L’ANNEE
DU DRAGON
de
Michael Cimino
1985
Etats-Unis
avec Mickey Rourke, John Lone, Ariane Koizumi, Leonard
Termo, Raymond J. Barry
Polar
134 minutes
Blu ray édité chez Carlotta
aka Year of the dragon
scénario
de Oliver Stone et Michael Cimino
préface
de Jean-Baptiste Thoret
budget :
22 000 000 dollars
Synopsis
:
Le capitaine
Stanley White, un policier américain, vétéran de
la guerre du Viêt Nam et fils
d'immigrés polonais,
est un officier de la police de New York.
Muté dans le
quartier de Chinatown, il est chargé par ses supérieurs de
s’occuper des bandes criminelles qui gangrènent le quartier…
(source :
Wikipedia)
Mon
avis :
Après
une longue traversée du désert due au film « La porte du paradis »,
Michael Cimino revient en grande forme avec cette « Année du dragon »
et signe un chef d’œuvre total !
Mickey
Rourke est alors au sommet de sa carrière et l’acteur brille de mille feux dans
son rôle de policier déterminé et décalé qui veut coûte que coûte éradiquer la
mafia chinoise de Brooklyn…
Cimino
signe une mise en scène imparable ponctuée de séquences démentielles et
orchestrées au millimètre, rarement un polar américain aura bénéficié d’autant
de maitrise, aussi bien visuelle que narrative…
Frénétique,
« L’année du dragon » démarre à fond la caisse et pendant plus de
deux heures, le spectateur est embringué dans une histoire violente, attrayante
et… passionnante !
Il
y a des éclairs, des fulgurances (la scène de la fusillade monstre au
restaurant, la poursuite après la mort de la femme de Stanley White) seul un
GRAND pouvait s’octroyer le privilège de mettre
en scène des séquences pareilles et en plus tout est crédible et la
violence déployée est parfaitement réaliste ; Michael Cimino était un
cinéaste à part et un maitre en la matière…
Il
y a également une stylisation très inhérente aux années 80, notamment la vision
nocturne de la ville vue des fenêtres de l’appartement d’Ariane, la journaliste,
qui rappelle certains plans des films de Michael Mann comme « Heat »
ou « Collateral », sauf que là, Cimino était là avant tout le monde !
Vrai
polar burné mais très intelligent et surtout envoûtant, « L’année du
dragon » n’a rien perdu de sa force même quatre décades plus tard, c’est
un film électrique et électrisant qui fera date dans l’histoire du cinéma des
années 80 et même du cinéma tout court…
Taxé
de racisme car soit disant les personnages asiatiques sont stéréotypés, le film
a eu une polémique à sa sortie, il ne faut pas s’attacher à cela, ce sont des manœuvres
pour déstabiliser Michael Cimino, maudit et haï par beaucoup de ses comparses,
non, il ne faut pas s’attarder à tout cela, « L’année du dragon » c’est
du très grand cinéma, Cimino s’est incontestablement réhabilité et c’était
nécessaire pour lui, il ne perd rien de son talent et le film dégage une FORCE,
une dimension très puissante, Cimino en impose grave et laisse le spectateur
sur les rotules !
« L’année
du dragon » est un film magistral et une œuvre charnière pour la carrière
de Michael Cimino et c’est également un des témoignages où l’on savoure le jeu
de Mickey Rourke, avant que l’acteur sombre dans l’alcool, il s’agit de son
meilleur rôle avec Harry Angel dans « Angel heart », tourné l’année
suivante…
L’introduction
avec la fête de l’année chinoise, les meurtres, les conditions dans lesquelles
les triades font respecter leurs lois et leur business, le passage où
White/Mickey Rourke retrouve les corps des gangsters éliminés dans les bassins
de bouillon, toutes ces scènes sont sidérantes et insensées !
Le
charme de l’actrice Ariane Koizumi donne une grande plus- value au film, elle
symbolise la féminité parmi la brutalité de cette « guerre » que
Stanley White livre aux triades, c’est un personnage clef du film et Cimino met
très bien en valeur l’actrice, on se demande ce qu’elle est devenue après…
Globalement,
« L’année du dragon », outre le fait d’être un des meilleurs polars
des années 80 sortis aux Etats-Unis, laisse une trace indélébile, il « percute »
l’imaginaire des cinéphiles par une atmosphère propre aux grands cinéastes
comme Cimino, cet homme aura laissé une empreinte monumentale pour le septième
art, il a tourné peu de films mais ceux-ci sont dotés d’une consistance
hors-normes qui en ont fait un réalisateur culte !
Le
blu ray sorti chez Carlotta est parfait et immanquable, c’est l’occasion ultime
pour voir ou revoir « L’année du dragon », mythe cinématographique à
part entière et qui trouva sa place parmi les classiques du polar du milieu des
années 80…
Le
personnage de Stanley White, par son aspect monolithique et bourru, est à mi-chemin
entre John Wayne et Dirty Harry, si vous aimez ce genre de films, « L’année
du dragon » est taillé pour vous !
Une
leçon de cinéma qui ravira les cinéphiles mais aussi les curieux adeptes de
polars carrés…
Incontournable !
Note
: 10/10
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