LES
MILLE ET UNE NUITS
de
Henry Levin et Mario Bava
1961
Italie/France/Etats
unis
avec
Donald O’ Connor, Vittorio de Sica, Michèle Mercier, Terence Hill, Raymond Bussières,
Noëlle Adam, Aldo Fabrizi
93
minutes
Conte/film
d’aventures fantastiques
aka Wonders Aladin
aka
Le meraviglie di Aladino
Blu ray édité chez Studiocanal, collection Make my day
Bonus
préface avec Jean Baptiste Thoret
Synopsis :
Aladin, un jeune homme particulièrement benêt,
vit à Bagdad avec sa mère. Pauvre, il ne rêve que de grandeur et de faste, ne
voyant même pas que la belle Djalma est amoureuse de lui.
En voulant rendre au marché une vieille lampe,
il en profite pour chaparder. Découvert, il doit fuir les commerçants tous
assemblés pour le poursuivre .
Après une fuite effrénée, il est coincé dans un
réduit.
Involontairement, il active la lampe et délivre
le génie !
Voici Aladin parti pour autant d'aventures où
se mêlent le courage et le burlesque contre l'infâme vizir !
(source : Wikipedia)
Mon
avis :
Dans
la carrière prodigieuse de Mario Bava, « Les mille et une nuits » est
vraiment le bas de gamme, c’est un film bâtard très pompeux et un festival de
pitreries avec un acteur particulièrement insupportable (Donald O’ Connor) et
une histoire bancale où l’ennui gagne rapidement le spectateur ; le film a
énormément vieilli et comporte des séquences qui atteignent des sommets dans la
niaiserie, pour ne pas dire dans la débilité…
Apparemment,
Henry Levin est à 80% responsable du film, Bava est à 20% dans la réalisation
et ça se voit (les passages de photographie lumineuse ou ténébreuse, on y reconnaît
bien la « patte » de Bava pour l’utilisation graphique des couleurs)
mais autrement, n’ayons pas peur de le dire, « Les mille et une nuits »
est un film très mauvais !
Malgré
la beauté des actrices (il y a même Michèle Mercier) et la présence de Terence
Hill dans un de ses premiers rôles au cinéma, ça vole hyper bas !
Jean
Baptiste Thoret explique même dans sa préface que l’immense Vittorio de Sica
affublé du rôle du génie s’était ennuyé comme pas possible durant le tournage ;
tout le film est axé sur Aladin et ça va cinq minutes ! ses gags à deux euros, ses bondissements permanents et
son rire insupportable sont légions dans le film et le tout donne un cocktail
repoussoir aux cinéphiles, le métrage n’étant même pas destiné à un public
enfantin, c’est dire qu’il faut tenir une heure trente cinq et s’infliger un
spectacle affligeant de bêtise, indigne de Bava !
Un
mini érotisme au niveau des actrices ne suffit hélas pas à donner du ressort au
film, plat et creux, et qui ne fait JAMAIS rire !
Donald
O’Connor, acteur issu de comédies musicales, est plus pitoyable qu’attrayant,
le seul atout des « Mille et une nuits » restant la photographie
réalisée par Mario Bava ; Henry Levin avait réalisé le très bon mais ultra
daté « Voyage au centre de la terre », ici il ne parvient quasiment à
aucun moment à faire retrouver la magie de son illustre film précité…
Les
scènes du combat redonnent un peu de vigueur au film, qui en avait sacrément
besoin, mais ce dernier part avec l’énorme handicap du personnage d’Aladin et
de ses pitreries rapidement gonflantes et insupportables…
Visionné
dans les années 1980 ça aurait pu passer, sauf que là on est en 2022 et la
mayonnaise ne prend plus, elle a un goût rance…
Lorgnant
plus du côté du ridicule que de l’aventure fantastique, « Les mille et une
nuits » est bien faiblard et l’acquisition du blu ray s’avère dispensable,
uniquement réservée aux cinéphiles qui souhaitent posséder l’intégralité des
films de Mario Bava…
Il
ne faut jamais commencer par ce film si on veut découvrir l’œuvre du Maestro, c’est
son moins bon film, pour ne pas dire son plus mauvais (tout est relatif !),
on est à des milliers de kilomètres de film comme « Les trois visages de
la peur », « Opération peur » et même de « Baron vampire »,
qui passe pour un chef d’œuvre à côté !
Non
là Bava s’est planté, mais à la limite ce n’est pas de sa faute, le projet
paraissait pipé d’avance et Henry Levin a quasiment tout contrôlé, si le film
est raté c’est plus de sa faute que de la faute de Bava !
« Les
mille et une nuits » est très dispensable et s’adressera avant tout aux
curieux et aux cinéphiles tolérants et hyper ouverts, les autres, puristes,
passeront allègrement leur chemin…
A
part deux ou trois séquences (la première apparition du génie, la baignade, la
cérémonie avec le sultan), « Les mille et une nuits » est truffé de
défauts et souffre énormément de sa vieillesse, c’est un film daté et même ringard !
Les
trois quarts de ceux qui le verront risquent d’être déçus…
Une
douche écossaise qui ne donne qu’une envie : se taper les autres films de
Bava !
Note :
5.5/10
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