samedi 24 juin 2023

SPOOKIES de Eugenie Joseph, Thomas Doran et Brendan Faulkner, 1986

 

SPOOKIES

De Eugenie Joseph, Thomas Doran et Brendan Faulkner

1986

Etats-Unis

Avec Felix  Ward, Maria Pechukas, Soo Paek, Dan Scott, Alec Nemser, Nick Gionta

Film d’horreur/nanar/film de zombies

85 minutes

Blu ray édité chez Pulse/Vinegar syndrome

Effets spéciaux de Jennifer Aspinal

Caméra Steadycam de Jim Muro

Synopsis :

Une bande de jeunes ayant perdu leur chemin, décide de passer la soirée dans une grande maison située au milieu d'un cimetière.

Une fois à l'intérieur ils tombent sur un étrange jeu qui répond à leurs questions, le cauchemar va vite commencer.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Datant de 1986 et longtemps resté inédit en DVD en France, « Spookies » est un film de zombies culte pour certains cinéphiles aguerris et cela tient du miracle que Pulse et Vinegar Syndrome nous le sortent en blu ray 37 ans après sa sortie (avec en plus la version française à mourir de rire) !

Soyons honnêtes, « Spookies » c’est un bon gros nanar qui pille les films précédents (quasiment tout est pompé sur « Evil dead »), en revanche les effets spéciaux sont terribles et vraiment au top !

Un an avant « Street trash » c’est l’équipe Jim Muro/Jennifer Aspinal qui est aux manettes, respectivement pour le filmage steady cam et les effets gore, et c’est super efficace !

Entièrement tourné de nuit et en huis clos, l’action se déroule en temps réel ; les acteurs et actrices ne sont pas dirigés et les dialogues sont d’une débilité sans nom !

Heureusement, le rythme tonique de « Spookies » parvient à tenir le spectateur en haleine et évite la léthargie ; on pense un peu à « Burial ground »/ »Le manoir de la terreur » d’Andrea Bianchi mais en moins déviant et plus américanisé ; le film comporte des scènes cultes comme la femme araignée et la séquence d’attaque des zombies sur Adrienne, la princesse femme du gourou, ravissante en nuisette…

Le montage est très désordonné mais la musique est excellente et met grave le spectateur dans l’ambiance…

Les zombies sont multiples puisqu’on  a aussi des goules, des créatures et des monstres de tous poils, c’est très diversifié au niveau de l’horreur !

Très marrant et pas effrayant pour deux sous, « Spookies » est avant tout un film indépendant bricolé honnêtement et bougrement efficace, il s’est pris 4 décennies dans la tronche mais son côté passionné et loyal suscite encore l’intérêt chez les amateurs et surtout sa rareté fait que l’on ne peut passer à côté !

Les maquillages pour les zombies sont élaborés impeccablement et les plans séquences où ces derniers apparaissent sont nombreux, on pense aux zombies du clip de Michael Jackson « Thriller », c’est vous dire si la qualité est au rendez-vous…

Film de demeures également, « Spookies » nous dévoile la bâtisse sous toutes les coutures où les couillons de protagonistes se perdent avec des passages un peu répétitifs…

Surtout axé sur une horreur visuelle, « Spookies » est un film de zombies honnête et rigolo qui ne pourra vous laisser de marbre, il a beaucoup de charme et ses atouts sont nombreux, même si la nanardisation est évidente et ne peut être niée…

Le blu ray édité chez Pulse et Vinegar Syndrome est très complet avec notamment un florilège de bandes annonces signées par l’ami Otto Rivers et un compte-rendu rare de trois acteurs du film lors du passage de « Spookies » lors d’un festival aux Etats-Unis…

Le packaging du blu ray est magnifique avec une option avec fourreau à prendre impérativement !

On n’est pas dans un chef d’œuvre mais dans un film de zombies bricolé et dans l’ensemble réussi, malgré un scénario ultra basique et une absence dans la direction des acteurs, la qualité des maquillages des zombies/monstres est à 80 % dans la réussite et dans l’intérêt que suscite le film…

Si vous êtes fans des films gore années 80 et pas trop regardants sur la cohérence scénaristique, vous apprécierez « Spookies » !

