INFERNO
de Dario Argento
Italie/Etats Unis
1980
avec Leigh Mac Closkey, Daria Nicolodi,
Veronica Lazar, Ania Pieroni, Gabriele Lavia, Sacha Pitoeff, Alida Valli
107 minutes
Fantastique ésotérique
Synopsis :
New York, 1980...
Les portes de l'enfer sont reliées aux
endroits où se trouvent trois mères/sorcières, Mater Suspiriom à Fribourg en
Suisse, Mater Lacrymarum à Rome en Italie, reste la dernière mère qui a élu
domicile à New York dans un immense bâtiment d'allure gothique à côté du
commerce d'un bouquiniste et non loin d'une gigantesque bibliothèque...
Une femme va "percer" le secret de
cette énigme mystique par inadvertance après avoir perdu un bracelet en forme
de salamandre...
Elle contacte son frère avant d'être
assassinée par un mystérieux criminel dont on suppose une des multiples
apparences de la mère sorcière démoniaque...
Le frère de la défunte va se rendre sur place
et découvrira, de fil en aiguille, l'indescriptible !
D'endroits mystérieux en morts violentes,
tout ira crescendo...
Un nommé Varelli semble être celui qui
connaissait toute la clef de cette histoire avant tout le monde...
Mais il est peut-être déjà trop tard !
Mon avis :
Foutoir indescriptible pour les uns,
véritable oeuvre de génie pour les autres, "Inferno" est sans aucun
doute le film le plus personnel d'Argento, oscillant entre film fantastique et
pure introduction à l'alchimie omniprésente dans le métrage...
Il faut impérativement posséder les bases de
l'alchimie ou au moins en connaître les symboliques pour pouvoir entrer dans le
jeu d'"Inferno", autrement on passerait à côté du film et le propos
d'Argento est parfaitement référentiel à celle ci (il le dit lui même dans les
bonus du blu ray)...
Labyrinthe de fantasmagories ponctué d'une
ivresse de couleurs aussi chiadées que fascinantes, "Inferno" marque
un tournant dans la carrière de son auteur, mais n'en demeure cependant pas
accessible à tout le monde, même aux propres fans de la première heure, il y a
un aspect très hermétique dû aux drogues qu'Argento ingurgitait à l'époque : le
rendu est à la fois stylisé et délirant, Argento reprenant plan par
plan certaines séquences de son "Suspiria" tourné trois ans
auparavant...
Chose sidérante, il y a très peu de dialogues
dans "Inferno", le contemplatif domine et l'emporte sur le verbal !
La scène de l'éclipse a été très difficile à
mettre en place et le résultat est incroyable, malgré une crédibilité entamée
par l'incohérence totale de l'identité du tueur (un vendeur de hot dogs
itinérant ! ... qu'on suppose être une des multiples incarnations de la mère
!)...
Le final flamboyant pousse très loin dans le
folklore du baroque et emprunte une nouvelle fois l'ultime thématique exploitée
dans "Suspiria"...
Restent des scènes d'anthologie comme la
plongée aquatique sous les sols, le passage de la vision d'Ania Pieroni,
l'étudiante hypnotique avec son chat dans l'amphithéâtre, et pour une fois la
musique qui n'est pas de Goblin, comme à l'accoutumée chez Argento...
Film hybride, virevoltant, aux meurtres
vrombissants et au scénario chaotique, "Inferno" délivre encore une
fois une des facettes de Dario Argento et pourra en décontenancer plus d'un,
mais restera une oeuvre majeure du Maestro, au même titre que
"Ténèbres" ou "Suspiria", il fait la liaison entre les deux
oeuvres, gommant les codifications du cinéma italien pour y apporter un autre
rendu, une vision différente, ce qui est tout à l'honneur d'Argento, parvenant
ainsi à revigorer SON cinéma...
Note : 10/10
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