MULHOLLAND DRIVE
de David Lynch
Etats Unis
2001
avec Naomi Watts
146 minutes
Film "mosaïque"
Musique d'Angelo Badalamenti
Synopsis :
Une luxueuse limousine roule de nuit, soudain
elle s'arrête brusquement... un grave accident de la route, une collision avec
pour seule rescapée, la passagère, une superbe brune...
Elle descend à pied et trouve refuge dans une
maison...
L'occupante de la maison est la nièce d'une
grande ponte d'Hollywood, elle se prénomme Betty...
Suite à l'accident, la brune est devenue
amnésique et ne souvient même pas de son identité...
Betty, prise d'une affection indicible pour
elle, décide de remonter la "mosaïque" et, à la veille d'une audition
cruciale pour sa carrière, va se retrouver plongée dans un dédale paranoïaque
aux multiples personnages, entraînant par la même occasion le spectateur dans
ce labyrinthe schizophrénique, qui est également une fantastique histoire
d'amour !
Mon avis :
Avec "Mulholland Drive", David
Lynch signe un film aux frontières du cinéma, dépassant tous les codes et
allant plus loin que n'importe quel autre métrage et où le spectateur est
"acteur" de l'histoire qui se déroule sous ses yeux...
Lynch nous met à contribution et nous fait
TRAVAILLER aussi bien sur le plan du discernement graphique (les images sont magnifiques
!) que sur la compréhension scénaristique (un script alambiqué transcendé par
la paranoïa de l'actrice principale) et pour rajouter un piment à l'ensemble la
beauté vénéneuse et orgasmique des héroïnes saphiques, ce qui permet de
communier l'utile à l'agréable !
Et c'est un REGAL !
Il ne faut pas chercher midi à quatorze
heures et se "laisser porter" dans les méandres d'un film entièrement
maîtrisé et où la délectation et le plaisir cinématographique sont
omniprésents...
On est sous ANESTHESIE avant un long rêve
empli d'images comatiques qui file crescendo vers l'imaginaire, d'abord
structuré au début puis partant complètement en vrille au fil de l'eau...
Naomi Watts est exceptionnelle et porte
"Mulholland Drive" à bout de bras, elle parvient à crédibiliser un
rôle extrêmement difficile et son obsession de la vérité est le vecteur, la
colonne vertébrale d'une histoire qui aurait été décousue si le jeu des
comédiens s'était avéré médiocre, Lynch "tire profit" de
l'interprétation infaillible pour accentuer le levier de sa folie, mettant en
exergue une justification de la schizophrénie dans le déroulement de son
oeuvre...
La musique d'Angelo Badalamenti, tour à tour
angoissante, lunaire ou à contrario vivifiante et tonique, est également pour
beaucoup dans la réussite et l'amplification de la réussite de "Mulholland
Drive"...
"Film-prétexte" pour Lynch
d'exhiber son amour du septième art et pourvu d'une grâce incommensurable,
hommage à tout un pan historique (ce n'est pas innocent que l'intrigue se situe
à Hollywood), "Mulholland Drive" se suit comme un dîner dans un grand
restaurant 5 étoiles et se digère parfaitement...
La maîtrise au service du rêve et du plaisir
instantané et immuable...
Savoureux, orgasmique et orgiaque à l'image
des baisers échangés dans le film...
Note : 10/10
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