samedi 22 octobre 2022

Le syndicat du crime 3 de Tsui Hark, 1989

 

LE SYNDICAT DU CRIME 3

de Tsui Hark

1989

Hong Kong

avec Chow Yun Fat, Tony Leung, Anita Mui, Kirk Wong, Cheng Wai lun, Kien Shin

Drame/film historique/action

105 minutes

aka A better tomorrow 3

DVD édité chez HK vidéo

Synopsis :

Venu chercher son oncle et son cousin Mun, le jeune hongkongais Mark Cheung subit à l'aéroport de Saïgon les fouilles de sadiques douaniers qui lui volent tout son argent.

Une chose est claire : le Viêt Nam est en guerre, et le meilleur moyen de s'en sortir est de se livrer à l'illicite pour pouvoir fuir la crise.

Et c'est avec Chow Kit, une trafiquante, qu'ils vont ainsi faire face au désordre militaire.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Troisième et ultime volet de la mythique saga hongkongaise, « Le syndicat du crime 3 » se démarque totalement des deux précédents…

C’est en fait une préquelle et l’action à Saïgon en 1974 en pleine guerre du Vietnam ; suite à de nombreux différends entre John Woo et Tsui Hark, c’est ce dernier qui reprend les rênes, Woo quitte le navire et s’attelle à la réalisation de son film culte « The killer », notons que John Woo refera à sa sauce le « A better tomorrow 3 » avec « Une balle dans la tête » en 1990 qui reprend texto le canevas du film de Tsui Hark avec la « Woo’s touch »…

« Le syndicat du crime » est une énorme surprise, ici plus de polar bloodshed mais quasiment un film de guerre dramatique avec beaucoup moins de fusillades et surtout un personnage central féminin : Chow Kit, la superbe actrice Anita Mui, femme providentielle pour nos deux compères Mun et Mark qui tomberont irrésistiblement amoureux de la belle, elle qui les sortira à maintes reprises de guêpiers jusqu’à une issue bouleversante !

Tsui Hark a mis le paquet et le film est colossal, des moyens financiers immenses avec des centaines de figurants et une ambiance guerrière hors du commun, le tout dosé avec une technique impressionnante bien propre à Tsui Hark, qui n’a plus rien à prouver depuis longtemps sur le plan cinématographique…

Mise en scène soignée et hyper méthodique, enchainements des plans rapide et direction des acteurs parfaite (Anita Mui est particulièrement charismatique et accroche directement l’œil du spectateur, Chow Yun Fat, quant à lui, tient ici un de ses meilleurs rôles de toute sa carrière)…

Le film est particulièrement touchant avec l’oncle de Mark, vieux commerçant qui défend bec et ongles son épicerie et qui a bien du mal à se résigner à quitter le pays ; les douaniers sont des salopards de la pire espèce, corrompus et sadiques, heureusement Mark, excédé, leur mettra une bonne raclée, cette scène est jouissive au vu des injustices que le bougre subira…

Tsui Hark s’attarde pas mal sur la relation établie entre Mark, Mun et Chow Kit, triangle amoureux qui engendrera des querelles (la miss sera même violentée), sinon un effort tout particulier a été déployé pour les cascades et les explosions lors des combats entre l’armée et nos trois héros, Hark nous donne des séquences qui dépotent bien même si les gunfights sont plus sobres que lors des deux premiers volets, on voit bien que John Woo n’est plus là !

Cela reste du cinéma d’action de très haut niveau, avec Tsui Hark aux manettes il ne pouvait en être autrement, lui seul sait éviter le ridicule et adopte une attitude terre à terre, loin des délires de Woo avec ses flingues jetables et ses gunfights qui partent dans tous les sens, c’est ceci qui fait la différence entre les trois films, Hark choisit quelque chose de posé, si on est relativement « open » on ne pourra qu’acquiescer et entériner son choix…

« Le syndicat du crime 3 » est un régal à visionner, il y règne une ambiance funeste et de guerre totale, tout le monde est sous tension, que ce soit le spectateur comme les interprètes…

L’épilogue est par ailleurs déchirant et le déchainement de violence qui termine le métrage fonctionne plein pot, comme une catharsis mais Mark ne pourra échapper à son destin et la femme de sa vie, celle qu’il aimait par-dessus tout se clôturera en collapse ; Tsui Hark connaît parfaitement ses codes dramatiques et adapte l’aspect bouleversant du drame de la guerre de façon virtuose !