Ruez vous sur le blu ray avant qu’il soit épuisé, après il sera trop tard et vous regretterez d’être passés à côté !

Une curiosité à découvrir !

Note : 7/10









samedi 17 juin 2023

36 15 code Père Noël de René Manzor, 1989

 

36 15 CODE PERE NOEL

De René Manzor

1989

France

Avec Brigitte Fossey, Alain Musy Lalanne, Louis Ducreux, Patrick Floersheim, François Eric Gendron, Stéphane Legros

Thriller

91 minutes

Musique de Jean-Félix Lalanne et Francis Lalanne

Blu ray édité chez Le chat qui fume

Synopsis :

Le film raconte l'histoire de Thomas de Frémont, un garçon de neuf ans amateur de héros de films d'action qui a aménagé sa maison en « terrain de jeu » avec des pièges et installations, éveillé et très doué sur le plan technique, mais qui croit toujours au père Noël.

Pour prouver son existence à lui-même ainsi qu’à son meilleur ami, qui comme les autres enfants de leur âge n’y croit plus, il installe un système de caméra très élaboré dans le manoir familial pour la veille du re.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Cinéaste très discret (il n’a tourné que quatre films !), René Manzor est un réalisateur complètement à part dans le cinéma français…

En 1989 avec une sortie sur les écrans en janvier 1990, il réalise son meilleur film avec ce « 36 15 code Père Noël », un thriller avec un boogeyman qui n’est autre que le Père Noel et qui va terroriser un gamin de 10 ans pendant toute une nuit…

Tout est nickel que ce soit le scénario, la technique visuelle, le jeu des acteurs et le rythme de l’histoire ; « 36 15 code Père Noel » est un film très très rare et le blu ray sorti en 2017 est épuisé !

La terreur va s’installer crescendo et le père Noel (joué par Patrick Floersheim, acteur décédé depuis) est terrifiant ! il gifle une gamine prénommée Marion car celle-ci lui dit qu’elle n’aime pas sa tête !  Brigitte Fossey joue la directrice du magasin de jouets et licencie le fameux Père Noel ; ce dernier, pour se venger, va s’introduire à son domicile (un luxueux manoir) pour tuer son fils, Thomas, resté à l’intérieur avec son grand-père…

Le môme a truffé la maison de caméras et bardé d’informatique les différentes pièces du manoir qui regorge de passages secrets que seul Thomas connaît…

Il guette l’arrivée du père Noel mais ce dernier sera inamical dès son arrivée par la cheminée ; il tue le chien et commence à harceler Thomas…

Sa mère est en route mais a un accident, ce qui va compliquer la situation !

Thomas s’arme et, tel un Rambo, il va lutter contre le « méchant » Père Noel, de plus son grand père est diabétique et fait une crise par manque d’insuline !

René Manzor maitrise totalement son sujet, sa mise en scène est imparable et soignée, ce qui semble impossible parait crédible aux yeux du spectateur ; le gamin qui joue Thomas n’est autre que le propre fils de René Manzor (il jouait déjà dans son précédent film « Le passage » avec Alain Delon, en 1986), le jeune acteur est impeccable dans son rôle et sa deuxième expérience au cinéma est bluffante !

D’avance sur son époque, « 36 15 code Père Noel » s’est fait descendre par la critique à sa sortie mais obtint un certain succès dans les salles obscures ; il deviendra un film au statut culte par la suite !

René Manzor avait un boulevard devant lui, en 1990, aucun réalisateur français ne sortait ou n’osait sortir de films dits « de genre », Manzor est donc un précurseur, et il avoue dans les bonus du blu ray qu’il s’inspire du cinéma américain…

La trame scénaristique de « 36 15 code Père Noel » sera reprise dans le célèbre film « Maman j’ai raté l’avion » l’année suivante !

