jeudi 18 juin 2015

Big racket d'Enzo G. Castellari, 1976

BIG RACKET
d’Enzo G. Castellari
Italie
1976
Avec Fabio Testi, Vincent Gardenia, Renzo Palmer, Orso Maria Guerrini, Glauco Onorato, Marcella Michelangeli, Romano Puppo, Antonio Marsina
Polizzoteschi ultra brutal
100 minutes
Edité chez Artus films
Synopsis :
Italie, années 70…
La pègre règne sur la ville impunément semant la terreur auprès des nombreux commerçants en les rackettant de façon violente…
Nicola Palmieri, surnommé Nico, est un inspecteur de police aux méthodes musclées et expéditives qui essaie de démanteler coûte que coûte le réseau mafieux dirigé par Rudy le marseillais, il est aidé dans sa tâche par Pepe, son bras droit…
Mazzarelli, le tenancier d’une discothèque, est tabassé un soir alors que la jeune Stefania, la fille d’un restaurateur, est kidnappée par Marcy, la brune du gang qui a revêtu la tenue d’une nonne…
Lorsque Stefania, à peine sortie de l’adolescence, est violée lors d’une tournante et se suicide dans la foulée après le choc, son père abat deux malfrats de la bande du marseillais…
Nico fait sortir de prison quelques commerçants injustement incarcérés, et s’allie avec un champion de ball-trap rencontré fortuitement lors d’une fusillade sur une voie ferrée qui coûtera la vie à Pepe…
Regroupés et surarmés (grenades, fusils à pompe, revolvers à balles explosives), les hommes de l’équipe de Nico sont bien décidés à liquider toute la clique de gangsters…
Après avoir suivi la brune Marcy, ils attendent l’aube pour frapper fort dans une usine qui sert de repère au clan de Rudy !
Mon avis :
Fleuron du genre, « Big racket » met en exergue des salopards de la pire espèce qui terrorisent des commerçants et une police quasi impuissante à enrayer les forfaits ultra violents de cette pègre sans scrupules et sans foi ni loi qui souille, vandalise, tue et viole sans avoir la moindre peur d’être arrêtée…
Castellari, honnête artisan, met les coudées franches dans une barbarie presque pornographique (le viol de l’ado d’une douzaine d’années, la nudité souillée avec le gangster qui urine sur le corps de sa victime avant de l’incendier) mais exploite aussi des trouvailles bienvenues (le passage de la voiture qui tombe de la falaise, filmé de l’intérieur, impressionnant !)…
Fabio Testi est vraiment à l’aise et dégage un charisme fort dans son personnage, les seconds rôles sont parfaitement à leurs places (mention au restaurateur devenu fou après le suicide de sa pauvre et frêle fillette) et l’histoire est calibrée à merveille pour servir cette violence surréelle avec, pour une fois, un scénario fouillé et loin des productions basiques de ses prédécesseurs…
« La guerre des gangs » de Fulci à côté c’est de la pisse de chat, Castellari voit très haut dans l’ultrabrutalité poussant même son film dans l’horreur, parfois (la séquence du lynchage, la tournante sordide) et fait dans le politiquement incorrect en  assumant totalement l’outrance et l’excessif (Marcy déguisée en nonne lors du rapt, des dialogues atroces de sexisme, une atmosphère putassière qui se décline à maxima)…
Bourrinant comme un dingue, Castellari avec « Big racket » peut même rebuter ou coller la nausée au moins aguerri des spectateurs et pille avec talent le cinéma d’outre Atlantique avec des métrages comme « Un justicier dans la ville » ou « Dirty Harry » en y apposant un côté latin qui tranche dans le lard avec vigueur et dynamisme…
Le scénario tient la route, les fusillades sont efficaces (la scène de la gare est anthologique) et l’interprétation convaincante, tous les ingrédients sont réunis pour faire de « Big racket » un film de qualité, qui ne souffre à aucun moment d’un manque de rythme…
A déconseiller au public féminin, les autres adeptes de cinéma burné et testostérone y trouveront aisément leur compte !
Excellent boulot d’Artus films pour l’édition DVD.

Note : 9/10





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