samedi 24 février 2024

Traque sur internet d'Irwin Winkler 1995

 

TRAQUE SUR INTERNET

D’Irwin Winkler

1995

Etats unis

Avec Sandra Bullock, Jeremy Northam, Dennis Miller, Diane Baker, Ken Howard, Ray Mac Kinnon

Thriller, film policier

114 minutes

Aka The net

Synopsis :

Angela Bennett, brillante analyste informatique chez Cathedral Systems, est spécialiste dans la sécurité informatique, traquant les virus, quels qu’ils soient.

Ne sortant jamais de chez elle, elle correspond avec son employeur par téléphone. Ses seuls contacts à l’extérieur sont sa mère souffrante d’Alzheimer et ses contacts sur le 'chat'.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Un an après « Speed » où elle cassait la baraque, Sandra Bullock prouve une nouvelle fois qu’elle est une bonne comédienne, ici elle se retrouve plongée dans un thriller high tech qui va virer crescendo à la paranoïa totale, la belle est victime d’une usurpation d’identité et va vivre un cauchemar, risquant sa vie en permanence !

Il faut se méfier de tout et de tout le monde, même en vacances au Mexique, Angela est surveillée et un piège va se refermer sur elle…

Doté d’un budget colossal, « Traque sur internet » est un thriller très efficace à la réalisation soignée, Irwin Winkler n’est pas un débutant et connait et fait le job de façon consciencieuse…

Le cinéphile fanatique de polar angoissant en aura pour son argent et sera satisfait avec une intrigue moderne et dynamique, de plus, Bullock est vraiment sublime et possède un corps de folie qui ravira les érotomanes, elle est au top et hyper sexuée !

Bardé de rebondissements, « Traque sur internet » ne laisse aucun répit au spectateur, on est pris dans une spirale qui semble sans la moindre issue…

Sandra Bullock/Angela se donne un mal de chien pour se dépêtrer de ses difficultés et l’issue positive est une vraie libération, aussi bien pour elle que pour le spectateur !

Sympathique et sans la moindre prétention, « Traque sur internet » se suit bien et tient suffisamment en haleine pour que l’on retienne son attention pendant quasiment deux heures !

Ce serait injuste de casser Sandra Bullock, elle est honnête et s’est investie dans son rôle, donnant une dimension intéressante à son personnage, elle porte le film à bout de bras et est crédible, plus posée que dans « Speed » où par moments elle se montrait insupportable, ici elle s’est particulièrement investie…

Pour « Traque sur internet », la plus-value vient bien directement du jeu de Sandra Bullock, ce qui est tout à son honneur…

C’est très original de mettre en exergue Internet et les virus informatiques comme clefs de voûte du scénario, maintenant les geeks se méfieront s’ils voient un symbole « Pi » en bas à droite de leur écran (il faut voir le film pour comprendre)…

Globalement, « Traque sur internet » comporte nombre d’atouts et demeure un spectacle honnête et revigorant…

Attractif et idéal pour se changer les idées, tout en n’étant pas trop violent, « Traque sur internet » remplit son contrat aisément…

Tout à fait recommandable, un blockbuster qui tient ses promesses !

Note : 7.5/10








mercredi 21 février 2024

Ne réveillez pas un flic qui dort de José Pinheiro, 1988

 

NE REVEILLEZ PAS UN FLIC QUI DORT

De José Pinheiro

1988

France

Avec Alain Delon, Michel Serrault, Xavier Deluc, Serge Reggiani, Féodor Atkine, Bernard Farcy, Philippe Nahon

Film policier

97 minutes

Synopsis :

La nuit, un nombre considérable de trafiquants de drogues, de proxénètes, pédophiles et autres gangsters libérés faute de preuves sont assassinés avec une grande cruauté.

Le massacre est l'œuvre d'une organisation secrète, Fidélité de la police, que le commissaire principal Roger Scatti (Michel Serrault) a mis vingt ans à construire au sein de la police.

Son but est, selon son chef, d'être la meilleure « machine de guerre » « contre la pègre et le communisme », « comme en Argentine ».

Le lendemain, le commissaire divisionnaire Grindel (Alain Delon) — aidé de ses adjoints Lutz (Xavier Deluc) et Péret (Patrick Catalifo) — est chargé de l'enquête.

Contrairement à beaucoup de ses collègues qui sont plutôt joyeux de voir la ville débarrassée de criminels, Grindel, lui, « préfère voir les truands aux Assises ».

