LANDRU
de Claude Chabrol
France
1963
avec Charles Denner, Michèle Morgan, Stéphane
Audran, Danièle Darrieux
Biopic d'un serial killer
116 minutes
Synopsis :
France, lors de la première guerre
mondiale...
Henri Désiré Landru, un homme à l'allure
fine, rencontre, par le biais d'annonces dans un journal, une multitude de
jeunes (ou moins jeunes) femmes célibataires...
Il les charme en leur faisant miroiter des
tas de choses (comme sa maison à la campagne) pour ensuite les
"ensorceler" en leur demandant la procuration sur leurs comptes
bancaires, ce qu'elles acceptent docilement, éperdument amoureuses de Landru...
L'homme rencontre souvent la cartomancienne
extra lucide Madame Vidal afin qu'elle lui prédise un avenir radieux et semble
insatiable dans ses rencontres, enchaînant les conquêtes à vitesse grand V !
Berthe Héon, Célestine Buisson, Fernande
Segret, tels seront les noms des femmes qu'il aura séduites !
Landru les tuera une après une et les brûlera
dans le fourneau de se cuisine, afin de faire disparaître les corps, trop
encombrants pour lui...
Un jour, la soeur de la défunte Célestine
Buisson le reconnaît au hasard d'une visite dans un commerce !
Elle prévient fissa la police !
Landru est arrêté...
Mon avis :
En pleine période de la nouvelle vague, Chabrol
prend le parti pris d'une reconstitution très détaillée et d'une précision
exemplaire pour mettre en scène ce "Landru" incarné à merveille par
un Charles Denner méconnaissable et qui se "fond" habilement dans le
personnage, suffisamment pour le rendre crédible aux yeux du spectateur...
Tout y est ! Femmes crédules, politiciens
véreux (apparaît même le légendaire Clémenceau), contexte avec la première
guerre mondiale qui fait rage, crimes sordides et érotisme sous jacent par le
biais de filles volages d'abord farouches puis soumises à un homme à priori au
dessus de tout soupçon !
La particularité du métrage est que tous les
meurtres sont restitués hors champ, l'issue des crimes se résumant à la fumée
s'échappant de la cheminée et Chabrol use et abuse de raccourcis scénaristiques
parfois un peu redondants, certes, mais qui, finalement, apporte une dynamique
singulière au film, accentuant par la même occasion la véracité et la rapidité
avec laquelle Landru a conçu ses méfaits ! (un record : onze femmes tuées, impensable pour l'époque
!)...
Se clôturant par le procès (déjà très
médiatisé alors que nous n'étions pas à l'ère de la télévision ou d'internet
!), l'affaire Landru symbolise la captation des événements publics et arrangera
bien un Clémenceau embourbé dans le fiasco de la grande guerre, faisant ainsi
occulter ses défaillances de gestion voire d'ingérence et polarisant toute
l'attention du peuple sur cette affaire sordide et atypique qu'est celle de
Landru !
Clémenceau rejettera la demande de grâce, comme
jetant l'enfant avec l'eau du bain et Landru finira par être guillotiné...
Extrêmement bien réalisé par un Chabrol
appliqué et déjà très sûr de lui, "Landru" reste un témoignage
glaçant et frivole en même temps d'un pan de l'histoire et marquera tout cinéphile
à son visionnage, par la rigueur déployée, aussi bien sur le plan scénaristique
que sur le process de sa mise en images, déjà révolutionnaire pour 1963 !
Une réédition DVD ou blu ray tomberait à
point nommé car non seulement étant original, ce film est aussi très rare...
Note : 9/10
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