Les fans des deux premiers films seront donc étonnés et même décontenancés avec ce troisième volet, cela ne fait toujours pas dans la dentelle mais les éléments de la guerre plus celui du personnage de Kit chambouleront tout…

Ceux qui s’attendaient à un « Better tomorrow » ter devront faire preuve d’une grande capacité d’adaptation, mais ce ne sera pas difficile car dès l’entame on est pris au jeu !

Bref, tous les éléments pour contenter les cinéphiles sont présents et je pense que ces derniers seront aisément satisfaits avec « Le syndicat du crime 3»…

Tsui Hark, John Woo / John Woo, Tsui Hark, les deux metteurs en scène sont des génies et font preuve d’audace et du plus grand respect pour leurs publics…

C’est que du bon, foncez !

Note : 8/10









samedi 15 octobre 2022

Le syndicat du crime 2 de John Woo, 1987

 

LE SYNDICAT DU CRIME 2

de John Woo

1987

Hong Kong

avec Chow Yun Fat, Leslie Cheung, Ti Lung, Dean Shek, Emily Chu, Regina Kent

Polar bloodshed/Drame

105 minutes

Ecrit par John Woo et Tsui Hark

aka A better tomorrow 2

DVD édité chez HK vidéo

Synopsis :

Ho, en prison, est plus ou moins obligé de s'infiltrer dans la mafia sous peine de voir compromise la carrière de son frère.

Il découvre que Mark avait un frère jumeau, parti aux États-Unis.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Suite directe du premier, ce « Syndicat du crime 2 » atteint un niveau de violence encore plus fulgurant, on comptabilise des centaines de morts et cette fois le tandem Hark/Woo y va sans aucune pitié, même les enfants sont tués (une fillette meurt sous les balles lors de la première fusillade !), on est clairement dans un film extrême d’une brutalité inouïe !

Mark étant décédé à la fin du premier opus (il est joué par l’extraordinaire Chow Yun fat, devenu star mondiale), ce n’est pas grave :le scénario prévoit un frère jumeau qui est restaurateur à… New York !!!!!!

La trame scénaristique est quasi identique avec des infiltrations dans la pègre, des trahisons à la pelle et des truands impitoyables qui veulent contrôler les triades et tous les trafics, notamment la fabrication de faux billets…

Mais là où John Woo a tapé très fort c’est dans l’aspect mélodramatique de son film avec Dean Shek dont on tue la fille  lors d’un règlement de comptes et qui devient fou et à la limite parkinsonien !

Il se retrouve sous camisole, bave, hurle des borborygmes et ne s’alimente plus !

C’est le frère jumeau de Mark qui décide de le tirer de là !

Ce n’est pas du tout crédible un seul instant la manière dont il l’extirpe de l’hôpital ! il profite que les infirmiers ont laissé la porte de sa chambre (chose impossible dans la réalité !) ouverte et s’enfuit avec lui ! grosse erreur dans le scénario !

Shek a un rôle très difficile et s’en sort à merveille, il est devenu un « légume » et le pauvre Chow Yun Fat va avoir un mal fou à le requinquer !

Le personnage de Billy est sans doute celui qui attire toutes les attentions, l’acteur dégage un charisme aussi balaise que celui de Yun Fat et c’est lui qui s’acquitte de la lourde tâche d’infiltrer le gang, par ailleurs, il y a un tueur à gages à lunettes particulièrement méchant qui ne fait pas de détails !