(soiurce : Wikipedia)

Mon avis :

Extrêmement violent, « Ne réveillez pas un flic qui dort » est un très bon polar et un festival pour Alain Delon qui dédie le film à Jean Gabin…

Delon se fait voler la vedette par un Michel Serrault déchainé ; cette idée de groupuscule qui applique la « justice » manu militari est excellente et nous vaudra des séquences terribles de tortures diverses et même des passages carrément « politiquement incorrects » (la scène du manège avec Reggiani, José Pinheiro y est allé fort), Delon n’a plus rien à prouver et se lâche dans un rôle taillé pour lui, le spectateur fan de ses films appréciera le spectacle, les autres risquent d’être outrés par une brutalité omniprésente mais nécessaire à l’histoire…

Les seconds rôles sont savoureux et ont bien leurs places dans l’histoire, le rythme est mené à 200 à l’heure et certains plans séquences sont spectaculaires (la torche humaine en peignoir, l’émasculation à la tenaille, oui oui on est bien dans un film avec Delon !), l’interdiction aux moins de 12 ans est totalement justifiée et ça méritait presqu’une interdiction aux moins de 16 ans (pas mal de gore !)…

Vraiment ancré dans la fin des années 80,  « Ne réveillez pas un flic qui dort » est un film qui se suit avec facilité et plaisir, dans la même lignée et filiation que son cousin précédent « Parole de flic », en moins nanardesque !

Regorgeant de nombre de surprises (les trois quarts du casting décèdent durant le visionnage) et possédant une dynamique imparable, « Ne réveillez pas un flic qui dort » est une véritable plongée dans les commissariats de police, les décors sont crédibles et permettent de s’immerger dans des endroits méconnus du grand public, Polar avec un grand « P », le film fait même honneur à la profession…

Conduisant même un Caterpillar, Delon n’a peur de rien ni de personne et s’adonne à son passe- temps préféré : se mettre en valeur et il réussit au-delà de toutes les espérances !

Ne serait-ce que pour la présence de Serrault, « Ne réveillez pas un flic qui dort » vaut le coup d’œil et qu’on s’y intéresse, c’est un film hyper attractif et vraiment sympa !

Bref, pas le meilleur polar de Delon, ça c’est clair, mais plutôt au- dessus de la moyenne, « Ne réveillez pas un flic qui dort » se savoure comme il se doit, bonne histoire, bonne interprétation, bonne dose de violence, le film renvoie à ses homologues d’outre Atlantique, comme souvent avec les polars de Delon…

A visionner au moins une fois, si on aime les films policiers burnés français, il est impossible d’être déçu !

Note : 7.5/10









samedi 17 février 2024

BIG GUNS de Duccio Tessari, 1973

 

BIG GUNS

De Duccio Tessari

1973

Italie/France

Avec Alain Delon, Marc Porel, Carla Gravina, Umberto Orsini, Roger Hanin, Rosalba Neri, Erika Blanc, Anton Diffring

Polar

90 minutes

Produit par Alain Delon

DVD édité chez Pathé

Synopsis :

Tony Arzenta, ancien tueur à gages, souhaite se retirer.

N'acceptant pas sa démission, l'organisation tente de le liquider et tue, par mégarde, sa femme et son enfant. Fou de douleur, Arzenta décide de se venger.

(source : Wikipedia)

Mon avis ;

Excellent polar sur une trame simple (une vendetta), « Big guns » est porté par la personnalité charismatique d’un Delon en pleine forme transcendé par la mise en scène hyper efficace de Tessari, réalisateur mésestimé…

« Big guns » bénéficie d’un casting de folie avec des cadors du genre, Roger Hanin, Carla Gravina (vue dans « L’antéchrist »), Rosalba Neri (sublime), Anton Diffring (le nazi de « Faceless ») et surtout Marc Porel, méconnaissable avec sa tignasse et sa moustache, allié de Delon/Arzenta qui connaitra une fin atroce avec torture au chalumeau dans une casse automobile…

Bref, vous l’aurez compris, « Big guns » est un polar qui barde, ce qui justifie son interdiction aux moins de douze ans, avec les tabassages féminins habituels au genre dont on n’écope pas, Tessari culmine dans une violence graphique et des séquences fortes en intensité (l’explosion de la voiture, notamment)….

