LA NUIT DES DIABLES
aka La Notte dei Diavoli
aka Night
of the devils
de Giorgio
Ferroni
Italie
1972
avec Gianni Garko, Agostina Belli
Fantastique baroque
91 minutes
édité en blu ray chez Raro Video
Synopsis :
Nicola, un homme d'une quarantaine d'années,
est enfermé dans la chambre d'un hôpital avec une camisole de force...
Il semble devenu névrotique et la visite
d'une charmante femme, Sdenka, le rend fou furieux et littéralement terrorisé,
il se débat et refuse catégoriquement que cette femme l'approche, alors que
cette dernière se réclame être son amie !
Les médecins sont perplexes...
Peu de temps auparavant, suite à un problème
de voiture, Nicola avait trouvé refuge dans une maisonnette abandonnée en
pleine forêt, où vivaient Sdenka et sa famille...
Mais que s'est-il passé entre temps ?
On raconte qu'une légende de vampires appelés
"Vourdalaks" serait inhérente à cet endroit...
Nicola n'est pas au bout de ses peines et,
tombant amoureux de Sdenka, une issue funeste l'attend !
Mon avis :
Démarquage moderne du célèbre sketch segment
des "Trois visages de la peur" de Mario Bava, "Les
Wurdalaks", "La nuit des diables" va encore plus loin que son
prédécesseur et Ferroni s'avère particulièrement inspiré dans cette relecture
qui ne lésine pas sur les effets chocs et sur le gore : on suppose que Fulci se
serait inspiré d'un passage de décomposition pour la scène de l'hôpital dans
"L'au delà"...
Quoiqu'il en soit, "La nuit des
diables" est un modèle de narration, à la mise en scène appliquée et au
timing rigoureux...
Gianni Garko symbolise l'honnêteté et
Agostina Belli la perversion, la combinaison des deux étant électrique !
Cet amour impossible, transgressé par une
mort inévitable et imminente, propulse alors le spectateur vers un levier dans
l'angoisse, amplifié par des trouvailles baroques particulièrement anxiogènes
(les enfants zombis qui dévorent leur mère, les ricanements glauques...) et
l'ensemble devient vite vecteur d'un malaise où l'oppression est légion...
L'apparition de sangliers ou de biches
renvoie directement à un côté naturaliste et le héros incarné magistralement
par Garko semble comme condamné, pris dans un piège sysiphien où l'ultime
délivrance se traduit soit par la folie à vie soit par la mort !
Le prologue du film disponible dans la
version unrated du blu ray fait apparaître la dimension paranoïaque de Nicola
via un encéphalogramme empli d'images/flashs horribles mêlant nudité et
atrocités sanglantes, permettant de discerner le degré de pathologie névrotique
dont il est atteint...
Les cadrages parfaits et la photographie
surprenante du métrage contribuent à en faire un modèle du genre, le hissant au
sommet du fantastique italien baroque des années 70, proche d'une aura
bavaienne mais ne pompant nullement ce dernier...
Un film rare à réhabiliter d'urgence !
Note : 10/10
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