LES
EXPERIENCES EROTIQUES DE FRANKENSTEIN
de
Jess Franco
1973
France/Espagne/Portugal
avec Howard Vernon, Anne Libert,
Jess Franco, Alberto Dalbes, Dennis Price, Britt Nichols, Daniel White
74
minutes
Fantastique
baroque
Blu
ray édité chez Artus films
aka
La malédiction de Frankenstein
Musique
de Vladimir Cosma
Synopsis :
Un
village côtier du Portugal, dans un manoir proche de la mer, dans les années
soixante-dix…
Le
docteur Frankenstein est un savant fou ; avec l’aide de son assistant,
Morpho, Frankenstein parvient à greffer un cerveau d’humain sur une créature
que l’on suppose un défunt exhumé de son cercueil, la créature est colossale…
Le
sorcier Cagliostro, un concurrent jaloux de Frankenstein, mandate une de ses
protégées, Melissa, la femme-oiseau qui a la particularité de pousser des cris
stridents terribles, pour voler la créature de Frankenstein !
Cette
dernière est dérobée et se retrouve dans les sous-sols de la bâtisse où vit
Cagliostro, avec Caronte, son allié et Melissa, Cagliostro règne sur une secte
appelée Panthos, la horde de morts-vivants est contrôlée par Cagliostro et s’adonne
à diverses tortures, notamment sexuelles…
Vera,
la fille de Frankenstein, avec l’aide du docteur Seward et de l’inspecteur
Tanner, va tout faire pour retrouver la créature, car un grand danger persiste,
si celle-ci n’est pas neutralisée, un carnage peut arriver et la science doit
avoir la main sur la créature, il est hors de question qu’elle soit contrôlée
par ce fou de Cagliostro, qui souhaite effectuer des meurtres à distance avec
elle…
Une
course contre la montre s’engage alors !
Mon
avis :
On
est dans la période complètement barrée de Jess Franco, le moins que l’on
puisse dire c’est que c’est le foutoir et que tout est baroque à 100% dans « La
malédiction de Frankenstein », l’action est débridée et ponctuée de
musique stridente et psychédélique, et les personnages sont délirants (la femme
oiseau, les zombis de la secte, Morpho –joué par Jess Franco lui-même- et l’impayable
Cagliostro joué par Howard Vernon, acteur fétiche de Franco, ici affublé d’un
bouc et d’un regard de fou !)…
« Les
expériences érotiques de Frankenstein » est un film qui ferait peur à une
couvée de singes et qui doit être visionné en s’accrochant aux branches ;
Jess Franco adopte un ton très personnel et ne s’embarrasse pas de plaire au
plus grand nombre, du coup il faut être hyper surouvert pour voir le film et
surtout ne pas en décrocher ; le côté insolite rebutera la majorité et
seuls les cinéphiles qui connaissent déjà un peu le style de Jess Franco
parviendront à trouver un quelconque intérêt à cette déclinaison allumée du
mythe de Frankenstein…
Franco
reprend le canevas du mythe des Classics Monsters à sa sauce, il se sert des
fondations scénaristiques de « Frankenstein » mais se contrefiche du
manque de crédibilité de sa mise en images…
Comme
d’habitude, beaucoup de nudité et une imagination débordante dans les sévices
infligés aux captifs de Cagliostro (le couple nu fouetté et les piques au sol) ;
par contre on ne peut pas enlever à Franco la qualité des décors, tous
fabuleux, surtout ce manoir situé au bord d’une plage, cela donne une dimension
onirique très impressionnante qui bonifie le film et lui apporte une plus-value
indéniable…
Suffisamment
rare pour qu’on occulte son intérêt, « Les expériences érotiques de
Frankenstein » sort aujourd’hui chez Artus films en, tenez vous bien !,
support blu ray !
Il
est donc indispensable pour tout cinéphile fanatique de films déviants
européens des années soixante- dix de se ruer sur ce blu ray, au rendu d’image
magnifique et qui offre une seconde jeunesse au film de Jess Franco, cela tient
quasiment du miracle !
A ne
louper sous aucun prétexte et, même si c’est loin d’être son meilleur métrage, « Les
expériences érotiques de Frankenstein » vous laissera une empreinte
indélébile ; pierre angulaire dans la carrière de Franco, ce film se
savoure de manière bidimensionnelle, on peut aussi bien le voir en tant que
nanar que film fantastique baroque déviant…
Déjanté
à l’extrême, le cinéma de Franco est en tout cas hyper sincère, c’est ce qui
fait sa marque de fabrique, des films de cette trempe, on en parlait il y a
quarante ans et on en reparlera encore pendant des décennies, impossible de l’oublier !
Note :
8/10
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