A noter que Manzor s’est inspiré d’un passage de « Shining » de Kubrick avec la poursuite dans la forêt sous la neige…

Hyper efficace, « 36 15 code Père Noel » possède un timing des scènes qui frôle la perfection, tout est étudié pour créer une tension, un suspense et, par son talent, René Manzor parvient à distiller une atmosphère très angoissante, on peut dire que « 36 15 code Père Noel » est une immense réussite pour un genre très rare : le thriller à la française avec une touche de fantastique !

Avec très peu de gore (il n’y en a quasiment pas dans le film), René Manzor n’a pas trop besoin de grandiloquence pour appuyer l’angoisse provoquée, on est pris dès le début dans le film et on ne décroche plus jusqu’à son épilogue !

C’est vraiment une tentative plus que louable de faire ce genre de thrillers chez nous qu’il est obligatoire de soutenir ce courage de la part de René Manzor, il bouscule les codes et met un sacré coup de pied dans la fourmilière au sein du cinéma français, englué dans ses comédies mielleuses et ne prenant jamais de risques !

On ne pourra que tirer notre chapeau à René Manzor et toute son équipe d’avoir pris autant de risques, finalement ce sera payant et le film sera réhabilité !

Maintenant c’est presque mission impossible pour le trouver, le blu ray du Chat qui fume étant très rare ; une réédition serait la bienvenue…

Atypique, très original, osé en permanence, parfois vraiment effrayant, « 36 15 code Père Noël » est un film complètement à part qui ravira les cinéphiles ouverts et avec lequel on passe un super moment de cinéma !

Vu la première fois, on a envie de le revoir rapidement…

Un film INOUBLIABLE !

Note : 8.5/10










samedi 10 juin 2023

Desperado 2 il était une fois au Mexique de Robert Rodriguez, 2003

 

DESPERADO 2

Once upon a time in Mexico

de Robert Rodriguez

2003

Etats unis/Mexique

avec Antonio Banderas, Salma Hayek, Johnny Depp, Eva Mendes, Mickey Rourke, Willem Dafoe, Danny Trejo, Cheech Marin

102 minutes

Film d’action

Budget : 29 000 000 dollars

Recettes mondiales au box-office : 98 096 026 dollars

Synopsis :

Le tueur-musicien « El Mariachi » se retrouve impliqué dans une affaire d'espionnage international avec un agent de la CIA psychotique et un général mexicain corrompu.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Ultime volet de la trilogie initiée par Robert Rodriguez, ce « Desperado 2 il était une fois au Mexique » est un hommage appuyé à la trilogie du dollar de Sergio Leone avec Clint Eastwood, c’est d’ailleurs Quentin Tarantino qui a soufflé à l’oreille de son ami Rodriguez de faire un troisième opus !

Soyons honnêtes, ce « Desperado 2 » est bourré d’action, des trois c’est celui qui dépote le plus ! il faut dire que les moyens financiers sont colossaux (29 millions de dollars) et le film est très rentable (pas loin de 100 millions de dollars de bénéfices !)…

Rodriguez a mis les petits plats dans les grands et s’adjoint luxueusement des seconds rôles remarquables et onéreux (on retrouve Salma Hayek mais également Johnny Depp, Mickey Rourke, Eva Mendes et Willem Dafoe) ; les conventions scénaristiques instaurées dans « El Mariachi » et « Desperado 1 » sont respectées et retranscrites à la lettre par un Robert Rodriguez toujours aussi sûr de lui et il agrémente l’histoire avec un complot contre le président du Mexique que le Mariachi/Antonio Banderas va devoir protéger et sauver d’une junte militaire et d’un cartel, faisant ainsi d’une pierre deux coups puisqu’il va venger la mort de sa femme et de la fille qu’il a eue avec elle !

Très généreux, « Desperado 2 » est donc un film « too much » (Monsieur Plus de Bahlsen est passé par là) avec PLUS de cascades, PLUS de fusillades, PLUS de violence et PLUS d’explosions ! des trois c’est celui qui barde le plus !