Comme pour le premier film et comme les futurs films de John Woo, les scènes de gunfights sont incroyables !filmées avec une maestria hors normes, ultra toniques et sanguinolentes, tout est explosé ! les hommes comme les murs et les décors, ça y va au fusil à pompe, on se croirait dans la fin de « Scarface » à la puissance 15 000 !!!!!

John Woo et Tsui Hark se sont surpassés malgré certaines brouilles entre les deux hommes (Tsui Hark réalisera seul le troisième opus et John Woo s’attellera à « The killer » !), c’est l’explosion ! l’explosion d’un genre et l’explosion d’un style !

« A better tomorrow 2» sera de nouveau un succès au box-office hongkongais, amplifiant le culte initié par le premier métrage, il ne sortira en France qu’en 1993, soit 6 années plus tard !

Chow Yun Fat joue le rôle d’un restaurateur new-yorkais donc une bonne partie du film se déroule aux Etats-Unis, il tient une composition assez cocasse et longue lorsqu’un client essaie de le racketter (il le forcera à manger son riz cantonais alors que l’assiette était tombée au sol !), malgré ce passage humoristique, le film ne plaisante, mais alors, pas du tout !

Les jets d’hémoglobine (le sang jaillit des corps lors des impacts de balles !), la rapidité d’exécution lors des fusillades avec bonds et déhanchements dans tous les sens, on est clairement dans le style du cinéma de John Woo qu’on retrouvera dans « The Killer » et « Hard Boiled »…

Outre une violence incroyable et surréelle, « Le syndicat du crime 2 » s’inscrit dans la droite lignée de films comme « La horde sauvage » ou « Scarface », Tarantino himself vénère ce film et il y aura même un clin d’œil dans une scène de « True romance » (Christian Slater et Patricia Arquette regardent « A better tomorrow 2 » à la télévision !

Comme toujours dans les productions Hark ou Woo, la mise en scène est soignée, le rythme est tonique et rapide, il y a juste le bémol de la sortie de l’hôpital qui laisse à désirer sinon c’est quasiment un sans- fautes !

Jamais un polar de la fin des années 80 n’aura autant bardé, les américains peuvent aller se rhabiller, « Le syndicat du crime 2 » c’est de la bombe totale !

Le coffret DVD de la trilogie du « Syndicat du crime » sorti chez HK vidéo se trouve encore d’occasion sur le net aux alentours de 160 euros (mazette !) mais on peut dire sans se tromper qu’il est ultra collector !  

Une nouvelle fois, « Le syndicat du crime 2 » prouve que le cinéma de Hong Kong n’a rien à envier au cinéma des américains…

Si vous aimez les histoires policières denses, la violence, les gunfights et les rôles finement interprétés, foncez ! cette trilogie est pour vous !

Note : 9/10








samedi 8 octobre 2022

Le syndicat du crime de John Woo, 1986

LE SYNDICAT DU CRIME

de John Woo

1986

Hong Kong

avec Chow Yun Fat, Leslie Cheung, Ti Lung, Emily Chu, John Woo, Tsui Hark

Film policier

95 minutes

aka A better tomorrow

Produit par Tsui Hark

DVD édité chez HK vidéo

Synopsis :

Ho et Mark sont truands, et Kit, le petit frère de Ho, est policier.

Ce dernier ne sait pas que son frère fait partie de la pègre, et quand celui-ci se fait arrêter et que son père est assassiné, c'est un choc pour lui, qui l'empêchera d'avoir une promotion.

Quand trois ans plus tard Ho sort de prison, il retrouve Mark devenu infirme et vivant chichement, son frère qui ne veut plus entendre parler de lui, et son ancien assistant - devenu le nouveau chef de la pègre - qui veut le faire replonger.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

John Woo réalisait des comédies qui s’avéraient rentables mais songea à arrêter sa carrière… jusqu’à ce qu’il rencontra Tsui Hark !

Immense succès à Hong Kong (sans doute le plus gros de tous les temps !) « Le syndicat du crime » bouleversa tous les codes du polar et créa un nouveau genre, le bloodshed !

