samedi 5 novembre 2022

Une vierge chez les morts vivants de Jess Franco, 1973

 

UNE VIERGE CHEZ LES MORTS VIVANTS

de Jess Franco

1973

France/Belgique/Italie/Liechtenstein

Co réalisé par Jean Rollin

avec Howard Vernon, Paul Muller, Anne Libert, Britt Nichols, Christina Von Blanc, Jess Franco, Rosa Palomar

78 minutes

Fantastique/érotique

aka Christina Mistress of eroticism

DVD édité dans la collection Mad Movies

Musique de Bruno Nicolai

Synopsis :

Jeune fille solitaire, Christina a vécu toute son enfance et son adolescence loin de sa famille qu'elle connait peu, dans un collège londonien.

Lorsque son père décède, elle est appelée pour l'ouverture du testament.

Une fois arrivée au Honduras britannique, dans une propriété située au fond de la vallée de Montserrat, l'atmosphère semble être pesante.

Un handicapé mental, l'étrange Basilio, la conduit dans la luxueuse demeure de son père défunt.

Alors que les habitants de la région prétendent qu'elle est désormais inhabitée, Christina est frappée par l'attitude bizarre des membres de sa famille 

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Avant tout pour visionner ce « Une vierge chez les morts vivants » il faut connaître les codes du cinéma de Jess Franco, sinon ce n’est pas la peine de se lancer dans cette « aventure » ; Franco fait un mélange des genres (érotique, fantastique, horreur et même magie noire) ; passée l’acceptation de ce postulat et en faisant preuve de la plus grande ouverture, on pourra visionner ce film, même si, soyons nets, c’est vraiment loin d’être son meilleur !

Jess Franco balance ses fantasmes comme d’habitude, son cinéma est très spécial et toujours avec des séquences déviantes, l’enchainement des scènes est bordélique, le scénario est décousu et les plans souvent répétitifs…

Jess Franco a été l’assistant d’Orson Welles et on voit bien qu’il se démerde pas trop mal au niveau de la technique (plein de gros plans sur les visages et les regards de ses acteurs et actrices) mais le rythme est hyper lent et même soporifique (« Une vierge chez les morts vivants » n’est pas à visionner en étant fatigué !)…

Christina Von Blanc, l’héroïne, a une plastique irréprochable et Jess Franco l’a compris, il dénude la belle en permanence, mais cela ne suffit pas à faire la qualité pour un film…

Les effets spéciaux sont ridicules (le faux sang n’est pas crédible), l’interprétation est bâclée, seule la musique psychédélique signée Bruno Nicolai pourra être un atout éventuel pour « Une vierge chez les morts vivants », sinon on est clairement dans le bas de gamme de la filmographie de Jess Franco, qui nous a habitués à mieux (je pense à des films comme « Le miroir obscène », « Les inassouvies », « Plaisir à trois » ou même « La fille de Dracula »), ici on sent bien que le bougre ne s’est pas foulé et a assuré le minimum syndical !

Toujours fidèle au poste le brave Howard Vernon tire une nouvelle fois son épingle du jeu et il y a aussi l’excellent acteur Paul Muller (vu dans « Lady Frankenstein ») et Franco lui-même dans le rôle du valet débile mental…

Mais autrement ça y va à la rame pendant 78 minutes, la pauvre Christina semble complètement paumée et navigue entre rêve et réalité et finalement le spectateur s’y perd !

Autant par moments quand le père Franco s’applique il nous pond des vraies tueries, autant quand il a décidé de faire n’importe quoi ça donne de vraies bouses, on a presque envie de lui botter les fesses comme un vieil alcoolique titubant pour le sortir de force d’un bistrot !

Jess Franco est un metteur en scène inégal et très surestimé, le culte que l’on lui attribue (à tort) est surfait et sans lui demander la lune, on est en droit d’avoir un minimum de qualité lorsqu’on regarde un film, même avec la plus grande indulgence !

Enfin, autant vous prévenir, le titre et la jaquette du DVD sont mensongers, pas le moindre zombi à l’horizon, « Une vierge chez les morts vivants » est autant un film de zombis que « Titanic » est un western !

Tourné avec un budget misérable (il n’y a même pas d’éclairage dans les séquences de l’auberge), « Une vierge chez les morts vivants » s’oublie aussi vite qu’il se visionne et laisse un goût amer, avec un sentiment de colère et d’énorme gâchis !

Avec déjà une cinquantaine de films derrière lui, Jess Franco en 1973 passe du coq à l’âne, il y aurait gagné à tourner moins mais en s’appliquant plus !

Même avec les réserves énoncées plus haut, non là vraiment Franco ne s’est pas foulé !

Les cinéphiles fans de son cinéma se rabattront sur des tas d’autres films mais pas sur celui-ci !

Soyons honnêtes, Jess Franco a fait une sortie de route avec « Une vierge chez les morts vivants », on est les premiers à le regretter quand on repense à certains de ses autres films…

Plantage total !

Note : 3/10








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