L'IMPORTANT
C'EST D'AIMER
De
Andrzej Zulawski
France
1975
Drame/Etudes
de moeurs
108
minutes
avec
Romy Schneider, Fabio Testi, Klaus Kinski, Jacques Dutronc, Michel Robin, Katia
Tchenko
César
1976 de la meilleure actrice pour Romy
Synopsis
:
Servais
Mont est un reporter photographe qui a couvert de grands événements, notamment
la guerre du Vietnam et les conflits en Algérie...
Dorénavant
il végète un peu à droite à gauche, scrutant le moindre scoop pouvant lui
rapporter un maximum d'argent facile...
Il
n'hésite donc pas à faire des photos pornographiques en effectuant des clichés
de gens partouzards à leur insu, derrière une glace sans tain !
Alors
qu'il déboule clandestinement sur le tournage d'un film, il prend en photo
l'actrice Nadine Chevalier alors qu'elle effectue une scène très difficile à
jouer (l'amour avec un homme sur le point de mourir)...
Très
vite une relation ambigüe va se nouer entre les deux protagonistes car le mari
de Nadine est impuissant et ne lui fait, pour ainsi dire, jamais l'amour...
Nadine
voit en Servais un échappatoire et une possibilité d'assouvir et de réguler ses
pulsions et ses fantasmes sexuels débridés !
Mais
l'homme reste hermétique à tout celà...
Le
film relate donc les difficultés des relations dans un couple et transcrit les
tenants et les aboutissants d'un périclitement conjugal, avec comme issue, soit
la mort soit la déception éternelle...
Mon
avis sur ce film :
"L'important
c'est d'aimer" est un des films les plus "posés" du grand
Zulawski, ici beaucoup moins de survoltage et de délires baroques que l'on
retrouvera dans ses métrages postérieurs...
Zulawski
prend tout son temps pour délivrer les émotions et les angoisses de ses
comédiens et s'applique, comme toujours, à relater des tranches de vie de gens
écorchés vifs, souffrant d'une pathologie inhérente à leurs conditions, en l'occurrence
ici, à leurs vies de couples !
Dès
le démarrage, on est dans le ton : Romy Schneider se donne à fond et sans
retenue et Testi semble comme un électron libre, vacillant dans un univers
d'opprobre, cerné par un entourage de pervers aussi repoussants que
sociopathes...
Les
personnages secondaires sont également bien entamés notamment Michel Robin en
vieil alcoolique atteint de délirium et Kinski déjà à la folie bien amorcée qui
électrise le film par sa composition au summum de la catharsis...
Ceci
étant, "L'important c'est d'aimer" n'occulte nullement l'aspect
dramatique et tragique et fait des transferts/parallèles entre le monde virtuel
(celui du cinéma) et l'univers réel (les difficultés du quotidien et de la
gestion d'un couple)...
Ce
n'est d'ailleurs pas innocent si l'oeuvre de Zulawski s'inspire de la
"Nuit américaine", sorte de mise en abyme de la pièce de théâtre que
Nadine essaie, non sans mal, de jouer, captant avec difficultés ce que le
réalisateur veut lui inculquer et insuffler...
Zulawski,
par son immense talent, arrive avec facilité via une direction d'acteurs au
cordeau, à décortiquer des situations lambda et fréquentes, que nous avons tous
plus ou moins déjà rencontrées, et provoque un bouleversement affectif aussi
bien dans ses séquences que chez le spectateur...
En
gros, il nous explique que le plus simple c'est juste d'AIMER sans se poser de
questions et rendre heureux ceux qui nous entourent et que l'on aime...
La
dernière phrase du film veut tout dire et se conclut par un "Je
t'aime" dans la bouche de Romy
Schneider !
Je
dédicace ma critique à Pierre, qui lui aussi a tant d'amour à donner et à
recevoir !
Note
: 9/10
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