vendredi 6 janvier 2023

ATHENA de Romain Gavras, 2022

 

ATHENA

de Romain Gavras

2022

France

avec Dali Benssalah, Ouassini Embarek, Anthony Bajon, Alexis Manenti, Birane Ba, Karim Lasmi

99 minutes

Produit par Ladj Ly

Disponible sur Net flix

Film épique/film de guerre/étude sociale

Budget : 16 000 000 euros

Synopsis :

Rappelé du front à la suite de la mort de son plus jeune frère, décédé des suites d’une prétendue intervention de police, Abdel retrouve sa famille déchirée.

Entre le désir de vengeance de son petit frère Karim et le business en péril de son grand frère dealer Moktar, il essaye de calmer les tensions.

Minute après minute, la cité Athena se transforme en château fort, théâtre d’une tragédie familiale et collective à venir.

Au moment où chacun pense avoir trouvé la vérité, la cité est sur le point de basculer dans le chaos.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Très controversé et décrié à sa sortie en grande pompe sur Netflix, voici enfin « Athena », l’ultime film absolu sur le malaise des banlieues, héritier de films comme « La haine », « Ma 6t va crack-er », « Les misérables » ou « BAC nord », ici les codes sont poussés et déclinés au maximum et le film souffre de scènes répétitives, c’est clairement un film de baston et de guerre, une guerre entre la police et les jeunes d’une cité et tout est hyper réaliste, Gavras choisit de privilégier plus la forme sur le fond et la technique déployée pour « Athena » tient du prodige !

Un scénario basique de vendetta géante mille fois déjà vu mais dès le début on comprend qu’on a affaire à du lourd, à peine deux minutes écoulées et ça part en sucette, le cocktail molotov balancé embrase le commissariat et, par la même occasion, le spectateur qui se retrouve pris dans un tourbillon incessant de violence et ce sera du non-stop pendant près d’une heure quarante !

Un déluge de séquences d’émeutes magnifié par des mouvements de caméra démentiels, Romain Gavras connait son job et nous étonne par sa virtuosité, ce plan fixe en vision subjective reproduit des tas de fois rappelle celui du début du « Soldat Ryan », on y pense de suite dès la scène d’ouverture !

Mais « Athena » n’a hélas pas de que des qualités, les répliques sont souvent incompréhensibles, la diction des acteurs n’est pas professionnelle et on  a du mal à comprendre les dialogues…

Le rythme, cependant, est vraiment efficace, la dynamique se fait à 200 à l’heure et les cinéphiles fans d’action apprécieront le spectacle !

Le quartier du Parc aux lièvres que je connais bien est facilement reconnaissable et les figurants sont de réels habitants, la circulation a été neutralisée en conséquence pour le tournage et Romain Gavras a parfaitement exploité les lieux et l’architecture des tours de cette cité…

La mise en scène d’ »Athena », c’est quand même du haut niveau de cinéma, les moyens financiers (16 millions d’euros) n’ont pas été gâchés et le rendu final tient bien la route, « Athena » n’a pas à rougir de ses prédécesseurs et Romain Gavras s’en sort avec les honneurs !

Si vous aimez les films musclés, la violence interne aux banlieues et les affrontements entre CRS et jeunes de cités, vous serez comblés par « Athena » qui s’impose irrémédiablement comme LA référence du genre…

C’est comme « Banlieue 13 » mais en cent fois plus intelligent, Romain Gavras sait ce qu’il fait et où il met les pieds, seul un cinéaste de sa trempe pouvait retranscrire une histoire pareille avec autant de talent et surtout cette technique de barge digne des plus grands metteurs en scène contemporains…

En résumé, on sait ce qu’on va voir d’avance avec « Athena », il n’y a pas de trahison ou d’erreur sur la marchandise, on en a pour son argent et les attentes sont largement comblées ; c’est un film violent et bourré d’énergie qui mettra K.O. même le plus aguerri des cinéphiles, l’action et le dynamisme fonctionnent plein pot, le postulat, même si simpliste, est sincère, Romain Gavras décline de main de maitre des plans séquences bluffants, tour à tour prenant aux tripes autant que le climat électrique qu’il amplifie en permanence par sa technique de filmage !

De l’hyper haut niveau et du cinéma ultra direct qui, finalement, manquait au cinéma français, Romain Gavras, épaulé par Ladj Ly, signe une vraie bombe filmique, comme pour « Les misérables » on sort du visionnage anéantis et collapsés, il faut bien plusieurs minutes pour s’en remettre…

« Athena » est un summum de réussite dans le genre de films de violences urbaines, il s’est parfaitement exporté aux Etats unis, ce qui prouve qu’il est rentable et les distinctions pullulent pour ce film outre Atlantique, ce qui est mérité !

Ne boudons pas ce genre d’initiatives, Romain Gavras a mis ses couilles et ses tripes sur la table, il a cru à son projet jusqu’au bout et c’est à encourager lourdement !

PHENOMENAL !!!!!!!!!!

Note : 9/10






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