Cela se caractérise par un scénario ultra carré, un rythme rapide et des fusillades gunfights hyper violentes !

La trame du « Syndicat du crime » est phénoménale et sera déclinée et redéclinée à maintes reprises dans le cinéma hongkongais pour atteindre son sommet en 1992 avec « A toute épreuve » qui reste, à ce jour, le meilleur film de John Woo…

L’aspect « famille déchirée » est prégnant dans « Le syndicat du crime » avec ce flic intègre et carriériste dont le frangin fait partie de la pègre hongkongaise…

Ce qui nous vaudra des conflits et des engueulades à maxima mais cette fois John Woo appuie totalement sur l’aspect dramatique et sur la psychologie de ses personnages, le résultat est saisissant et incroyable de maitrise…

Woo invente les codes de son cinéma avec virtuosité et celui qui crève l’écran c’est Chow Yun Fat, devenu star mondiale avec ce film…

Woo créée les « flingues jetables » avec des fusillades dantesques et très réalistes, les flingues crépitent de manière frénétique et ça explose tout, les décors comme les truands…

Le seul  reproche que l’on puisse faire à « Le syndicat du crime » c’est que parfois ça va trop vite et on a un peu de mal à suivre, il faut s’accrocher et être attentif pour garder la cadence !

Sinon c’est du grand spectacle avec des cascades hallucinantes où on reconnaît bien la « patte » de Tsui Hark…

Doté d’un vrai jeu dramatique, « Le syndicat du crime » n’est pas un de ces énièmes polars sans saveur mais il possède une transmission émotionnelle rarement vue pour un film d’action HK !

Furie visuelle, « A better tomorrow” ça barde méchamment et le duel gangsters/policiers s’articule avec une violence inouïe, au point que la commission de censure hongkongaise a du être créée spécialement pour ce film afin de l’adresser seulement aux adultes de plus de douze ans (le film sortira en France en 1993 soit 7 années après le tournage et la sortie à Hong Kong !)…

John Woo est appuyé bénéfiquement par Tsui Hark et peaufine méthodiquement son style pour un résultat au- dessus de toutes les espérances, « Le syndicat du crime », outre son côté exotique, est un modèle de film policier, une rencontre improbable entre « Scarface » et Bruce Lee avec un boostage dans les séquences de gunfights alors encore jamais vu au septième art, n’ayons pas peur de le dire c’est un FILM REVOLUTIONNAIRE pour l’époque !

La musique est très méthodique et amène régulièrement les pressentiments de scènes de violence ; « Le syndicat du crime » se suit avec passion, c’est un film immersif et le spectateur est bluffé par nombre de séquences, on a envie de les revisionner en boucle, j’avais le film en cassette VHS et la bande était calée sur la première fusillade dans le restaurant (celle où Chow Yun Fat est blessé à la jambe), je me la suis remise des dizaines de fois !

« Le syndicat du crime » est le chef d’œuvre absolu de John Woo et il existe un très beau coffret DVD de la trilogie avec sa suite et sa préquelle (le 3), ces trois segments sont essentiels pour comprendre la démarche du duo John Woo/Tsui Hark et leur approche, la manière avec laquelle ils conçoivent le cinéma…

Pour tout cinéphile fans de films hongkongais, « Le syndicat du crime » est un must have total à avoir visionné impérativement…

Prémices d’ »A toute épreuve » et de « The killer », les trois films restent encore de nos jours ultra dynamiques et n’ont pas pris une ride…

Le cinéma hongkongais n’a pas, n’a plus à rougir des polars d’Hollywood, avec « Le syndicat du crime » et John Woo, le sommet est atteint sans la moindre difficulté et les fondations de ces chefs d’œuvre seront souvent copiées mais jamais égalées par la suite…

Une tuerie complète !!!!!!!!!!

