, Romain Gavras, épaulé par Ladj Ly, signe une vraie bombe filmique,
comme pour « Les misérables » on sort du visionnage anéantis et collapsés,
il faut bien plusieurs minutes pour s’en remettre…
« Athena »
est un summum de réussite dans le genre de films de violences urbaines, il s’est
parfaitement exporté aux Etats unis, ce qui prouve qu’il est rentable et les
distinctions pullulent pour ce film outre Atlantique, ce qui est mérité !
Ne
boudons pas ce genre d’initiatives, Romain Gavras a mis ses couilles et ses
tripes sur la table, il a cru à son projet jusqu’au bout et c’est à encourager
lourdement !
PHENOMENAL !!!!!!!!!!
Note :
9/10
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