Robert Rodriguez s’est totalement lâché sur la violence, c’est un film qui compte beaucoup de morts ; le personnage incarné par Johnny Depp se révèle être un pur psychopathe, en revanche, Rodriguez s’y est pris très grossièrement sur Carolina (Salma Hayek) et sa fillette (elle l’a eue avec Antonio Banderas), elles sont zappées en quelques secondes de l’intrigue et franchement elles méritaient mieux !

Comme toujours dans cette trilogie, les décors de rues sont bien réels et les intérieurs de bars font hyper authentiques, on a à peine le temps de les distinguer que des fusillades éclatent (dans les bonus du DVD, il est éclairement expliqué que Rodriguez s’inspire du polar bloodshed à la John Woo) c’est là qu’on voit qu’il est clairement un cinéphile (tout comme Tarantino), d’ailleurs les plus observateurs verront que sur la mallette en métal tenue par Johnny Depp se trouve l’affiche de « Clash of the titans » de 1981 !

Bref, une nouvelle fois c’est du pur divertissement, ça pétarade dans tous les coins, les protagonistes s’envolent ou partent en arrière à chaque coup de bastos (bravo aux cascadeurs !), le père Rodriguez a mis la sauce et l’a même vachement épicée au niveau violence !

La scène avec le bus est impressionnante et donne à peine au spectateur le temps de reprendre son souffle !

Toujours un peu sadique, Rodriguez décide de se séparer de Carolina, le personnage de Salma Hayek, je n’en démords pas elle méritait vraiment un meilleur traitement, c’est abusé la façon avec laquelle il la « vire » de l’histoire !

Antonio Banderas s’est bien acclimaté au personnage du Mariachi et cette fois il lui donne une dimension mystique qu’on avait esquissée dans les précédents segments, ici, ça devient de la dramaturgie avec un final pareil que les films d’avant ; Le mariachi se dote même de deux autres guitaristes et apprend la guitare à un garçonnet (qui sera touché par balles mais qui survivra !)…

Plein de bruit et de fureur, « Desperado 2, il était une fois au Mexique », c’est du grand spectacle et malgré quelques défauts minimes, le métrage est globalement réussi et mérite bien son immense succès…

Le coffret DVD de la trilogie est à posséder pour tout cinéphile et peut encore se dénicher sur le net, les fans de films d’action et du mélange Western/films de fusillades seront aux anges, Robert Rodriguez remplit brillamment son contrat !

Bien jouée, bien coordonnée au niveau de l’action et quand même très violente, cette « trilogie du Mexique » signée Robert Rodriguez se suit avec grand plaisir et marquera d’une pierre blanche le genre du film d’action exotique, les trois films sont à visionner sans faute…

On se régale et le public féminin ne pourra que tomber sous le charme d’Antonio Banderas, véritable icône et sex- symbol, bref un must qui contentera beaucoup de monde !

Note : 8/10










mardi 6 juin 2023

DESPERADO de Robert Rodriguez, 1995

 

DESPERADO

de Robert Rodriguez

1995

Etats-Unis/Mexique

avec Antonio Banderas, Salma Hayek, Steve Buscemi, Danny Trejo, Cheech Marin, Quentin Tarantino, Carlos Gallardo, Joaquim de Almeida

Polar/film d’action

104 minutes

Budget : 7 000 000 dollars

Recettes au box-office américain : 25 405 445 dollars

Synopsis :

Au nord du Mexique, le guitariste et chanteur sans nom El Mariachi vit paisiblement, jusqu'au jour où sa bien-aimée est assassinée par Bucho, un trafiquant de drogue.

Bien décidé à se venger, il part avec un étui à guitare rempli d'armes à feu pour retrouver ce dernier, quitte à laisser derrière lui les cadavres de ceux qui tentent de lui barrer la route...

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Suite directe de « El Mariachi » tourné trois années auparavant, « Desperado » marque l’explosion de la carrière de Robert Rodriguez, ce dernier reprend les codes scénaristiques de son précédent film mais avec beaucoup plus de moyens financiers (mille fois plus ! on passe de 7 000 à 7 000 000 dollars de budget !)…

« Desperado » créée également l’icône du « Mariachi » avec Antonio Banderas, survolté et imparable, qui veut absolument venger la mort de sa petite amie, tuée par Bucho (à la fin de « El Mariachi »)…

Le desperado débarque donc dans la ville mexicaine, exactement comme au début de « El Mariachi » et se renseigne pour retrouver Bucho, causant moult hécatombes dans des bars ou en pleine rue ; la violence est omniprésente et les gunfights nombreux, à grand renfort d’explosions, Banderas fait un carnage partout où il va !

