LA
MARIEE SANGLANTE
de Vicente
Aranda
1972
Espagne
avec
Alexandra Bastedo, Maribel Martin, Simon Andreu, Dean Selmier, Angel Lombarte,
Maria Rosa Rodriguez
100
minutes
Film
extrême vampirique fantastique
DVD
édité chez Artus films
aka La
novia ensangrentada
aka The
blood spattered bride
Synopsis :
Une
ville d’Espagne, au début des années soixante-dix…
Susan
est une très jeune femme, elle vient d’épouser un aristocrate qui vit de
manière aisée, le couple fête sa lune de miel en sillonnant des endroits
luxueux ; arrivée dans un hôtel, Susan a une vision délirante et se voit
attaquée puis violée par un inconnu qui se trouvait dans le placard de sa
chambre, terrorisée, la jeune femme demande expressément à son mari de trouver
un autre endroit pour leurs noces…
Finalement,
Susan va loger dans la demeure familiale de son époux, un manoir proche d’une
forêt…
Carole,
une jeune adolescente, son père et sa mère, seront les hôtes de Susan ; le
mari a un comportement étrange, après avoir défloré Susan (qui était vierge),
il se montre violent avec elle, il la tire par les cheveux lors d’une ballade
et lorsque celle-ci refuse ses avances, il devient très brutal…
Carole,
la fillette d’une douzaine d’années, emmène Susan dans la cave du manoir ;
c’est ici que sont stockées les peintures des ancêtres de la dynastie
familiale, mais curieusement, seuls les portraits féminins restent au sous-sol,
les toiles représentant des hommes sont, par contre, exposées au salon…
Susan
est fascinée par le portrait de Mircala Karnstein, une des descendantes ;
lors d’une promenade sur la plage, le mari de Susan découvre une femme nue
enterrée sous le sable qui respire avec un tuba ; il l’extirpe de l’endroit
où elle se trouvait et la ramène au manoir ; la jeune femme ne se souvient
ni de son nom ni de son adresse !
Elle
prétend être Carmila Karnstein et très vite, attire Susan…
Il s’agit
en fait d’une succube, d’une vampire qui n’est autre que la descendante de
Mircala, on reconnaît ces créatures au port inhabituel de leurs bagues, qu’elles
mettent à l’envers…
Carmila
et Susan vont d’adonner à des jeux lesbiens et Carmila, très perverse, va
expliquer à Susan qu’elle doit tuer son mari avec un poignard car il représente
le MAL, celui qui l’a privé de sa liberté, autrement dit de sa virginité…
Devenue
totalement possédée, Susan exécute à la lettre les ordres de Carmila…
Un
immense carnage va avoir lieu !
Mon
avis :
CETTE
CRITIQUE CONTIENT UN SPOILER
Tourné
en plein pendant la période franquiste, cette « Mariée sanglante »
est encore plus culottée si on la replace dans son contexte de la société
espagnole et même européenne, c’est tout simplement un des films les plus
extrêmes jamais sortis au cinéma dans les années soixante-dix, tout y est osé
au plus haut point et il y a même un caractère féministe (la vengeance après la
perte de la virginité) qui volera en éclats lors d’un final apocalyptique de
folie SPOILER ON où tout le monde y
passe (sauf le mari) SPOILER OFF…
Vicente
Aranda délivre une histoire méthodique et sexuée à outrance, et le personnage
de Susan a un corps tout juste formé et un physique quasi pubère, tout comme le
personnage de Carole qu’Aranda ose mettre dans le même panier que Susan et
Carmila lors de l’épilogue ; « La mariée sanglante » est donc un
film totalement amoral et immoral qui ne fait preuve d’aucune pitié et qui
serait presque répréhensible, impossible à sortir de nos jours, avec des plans
ultra déviants mais sublimés par une mise en scène parfaite…
Les
décors (que ce soir l’intérieur du manoir ou la forêt où Susan fait des
escapades) sont magnifiques, la scène de la volière avec les pigeons est
remarquable et le rôle tenu par Simon Andreu, à la fois époux attentionné et
monstre à la libido insistante, n’est vraiment pas donné à n’importe quel
acteur, il s’en sort parfaitement…
Les
passages de flashs cauchemardesques et délirants de Susan déstabilisent
considérablement le spectateur qui se retrouve pris dans un étau, à la fois
fasciné par la beauté juvénile de Susan et l’ambiance lubrique qui règne tout
le long et apeuré par le personnage de Carmila, interprétée par la sublime
Alexandra Bastelo…
Cette relation saphique extrême va se muter en jeu
sexuel vampirique entre les deux femmes jusqu’à ce que le mari découvre le pot
aux roses et là ça barde grave !
La
connotation fantastique se fera par le biais du poignard et des bagues mises à
l’envers sur les doigts de la main et même la pauvre Carole (très bon jeu de l’actrice
Maria Rosa Rodriguez) y aura droit, mise dans le même panier que les autres
femmes alors qu’elle est innocente vu son âge…
Aranda
pousse très loin dans le summum de l’immoralité et les cinéphiles fanatiques de
déviance, d’insolite seront ravis !
On
sent bien le côté « latin » comme pour les giallo italiens, l’Espagne
rembarre ses homologues transalpins et prouve qu’elle aussi elle peut taper
dans le mille et qu’elle en a tout à fait les capacités ; aussi Aranda ne
copie personne et nous sort une œuvre sidérante et incroyable dont il faut bien
dix minutes pour se remettre après le visionnage…
Une
nouvelle fois, Artus films a superbement assuré en nous proposant ce film dans
une édition DVD impeccable, avec une scène alternative dans les bonus ; il
manquerait juste un bonus avec Alain Petit comme Artus films a l’habitude de
nous proposer, mais ne soyons pas tatillons, l’ensemble est exceptionnel et c’est
le moment ou jamais pour découvrir ce film extrême très rare, avec en plus une
version française tout à fait honorable…
Tous
ceux qui sont friands de films extrêmes ne pourront passer à côté de « La
mariée sanglante », dans le genre, c’est un Must have total !
A
visionner absolument !
Note :
10/10
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