LA DERNIERE VAGUE
aka The last wave
de Peter Weir
Australie
1977
avec Richard Chamberlain
Fantastique atmosphérique de haut niveau
101 minutes
Synopsis :
Australie, dans les années 1970...
Des phénomènes climatiques anormaux se
produisent sans que l'homme ne puisse y donner la moindre explication...
Parallèlement à ces événements, un aborigène
est assassiné sur un parking en pleine nuit sans que ses agresseurs n'utilisent
la moindre arme...
David Burton, un brillant et richissime ténor
du barreau, qui vit avec sa femme Annie et ses deux filles, est chargé de
défendre l'accusé au procès de ce dernier...
Burton décide d'aller plus loin dans ses
investigations et va vite comprendre qu'il y a corrélation entre le décès de
l'aborigène et les dérèglements atmosphériques qui secouent le pays...
Il est bientôt plongé dans un long
cauchemar...
Mon avis :
"La dernière vague" est un
enchevêtrement de situations toutes plus énigmatiques les unes que les autres
qui trouvent refuge dans le mysticisme, la nature et l'envoûtement (que ce soit
pour les protagonistes du film ou pour le spectateur)...
Weir, par une mise en images habile et
exempte de toutes grandiloquences, parvient aisément à instaurer une atmosphère
pesante et angoissante via des moyens dérisoires voire rudimentaires (ici pas
de gros SFX blockbustériens à la Emmerich mais une poussée en tension imagée
par des trouvailles simples et bougrement efficientes)...
Chamberlain démontre par sa prestation
impeccable qu'il est un grand acteur et rend crédible un personnage qui n'était
pas donné à tout comédien, il porte le film à bout de bras, n'hésitant pas à
payer de sa personne dans des séquences stupéfiantes, vraiment empreintes au
cinéma fantastique inhérent aux années 70...
Les aborigènes, à la fois charismatiques et
effrayants, font aussi peur que d'autres créatures du bestiaire du cinéma
d'angoisse, ils figurent comme pierre angulaire d'une oeuvre qui joue sur les craintes
intrinsèques au public, et s'avèrent d'une précision scénaristique
particulièrement convaincante et maîtrisée...
Nous ne sommes tout de même pas dans un
métrage plausible et possible, et Weir convient qu'il s'agit de fantastique,
malgré une mise en scène qui pourrait faire croire le contraire...
Misant volontiers aussi bien sur la forme que
sur le fond mais à petites mesures saccadées et sans esbroufe, Peter Weir
contrôle son film de manière à la fois élaborée précisément et sans installer
l'incrédulité immédiate, car il traite avec la plus grande intelligence et le
plus grand respect métronomique sa trame...
S'articulant même sur la religion et
l'origine de Dieu ou du Créateur, "La Dernière Vague" va très loin
dans son approche et pousse vers le haut une histoire qui aurait pu stagner à
mi-métrage si elle avait été victime de ses
limites...
Du travail d'orfèvre qui rafla une récompense
amplement méritée au mythique festival d'Avoriaz en 1978, à voir absolument et
contre toute attente !
Note : 9.5/10
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