UNE
VIERGE CHEZ LES MORTS VIVANTS
de
Jess Franco
1973
France/Belgique/Italie/Liechtenstein
Co
réalisé par Jean Rollin
avec
Howard Vernon, Paul Muller, Anne Libert, Britt Nichols, Christina Von Blanc, Jess
Franco, Rosa Palomar
78
minutes
Fantastique/érotique
aka Christina Mistress of eroticism
DVD
édité dans la collection Mad Movies
Musique
de Bruno Nicolai
Synopsis :
Jeune fille solitaire, Christina a vécu toute
son enfance et son adolescence loin de sa famille qu'elle connait peu, dans un
collège londonien.
Lorsque son père décède, elle est appelée pour
l'ouverture du testament.
Une fois arrivée au Honduras britannique, dans
une propriété située au fond de la vallée de Montserrat, l'atmosphère semble
être pesante.
Un handicapé mental, l'étrange Basilio, la
conduit dans la luxueuse demeure de son père défunt.
Alors que les habitants de la région prétendent
qu'elle est désormais inhabitée, Christina est frappée par l'attitude bizarre
des membres de sa famille
(source : Wikipedia)
Mon
avis :
Avant
tout pour visionner ce « Une vierge chez les morts vivants » il faut connaître
les codes du cinéma de Jess Franco, sinon ce n’est pas la peine de se lancer
dans cette « aventure » ; Franco fait un mélange des genres
(érotique, fantastique, horreur et même magie noire) ; passée l’acceptation
de ce postulat et en faisant preuve de la plus grande ouverture, on pourra
visionner ce film, même si, soyons nets, c’est vraiment loin d’être son
meilleur !
Jess
Franco balance ses fantasmes comme d’habitude, son cinéma est très spécial et
toujours avec des séquences déviantes, l’enchainement des scènes est
bordélique, le scénario est décousu et les plans souvent répétitifs…
Jess
Franco a été l’assistant d’Orson Welles et on voit bien qu’il se démerde pas
trop mal au niveau de la technique (plein de gros plans sur les visages et les
regards de ses acteurs et actrices) mais le rythme est hyper lent et même
soporifique (« Une vierge chez les morts vivants » n’est pas à
visionner en étant fatigué !)…
Christina
Von Blanc, l’héroïne, a une plastique irréprochable et Jess Franco l’a compris,
il dénude la belle en permanence, mais cela ne suffit pas à faire la qualité
pour un film…
Les
effets spéciaux sont ridicules (le faux sang n’est pas crédible), l’interprétation
est bâclée, seule la musique psychédélique signée Bruno Nicolai pourra être un
atout éventuel pour « Une vierge chez les morts vivants », sinon on
est clairement dans le bas de gamme de la filmographie de Jess Franco, qui nous
a habitués à mieux (je pense à des films comme « Le miroir obscène »,
« Les inassouvies », « Plaisir à trois » ou même « La
fille de Dracula »), ici on sent bien que le bougre ne s’est pas foulé et a
assuré le minimum syndical !
Toujours
fidèle au poste le brave Howard Vernon tire une nouvelle fois son épingle du
jeu et il y a aussi l’excellent acteur Paul Muller (vu dans « Lady Frankenstein »)
et Franco lui-même dans le rôle du valet débile mental…
Mais
autrement ça y va à la rame pendant 78 minutes, la pauvre Christina semble
complètement paumée et navigue entre rêve et réalité et finalement le
spectateur s’y perd !
Autant
par moments quand le père Franco s’applique il nous pond des vraies tueries,
autant quand il a décidé de faire n’importe quoi ça donne de vraies bouses, on
a presque envie de lui botter les fesses comme un vieil alcoolique titubant
pour le sortir de force d’un bistrot !
Jess
Franco est un metteur en scène inégal et très surestimé, le culte que l’on lui
attribue (à tort) est surfait et sans lui demander la lune, on est en droit d’avoir
un minimum de qualité lorsqu’on regarde un film, même avec la plus grande
indulgence !
Enfin,
autant vous prévenir, le titre et la jaquette du DVD sont mensongers, pas le
moindre zombi à l’horizon, « Une vierge chez les morts vivants » est
autant un film de zombis que « Titanic » est un western !
Tourné
avec un budget misérable (il n’y a même pas d’éclairage dans les séquences de l’auberge),
« Une vierge chez les morts vivants » s’oublie aussi vite qu’il se
visionne et laisse un goût amer, avec un sentiment de colère et d’énorme gâchis !
Avec
déjà une cinquantaine de films derrière lui, Jess Franco en 1973 passe du coq à
l’âne, il y aurait gagné à tourner moins mais en s’appliquant plus !
Même
avec les réserves énoncées plus haut, non là vraiment Franco ne s’est pas foulé !
Les
cinéphiles fans de son cinéma se rabattront sur des tas d’autres films mais pas
sur celui-ci !
Soyons
honnêtes, Jess Franco a fait une sortie de route avec « Une vierge chez
les morts vivants », on est les premiers à le regretter quand on repense à
certains de ses autres films…
Plantage
total !
Note :
3/10
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