Il rencontre la belle Carolina, une libraire, jouée par Salma Hayek, et bien sûr en tombe amoureux ; elle le soigne de ses blessures et va le seconder dans sa lutte contre Bucho, en prenant d’énormes risques, Bucho étant la pire des crapules !

Robert Rodriguez a mis le paquet pour « Desperado » et l’action domine tout le long du film, avec un sens de l’humour incroyable, par les caméos de Tarantino et de Steve Buscemi, on en vient à regretter que leurs prestations soient aussi courtes, ils sont exceptionnels et jubilatoires avec des monologues dantesques à mourir de rire !

Rodriguez nous assène des plans séquences qui deviennent cultes instantanément et à aucun moment on ne s’ennuie…

Un passage d’amour torride restera dans les mémoires et permettra une légère pause, les fusillades reprenant de plus belle, il semblerait que Salma Hayek  a payé de sa personne lors des cascades, c’est vrai, elle semble bien les exécuter elle-même, ce qui renforce la crédibilité de son personnage, Carolina est sans doute un des meilleurs rôles de la carrière de l’actrice, elle se démène comme une lionne aux côtés de Banderas !

L’histoire et le script sont toujours aussi simples et simplistes, aucune complication pour piger les motivations du Desperado/Mariachi, au moins on n’a pas besoin de trop se creuser la tête, on suit et on savoure le spectacle et on en a pour son argent…

Robert Rodriguez est un metteur en scène très respecté des cinéphiles et il nous le rend bien, tous ses films remplissent leurs contrats et restent attractifs (à part les deux « Machete », grotesques et caricaturaux du style de Rodriguez), « Desperado » c’est un film de « potes », dès qu’on voit Tarantino on se régale !

« Desperado » est la version « surboostée » de « El Mariachi » avec des plans Wooiens qui rappelle le « Bloodshed » de films comme « Le syndicat du crime » ou « Hard boiled », autant vous dire que ça barde et que c’est hyper efficace !

Le film se clôt par une révélation que personne n’avait soupçonnée mais globalement ça finit bien, avec une fuite qui amorce « Desperado 2 »…

C’est du bon cinéma, divertissant et brillant mais pas réservé à tous les publics par sa violence (le film est interdit aux moins de douze ans), les cinéphiles jubileront avec le cinéma du père Rodriguez, on ne peut pas être déçu !

« Desperado » est un métrage bourré d’atouts et un festival de trognes, chères à Rodriguez, puisqu’il reprend quasiment tout le temps les mêmes acteurs et seconds rôles pour ses films…

Pour la plastique fabuleuse de Salma Hayek et pour le jeu ténébreux et hyper charismatique de Antonio Banderas, « Desperado » est un film qui vaut vraiment le coup d’œil, il accéda facilement au rang de film culte dès sa sortie en 1995, et son immense succès au box-office permit à Robert Rodriguez d’enquiller sur « Une nuit en enfer » en 1996, qui restera son ultime chef d’œuvre !

De la violence, des gunfights, mais aussi de la sensualité et des séquences iconiques, « Desperado » est une nouvelle fois une bombe de polar exotique (toute l’action se déroule au Mexique) et Robert Rodriguez tape une nouvelle fois dans le mille !

Du caviar, une heure quarante de bonheur cinématographique à visionner absolument, on se prend un panard total !