Certains plans rappellent « Le parrain » de Coppola, une scène en particulier est clairement en référence à ce film…

« Big guns » est un polizzotesco facile et agréable à suivre avec un final inattendu et chargé en émotivité…

Le rythme est tonique et la technique de filmage très maitrisée, comme toujours chez Duccio Tessari ; Delon est investi à 200 % dans son rôle, il a produit le film et y croit dur comme fer, persuadé que « Big guns » est rentable, et il ne s’est pas trompé !

Les décors sont de purs témoignages de l’architecture des années 70 et le spectateur se régalera avec un soin tout particulier qui instaure une ambiance forte (beaucoup de travail, dans le montage et les cadrages)…

« Big guns »  est un vrai film de cinéphiles qui reste ouvert à tous grâce à la présence de Delon, portant son personnage de tueur vengeur à bout de bras, il est parfaitement crédible !

Pour les amateurs, « Big guns » est un bonheur de visionnage à réhabiliter urgemment, il existe même un blu ray avec une version intégrale (merci à Bruno Terrier pour cette info)…

Comportant nombre de passages mémorables et des chansons faisant figure de musique, « Big guns » reste donc un bon polar hautement recommandable, aussi bien pour les fans invétérés de Delon que pour tous les autres…

Le casting tient du miracle, c’est un florilège, c’est réjouissant et cela tient même du rêve éveillé…

UN PUR REGAL !!!!!

Note : 8/10








samedi 10 février 2024

OPPENHEIMER de Christopher Nolan, 2023

 

OPPENHEIMER

De Christopher Nolan

2023

Etats unis/Grande Bretagne

Avec Cillian Murphy, Emily Blunt, Matt Damon, Robert Downey Jr, Alden Ehrenreich

Biopic/histoire/guerre/drame

181 minutes

Produit par Universal

Synopsis :

Le film présente une narration non linéaire, entrelaçant différentes périodes de la vie de Robert Oppenheimer : ses années de Cambridge à Los Alamos, son audition de sécurité en 1954 et l'audition parlementaire de Strauss en 1959.

L'histoire est ici résumée en suivant l'ordre chronologique des événements.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Christopher Nolan est un cinéaste qui n’a plus rien à prouver eu égard à son pédigrée et ses films précédents, il a montré par le passé son immense talent, ici il s’attaque à un biopic sur Robert Oppenheimer, le créateur de la bombe atomique ; une nouvelle fois il fait preuve d’une rigueur et d’une exemplarité qui placent directement son film au rang de chef d’œuvre instantané…

Que ce soit la direction des acteurs, la qualité des décors, la musique omniprésente, la tension dramatique et la gravité de l’ensemble, « Oppenheimer » est une œuvre phénoménale…

Les trois heures qui défilent sont passionnantes même si c’est mieux de voir le film en étant bien éveillé, c’est la condition sinéquanone pour savourer « Oppenheimer » et être réceptif au déroulement des plans (le film est très riche et le rythme particulièrement soutenu)…

Nolan ponctue l’histoire par des flashs oniriques mais cela n’est jamais redondant, le spectateur a juste à se laisser « bercer » par l’intrigue, « Oppenheimer » est clairement et formellement un film de haut niveau…

Il fédérera tous les cinéphiles, y compris les plus exigeants, et s’inscrit comme l’un des films les plus importants de ces dix dernières années…

Très méticuleux dans la reconstitution et la retranscription des faits historiques, « Oppenheimer » comporte des séquences cultes (le test de l’explosion, les passages avec Einstein, la pathologie psychiatrique de la femme de Oppenheimer), Nolan nous propose un voyage historique et nous embarque pour trois heures d’une leçon de cinéma !

Avec un aspect politique présent en permanence (Oppenheimer est accusé et considéré d’être communiste, ce qui lui vaudra des difficultés à se faire accepter), le film bifurque en procès mais Nolan nous dévoile un final propre aux cinéastes les plus illustres…

C’est du niveau d’un Kubrick ou d’un « Blade runner », « Oppenheimer » est une claque incroyable à visionner au moins une fois, la durée ne doit pas rebuter, si on fait le petit effort de rentrer dans le film on ne peut plus en décrocher…

Christopher Nolan avait la réputation de cinéaste bobo, ici il n’en est rien, il faut faire abstraction des préjugés tout comme Nolan fait abstraction des codes cinématographiques (alternance du noir et blanc et de la couleur), « Oppenheimer » laisse un sentiment de hauteur, presque céleste…

Un film fabuleux, témoignage que parfois on nous offre un niveau de cinéma vraiment élevé qu’il faut impérativement honorer en le visionnant…

Nolan atteint ici la perfection !

Note : 10/10