Note : 9.5/10








 

jeudi 6 octobre 2022

L'année du dragon de Michael Cimino, 1985

 

L’ANNEE DU DRAGON

de Michael Cimino

1985

Etats-Unis

avec Mickey Rourke, John Lone, Ariane Koizumi, Leonard Termo, Raymond J. Barry

Polar

134 minutes

Blu ray édité chez Carlotta

aka Year of the dragon

scénario de Oliver Stone et Michael Cimino

préface de Jean-Baptiste Thoret

budget : 22 000 000 dollars

Synopsis :

Le capitaine Stanley White, un policier américain, vétéran de la guerre du Viêt Nam et fils d'immigrés polonais, est un officier de la police de New York.

Muté dans le quartier de Chinatown, il est chargé par ses supérieurs de s’occuper des bandes criminelles qui gangrènent le quartier…

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Après une longue traversée du désert due au film « La porte du paradis », Michael Cimino revient en grande forme avec cette « Année du dragon » et signe un chef d’œuvre total !

Mickey Rourke est alors au sommet de sa carrière et l’acteur brille de mille feux dans son rôle de policier déterminé et décalé qui veut coûte que coûte éradiquer la mafia chinoise de Brooklyn…

Cimino signe une mise en scène imparable ponctuée de séquences démentielles et orchestrées au millimètre, rarement un polar américain aura bénéficié d’autant de maitrise, aussi bien visuelle que narrative…

Frénétique, « L’année du dragon » démarre à fond la caisse et pendant plus de deux heures, le spectateur est embringué dans une histoire violente, attrayante et… passionnante !

Il y a des éclairs, des fulgurances (la scène de la fusillade monstre au restaurant, la poursuite après la mort de la femme de Stanley White) seul un GRAND pouvait s’octroyer le privilège de mettre  en scène des séquences pareilles et en plus tout est crédible et la violence déployée est parfaitement réaliste ; Michael Cimino était un cinéaste à part et un maitre en la matière…

Il y a également une stylisation très inhérente aux années 80, notamment la vision nocturne de la ville vue des fenêtres de l’appartement d’Ariane, la journaliste, qui rappelle certains plans des films de Michael Mann comme « Heat » ou « Collateral », sauf que là, Cimino était là avant tout le monde !

Vrai polar burné mais très intelligent et surtout envoûtant, « L’année du dragon » n’a rien perdu de sa force même quatre décades plus tard, c’est un film électrique et électrisant qui fera date dans l’histoire du cinéma des années 80 et même du cinéma tout court…

Taxé de racisme car soit disant les personnages asiatiques sont stéréotypés, le film a eu une polémique à sa sortie, il ne faut pas s’attacher à cela, ce sont des manœuvres pour déstabiliser Michael Cimino, maudit et haï par beaucoup de ses comparses, non, il ne faut pas s’attarder à tout cela, « L’année du dragon » c’est du très grand cinéma, Cimino s’est incontestablement réhabilité et c’était nécessaire pour lui, il ne perd rien de son talent et le film dégage une FORCE, une dimension très puissante, Cimino en impose grave et laisse le spectateur sur les rotules !  

« L’année du dragon » est un film magistral et une œuvre charnière pour la carrière de Michael Cimino et c’est également un des témoignages où l’on savoure le jeu de Mickey Rourke, avant que l’acteur sombre dans l’alcool, il s’agit de son meilleur rôle avec Harry Angel dans « Angel heart », tourné l’année suivante…

L’introduction avec la fête de l’année chinoise, les meurtres, les conditions dans lesquelles les triades font respecter leurs lois et leur business, le passage où White/Mickey Rourke retrouve les corps des gangsters éliminés dans les bassins de bouillon, toutes ces scènes sont sidérantes et insensées !

Le charme de l’actrice Ariane Koizumi donne une grande plus- value au film, elle symbolise la féminité parmi la brutalité de cette « guerre » que Stanley White livre aux triades, c’est un personnage clef du film et Cimino met très bien en valeur l’actrice, on se demande ce qu’elle est devenue après…

Globalement, « L’année du dragon », outre le fait d’être un des meilleurs polars des années 80 sortis aux Etats-Unis, laisse une trace indélébile, il « percute » l’imaginaire des cinéphiles par une atmosphère propre aux grands cinéastes comme Cimino, cet homme aura laissé une empreinte monumentale pour le septième art, il a tourné peu de films mais ceux-ci sont dotés d’une consistance hors-normes qui en ont fait un réalisateur culte !

