A BITTERSWEET
LIFE
de Kim Jee Woon
Corée du sud
2005
avec Lee Byung Hun
Polar
115 minutes
Synopsis :
Kim Sun Woo, un jeune et brillant directeur
d'un hôtel luxueux fait régner l'ordre au sein de son établissement et n'hésite
pas à employer la force afin d'obtenir une sécurité maximale...
Le chef Baek, mentor d'un cartel à la limite
mafieux, entretient une relation avec une jeune fille de trente années sa
cadette...
N'ayant guère confiance en elle, il charge
sans autre forme de procès Kim de la surveiller jour et nuit et le cas échéant
de "faire le nécessaire" en cas d'adultère avéré et flagrant...
Kim la surprend un soir en galante compagnie
!
Tombant éperdument amoureux de la jeune
fille, il ne parvient pas à prévenir Baek, préférant laisser la vie sauve à la
fille plutôt que de la "balancer" à son mari, sans quoi ce dernier la
tuera sans la moindre hésitation !
Il joue cartes sur table avec la fille mais
celle ci s'avère non réceptive à ses conditions et le piège se retourne alors
sur Kim !
Mon avis :
Comme à l'accoutumée et ne dérogeant pas à la
règle du renouveau du cinéma asiatique, à l'instar de films comme "The
Chaser" ou "I saw the devil", "A Bittersweet life"
garde la part belle à une brutalité raffinée et à un sens de la mise en scène
ordonné et imparable !
Ici le code de l'honneur fonctionne à plein
régime et il est difficile de ne pas faire un parallèle avec certains métrages
de yakusas des années 70, tant on y trouve une corrélation évidente et
flagrante, avec l'intégration d'une jeune femme pour pimenter l'intrigue, déjà
particulièrement relevée au niveau violence survoltée !
ça n'y va pas de main morte avec un lot de
tortures et de désagréments dans la tradition coréenne magnifiée par un sens
pictural saisissant et hors normes, aux antipodes des codes du cinéma européen
et américain...
Des gunfights ponctuent le film mais ces
derniers s'avèrent moins outranciers que ceux de John Woo et Jee Woon se
concentre davantage sur l'aspect mélancolique de ses personnages que sur
l'exubérance des fusillades faciles, il prend le temps d'intégrer une dimension
psychologique au métrage et parvient à cerner les difficultés comportementales
des protagonistes de son histoire, ce qui est tout à son honneur !
Jee Woon "creuse" les antécédents
de Kim et de la jolie violoncelliste, permettant au film de prendre une autre
dimension qu'un simple polar et créée un attachement pour les rôles
principaux...
Il n'en oublie pas pour autant d'agrémenter
l'aspect dramatique de scènes d'action d'une fulgurance inouïe et réalisées de
main de maître, vrombissantes et véloces !
Le final tragique laisse sur les rotules et
il serait impossible de ne pas y entrevoir un attachement à la compassion de
Kim pour la jeune fille, des flashs incessants revenant dans sa mémoire, la
façon qu'elle a de passer sa main dans ses cheveux, de mettre sa cuillère dans
sa bouche, symbole d'une féminité exacerbée... qui coûtera cher à Kim !
Une fille se met en travers d'un contrat
mafieux et tout est fini !
Excellent et atmosphérique comme ces branches
d'arbres qui bougent avec le vent, "A Bittersweet life" est un film
qui se contemple et se savoure, et qui se bonifiera avec le temps, nul n'en
doutera...
Note : 8.5/10
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