Note : 8/10











samedi 3 juin 2023

EL MARIACHI de Robert Rodriguez, 1992

EL MARIACHI

De Robert Rodriguez

1992

Etats-Unis/Mexique

Avec Carlos Gallardo, Jaime de Hoyos, Peter Marquardt, Consuelo Gomez, Reinol Martinez, Luis Baro

Polar exotique

81 minutes

Budget : 7 000 dollars

Recettes au box-office : 2 000 000 dollars

Synopsis :

Deux étrangers débarquent dans une ville perdue du Mexique, parmi eux : un mariachi, qui va de bar en bar dans l'espoir de vendre ses services, le second (Azul) est là pour récupérer la part du butin que son ancien associé Moco lui doit. Cependant, les deux hommes partagent des points communs : ils sont vêtus de noir et transportent chacun un étui à guitare. 

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Tout premier film de Robert Rodriguez et qui allait acquérir une notoriété mondiale, « El mariachi » a été tourné avec des moyens financiers dérisoires (7000 dollars !) pour en rapporter 2 millions ! autant dire que la mise de départ a été complètement rentabilisée ! et Rodriguez le mérite, son film est jubilatoire et excellent !

« El mariachi » est un polar original et exotique tourné au Mexique, tous les acteurs sont non-professionnels et on aurait pensé que le budget famélique aurait pu être contre-productif et desservirait le film, et bien il n’en est rien !

Robert Rodriguez a su créer une ambiance, une atmosphère peu commune dans un polar mexicain, « El mariachi » est à Rodriguez ce que « Reservoir dogs » est à Quentin Tarantino, d’ailleurs les deux compères collaboreront à maintes reprises quelques années plus tard…

L’action est incessante et malgré quelques répétitions dans les séquences, « El mariachi » est un vrai régal, Robert Rodriguez a vraiment réussi son film et son dépucelage cinématographique est talentueux et sincère…

Le début barde bien avec la fusillade dans la prison, les cadrages sont serrés et le montage sans la moindre fioriture (vu le manque de moyens, Rodriguez ne faisait qu’une seule prise à chaque fois !)…

Le casting féminin est remarquable avec deux superbes pouliches (la manucure du gangster et Domino, la patronne du bar), les gangsters, malgré leur non professionnalisme comme acteurs, semblent crédibles et le personnage principal du mariachi joué par Carlos Gallardo est parfaitement à sa place, il a même du charisme !

Pur film de passionnés et de cinéphiles, « El mariachi » ravira tout le monde avec un rythme vrombissant ponctué de morceaux musicaux, ce film est un vrai plaisir de visionnage…

Les impacts de balles ne sont pas trop sanguinolents, ce qui est dû à des trucages rudimentaires et au manque d’argent, mais nous passerons outre, cela ne gâche aucunement le plaisir que l’on a face à « El mariachi », film qui s’imprègne instantanément dans la rétine et l’imaginaire du spectateur, Robert Rodriguez s’est débrouillé comme un chef pour un premier métrage, c’est clair et net !

Le quiproquo avec le deuxième mariachi et son deuxième étui de guitare sert de levier pour relancer l’intrigue et cette idée de rebondissement dans l’intrigue ne pourra que nous captiver !

Rodriguez explose littéralement avec « El mariachi » et deux suites  lui seront données, toujours réalisées par Rodriguez, qui franchira les portes de Hollywood avec Antonio Banderas, Salma Hayek et même Johnny Depp !

Le réalisateur a su capter et démontrer son talent grâce à une grande tonicité et un sens de la débrouille, sa plus grande réussite sera « Une nuit en enfer » avec Georges Clooney en 1995, et aussi « Planète terreur » en 2007 où il adopte un tournant dans sa carrière en faisant le binôme « Grindhouse » avec Tarantino…

C’est là qu’on voit les metteurs en scène respectueux du cinéma et qui en ont une bonne culture, rendant hommage à leurs prédécesseurs (on pense un peu à Sam Peckinpah et sa « Horde sauvage »), « El mariachi » est dans son genre la clef de voûte d’un exotisme de cinéma d’action comme on en voit peu !

Bref, que dire d’autre ? c’est que du bon, foncez !

Rangez- les à priori au vestiaire et malgré un budget rikiki « El mariachi » c’est 81 minutes de panard absolu !

Vraiment attractif et sympathique et sans la moindre prétention, ce film est une petite bombe…

DE LA BASTOS

Note : 8/10