Le blu ray sorti chez Carlotta est parfait et immanquable, c’est l’occasion ultime pour voir ou revoir « L’année du dragon », mythe cinématographique à part entière et qui trouva sa place parmi les classiques du polar du milieu des années 80…

Le personnage de Stanley White, par son aspect monolithique et bourru, est à mi-chemin entre John Wayne et Dirty Harry, si vous aimez ce genre de films, « L’année du dragon » est taillé pour vous !

Une leçon de cinéma qui ravira les cinéphiles mais aussi les curieux adeptes de polars carrés…

Incontournable !

Note : 10/10










mardi 4 octobre 2022

La nuit érotique des morts vivants de Joe d'amato, 1980

 

LA NUIT EROTIQUE DES MORTS VIVANTS

de Joe d’Amato

1980

avec Mark Shannon, Dirce Funari, George Eastman, Laura Gemser

115 minutes (version uncut)

Film pornographique/horreur

Blu ray édité chez Le chat qui fume

aka Erotic nights of living dead

Musique de Marcello Giombini

Synopsis :

Wilson, un richissime homme d’affaires souhaite créer un complexe immobilier sur un archipel appelé « l’ile des chats »…

Il s’octroie les services de Larry, un marin costaud, pour le conduire sur l’ile reculée…

L’homme d’affaires emmène également sa femme pour l’expédition…

Arrivés sur l’ile, les deux hommes et la jeune femme constatent que cette dernière est vide…

Seule une femme et son oncle sont présents et restent mutiques…

L’ile aux chats est en fait infestée de zombies cannibales !

Larry et Fiona, la femme de Wilson, le riche industriel, devront essayer de survivre…

Leurs pérégrinations les mèneront au final dans un hôpital psychiatrique, devenus fous tous les deux et atteints de priapisme et d’une  frénésie sexuelle incontrôlable !

Mon avis :

A la revoyure, « La nuit érotique des morts vivants » est un film complètement bâclé, D’amato se contente d’aligner des scènes pornographiques hyper longuettes et insistantes, son film c’est 90 % de X hardcore et 10 % de gore film de zombies, et encore on est sympas, les pauvres figurants qui jouent les zombies sont des pouilleux avec des cagoules marchant à deux à l’heure (ceux du « Manoir de la terreur » de Andrea Bianchi, c’est « Citizen Kane » à côté !)…

D’amato est hyper lourd et insiste lourdement sur les scènes porno et c’est hyper sexiste (il filme le popotin de la secrétaire qui accompagne Wilson !), la scène de l’autopsie, c’est du zéro pointé avec des maquillages dégueux et une agression ridicule qui laissera tout goreux sur sa faim, ce qui intéresse d’Amato c’est les séquences de boules, on le comprend au bout de 10 minutes de bobine !

Le pauvre George Eastman semble perdu et tient la chandelle quasiment pendant tout le métrage, Mark Shannon n’a aucun talent d’acteur et se contente d’aligner les plans avec son sexe face à des femmes soumises et dépravées, ça va 5 minutes, de là à en faire pratiquement tout le film ! et en plus le père d’amato en remet une couche tout le temps, à ce compte on ferait mieux de visionner un Dorcel !

Zéro pointé ce film avec un final torché pas du tout crédible, d’Amato s’est pris les pieds dans le tapis et c’est juste impossible le coup des hélicos !

Il pique comme un sagouin une idée de « La dernière maison sur la gauche » avec un passage proprement dégueulasse, « La nuit érotique des morts vivants » est classé X et interdit aux moins de 18 ans, à ne jamais montrer à un mineur !

