samedi 18 mai 2024

Blue velvet de David Lynch, 1986

 

BLUE VELVET

De David Lynch

1986

Etats unis

Avec Kyle Mac Lachlan, Dennis Hopper, Isabella Rossellini, Laura Dern, Brad Dourif

Thriller envoutant

120 minutes

Musique de Angelo Badalamenti

Produit par Dino De Laurentiis

Synopsis :

Dans la belle petite ville américaine de Lumberton, en Caroline du Nord, Monsieur Beaumont est victime d'une rupture d'anévrisme (indiqué par la douleur à la tête et la pression dans le tuyau) en arrosant son gazon.

Son fils Jeffrey, rentrant chez lui après une visite à son père malade, découvre une oreille humaine dans un champ.

Cette oreille, en décomposition, est couverte d'insectes.

Jeffrey apporte immédiatement sa trouvaille à l’inspecteur Williams et fait ainsi la connaissance de sa fille, Sandy.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

« Blue velvet » est un des meilleurs films de David Lynch, son scénario est plus travaillé et plus clair que pour « Mullholland drive », c’est un thriller teinté d’érotisme et de sadomasochisme à l’histoire très riche ; ça démarre de manière très bizarre et au déroulé des scènes la mosaïque s’éclaircit pour donner corps à une œuvre envoutante et très impressionnante…

Tous les acteurs et actrices sont impeccables et les rôles n’étaient pas évidents ; c’est loin d’être facile d’incarner les personnages voulus par Lynch, ils sont complètement déjantés et ravagés par une folie et des troubles mentaux, notamment Dennis Hopper et Isabella Rossellini, atomisés par une pathologie mentale proche de la démence…

« Blue velvet » fascine dès que Jeffrey décide de mener sa propre enquête après la découverte de l’oreille sectionnée avec l’aide de Sandy, dont il tombe rapidement amoureux…

Ponctué de fulgurances et de séquences chocs avec un érotisme endiablé, « Blue velvet » frôle le côté malsain lors de certains passages, lorsque Isabella Rosselini supplie Kyle Mac Lachlan de la frapper ( !) l’aspect masochiste morbide est clairement établi, ce qui permet à Lynch de mettre en exergue ses fantasmes de réalisateur dans son film, mais il n’oublie pas d’être rigoureux dans l’histoire, cela permet de maintenir l’intérêt pour le spectateur…

Très insolite, bizarre et frontalement atypique, « Blue velvet » ne ressemble à aucun autre métrage et pourra déconcerter par sa brutalité et l’incongruité de certains plans (beaucoup de nudité)…

Les scènes de chants dans la boite de jazz sont sublimes et le titre du film se justifie par la sérénade langoureuse intitulée « Blue velvet »…

Ça finit relativement bien (les méchants sont châtiés, Jeffrey vit en couple avec Sandy et Isabella Rossellini est guérie de sa démence et récupère son fils kidnappé)…

Tout finit donc bien malgré des rebondissements chaotiques et qui ne ménagent pas les nerfs du spectateur, ballotté entre violence et sexe, Lynch n’a pas lésiné sur les moyens pour appuyer ses propos et s’est TOUT autorisé, il se lâche complètement et pour certains ça passe ou ça casse !

« Blue velvet » est un vrai et un pur film de cinéphiles, les deux heures de visionnage sont compactes et compactées et on ne peut plus décrocher, passé les vingt minutes du début…

Dans l’ensemble « Blue velvet » est un véritable tour de force cinématographique et quasiment 40 années plus trad, l’intérêt suscité reste identique qu’à sa sortie ; David Lynch possède un talent fou et chacune de ses offrandes est un bonheur pour tout cinéphile, à condition qu’il soit OPEN…

Une nouvelle fois pour Lynch, un chef d’œuvre !

Note : 10/10









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