LE BAZAAR DE L'EPOUVANTE
aka Needfull things
de Fraser Clarke Heston
Etats Unis
1993
avec Max Von Sydow, Ed Harris, Bonnie
Bedelia, Amanda Plummer
116 minutes
Fantastique
d'après le roman de Stephen King
Synopsis :
Etats Unis, la ville côtière de Castle Rock,
au début des années 90...
La tranquillité apparente de la bourgade va
se retrouver perturbée par l'arrivée d'un mystérieux antiquaire qui ouvre une
boutique dans laquelle il propose des bibelots bien spécifiques...
Chaque client entrant dans sa brocante
s'intéresse à un objet bien particulier en rapport avec ses souvenirs et
l'antiquaire leur cède leur acquisition avec une "contrepartie" que
ces derniers acceptent sans prendre garde...
Il s'agit d'une manipulation et très vite les
conflits sont légion au sein de Castle Rock, et par l'entremise diabolique de
l'antiquaire les habitants commencent à s'entretuer et détruire les biens
d'autrui...
Le policier local est sur les dents, sur fond
de corruption avec un élu municipal...
Très vite la situation dégénère et rien ne
semble pouvoir détacher cette emprise démoniaque sur les habitants devenus
possédés !
Mon avis :
Au traitement honnête et assez simple,
"Le Bazaar de l'épouvante" innove cependant dans sa façon de faire
monter l'angoisse grâce à l'interprétation convaincante de ses interprètes,
pour la plupart empreints d'une folie dégénératrice...
Cette fureur, que l'on voit bien à la fin du
film, prend alors son paroxysme dans un déchaînement de violence sidérant et
loufoque, le seul personnage qui garde les pieds sur terre étant le policier
joué par Ed Harris...
L'antiquaire joué par le charismatique Max
Von Sydow ne relâchera jamais son emprise perfide sur une population crédule et
candide, qui n'a rien vu arriver...
La mise en scène est sobre et efficace et le
film, malgré qu'il dure presque deux heures, passe relativement vite, on n' a
pas le temps de s'ennuyer et on est pris dedans, comme projeté dans un
tourbillon !
La séquence du juke box, le gros plan sur la
clochette au dessus de la porte du magasin ou la confusion probable et logique
avec de simples pommes rajoutent un aspect qualitatif scénaristique indéniable
et nous piègent tant en donnant une familiarité sur des choses anodines du
quotidien, pouvant devenir le levier maléfique d'un complot qui ne l'est pas
moins...
Arrivé là, le métrage aurait pu s'embourber
et être victime de ses limites mais le talent du réalisateur et la précision de
sa direction d'acteurs amènent vite à rendre l'entreprise digne du plus grand
intérêt voire passionnante et envoûtante...
Ponctué de séquences nocturnes aux décors
bien exploités, de repères permettant suffisamment de garder l'attention et de
sursauts de violence foudroyante, "Le Bazaar de l'épouvante" s'avère
être une excellente adaptation du roman de Stephen King, élaborant fidèlement
une retranscription de ce que le maître a voulu diffuser...
Le travelling final identique à celui du
début nous laisse perplexes et floués par sa singularité et l'originalité du
personnage diabolique présent ici contribue à semer l'angoisse par petites
parcelles, tout le long de l'oeuvre jusqu'à une explosion qui fait figure
d'épilogue...
Et si l'antiquaire était le diable ?
Excellent témoignage de ce qui faisait de
mieux dans le cinéma fantastique des années 90, "Le Bazaar de l'épouvante"
est à visionner impérativement pour les fans des adaptations de Stephen King au septième
art, quant aux autres, ils y trouveront également largement leur compte !
Note : 8/10
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