On préfèrera des films comme « Blue holocaust », « Horrible » ou « Anthropophagous » bien plus inspirés, certes c’est du film déviant à fond mais ce n’était pas la peine de nous coller autant de scènes de sexe !

« La nuit érotique des morts vivants » est un film à oublier au plus vite, c’est l’un des pires métrages de d’Amato, on sent qu’il a voulu tourner ça hyper rapidement, il ne s’est pas appliqué du tout !

C’est un film difficile à voir dans tous les sens du terme !

Note : 3/10





DEEP IMPACT de Mimi Leder, 1998

 

DEEP IMPACT

de Mimi Leder

1998

Etats-Unis

avec Robert Duvall, Téa Léoni, Morgan Freeman, Elijah Wood, Maximilian Schell, Leelee Sobieski, Jon Favreau

Film catastrophe/Science fiction

120 minutes

Produit par la Paramount

Synopsis :

La nuit du  mai 1998, à Richmond en Virginie, un club scolaire d'astronomie observe le ciel.

Leo Biederman (Elijah Wood), un adolescent, remarque un objet lumineux qu'il ne reconnaît pas.

Sa camarade Sarah (Leelee Sobieski) se moque de lui et affirme qu'il ne s'agit que de Megrez, une simple étoile.

Leur professeur, ne parvenant pas à l'identifier non plus, demande à l'adolescent de prendre un cliché et le transmet à l'observatoire astronomique.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

« Deep impact » est un film de science-fiction catastrophe à très gros budget et fut un énorme succès à sa sortie en salles, il est sorti la même année qu’un autre film au scénario quasi identique « Armageddon » de Michael Bay, lui aussi blockbuster au succès colossal…

« Deep impact » est un métrage globalement réussi avec un casting de luxe et c’est l’occasion de découvrir Elijah Wood adolescent dans un de ses premiers rôles au cinéma…

L’histoire est prenante et l’ensemble se suit avec intérêt et sans le moindre ennui ; la tension va crescendo au fur et à mesure que les minutes avancent jusqu’à une issue cataclysmique (l’arrivée de la comète sur la Terre qui va tout dévaster !)…

Certes on a droit au patriotisme avec les drapeaux des Etats-Unis partout, mais paradoxalement, « Deep impact » ne donne pas la nausée (contrairement à certains films de Roland Emmerich), la réalisatrice Mimi Leder attache beaucoup d’importance aux personnages et à la psychologie de ces derniers, elle insiste sur les difficultés familiales, ce qui renforce la crédibilité des protagonistes, les plaçant comme des gens lambda…

Les effets spéciaux sont de qualité avec notamment des passages dans l’espace…

Certaines séquences sont même proprement hallucinantes (le passage avec les milliers de véhicules bloqués sur la route, le tsunami géant, l’accident de voiture au début, très impressionnant !)…

Le film est cohérent tout son long et offre à Téa Léoni, très belle actrice, son plus grand rôle…

Robert Duvall et Maximilian Schell, ainsi que Morgan Freeman en président des Etats-Unis, sont tous les trois impeccables et parfaitement impliqués dans leurs rôles, Mimi Leder sait diriger son équipe de comédiens et tout est crédible…

Le fait que ce soit une femme qui mette en scène « Deep impact » apporte une certaine sensibilité et certains plans séquences de l’épilogue sont émouvants et pourront provoquer une larme, sans pathos ni mièvrerie aucuns…

« Deep impact » est en définitive un beau film de science fiction et catastrophe, sans brutalité et vulgarité et cela fait du bien !

S’adressant à tous les publics, « Deep impact » est une œuvre parfaitement accessible et qui comblera les cinéphiles amateurs de blockbusters  de SF…

Parfaitement bien réalisé et dans un genre assez fermé et casse-gueule, c’est une réussite !

« Deep impact » est un film idéal pour un dimanche après midi en famille ou juste pour s’évader du quotidien, il n’est ni violent ni perturbant…

Pas mal du tout !

Note : 7.5/10