dimanche 30 septembre 2012

NOSFERATU, FANTÖME DE LA NUIT de Werner Herzog, 1979


NOSFERATU, FANTÔME DE LA NUIT

De Werner Herzog

France/Allemagne

1979

Coproduction Gaumont Films/Werner Herzog

110 minutes

Fantastique vampirique onirique

Avec Klaus Kinski, Isabelle Adjani, Bruno Ganz, Roland Topor, Jacques Dufilho

Synopsis :

Missionné par son responsable, un agent immobilier doit se rendre coûte que coûte et fissa dans la journée au château du comte Dracula afin d’y entériner la vente d’une demeure bourgeoise et cossue, où vit sa dulcinée, la belle Lucie, superbe femme brune qu’il aime éperdument et dans une folie passionnée…

Alors qu’il arrive, après une excursion chez des bohémiens, dans la propriété du comte, en pleine nuit, ce dernier lui offre le gîte et le couvert…

L’agent immobilier sent une atmosphère bizarre au sein du lieu et  va se retrouver malgré lui enfermé par Dracula, ce dernier ayant pris la fuite de manière impromptue et intempestive !

Faisant le lien entre les divers événements écoulés, l’homme comprend alors que Dracula n’a que pour dessein de retrouver Lucie et de provoquer une pandémie de peste sur le continent !

Une course contre la montre s’avère désormais engagée !

Avec des moyens de fortune, il réussit à s’évader du château et retrouver la ville…

Mais tout est déjà trop tard !

De plus, dans sa folle aventure, Dracula l’a contaminé vampiriquement et seule Lucie, qui maîtrise la foi religieuse et mystique et les antidotes pour endiguer cette maladie, sera apte à le sauver et à faire triompher l’amour face aux ténèbres !

Mon avis :

Werner Herzog, le fantastique réalisateur germanique, s’attaque ici au mythe du vampire, le comte Dracula aka Nosferatu !

Soyons nets, c’est évident que non seulement il a réussi un pari ultra casse gueule mais qu’en plus il a bonifié et transcendé par son style fabuleux et décadent une légende jusqu’ici saturée, notamment par ses antécédents d’outre Atlantique ou d’outre Manche (les films de la Hammer sont géniaux –apanages des films de vampires - mais Herzog parvient à encore stimuler cette histoire pour pondre AUTRE CHOSE !, une relecture totale, appliquée et approfondie à sa sauce ! LA SAUCE HERZOG !)…

Et tout prend INSTANTANEMENT !

Dès le pré générique avec ces cadavres enfermés dans une crypte filmés de face où le spectateur découvre presque des pantins inanimés et blafards, ressemblant à des momies ; ces bohémiens sortis de nulle part qui font part intégrante de l’intrigue, dans des décors somptueux que lui envierait Hollywood, et ce jeune gamin frêle aux pieds nus qui joue du violon à deux reprises, comme détaché d’un film et en même temps, omniprésent dans la mémoire !

« Nosferatu, fantôme de la nuit » avec Isabelle Adjani, actrice charnelle à l’extrême, poussée au firmament de ses possibilités de composition par une caméra en roue libre, des cadrages irréels avec des vues aériennes du navire (insensées pour l’époque et révolutionnaires techniquement, on est en 1979 il ne faut pas l’oublier !), un Jacques Dufilho au visage simiesque ressemblant à Ron Perlman, Roland Topor en homme atteint de folie schizophrénique et… Klaus Kinski !

LE Nosferatu, LE Dracula ! : sa prestance et sa présence, à la hauteur de sa démesure, renvoie tous les autres acteurs l’ayant incarné aux abysses, lui, atteignant un PIEDESTAL, par sa composition hallucinée et hallucinante dans un métrage  en état de grâce, qui imprègne l’imaginaire du spectateur, entrainant ce dernier dans un mirage/miracle cinématographique, le régalant et de le délectant via un style atmosphérique hors normes et d’une singularité totale !

Un véritable tour de force cinématographique comme seul Herzog sait le faire, avec une bourgade envahie par des milliers de rats et des rues vidées de ses habitants !

Mais comment Herzog a-t-il pu faire pour tourner ça ?

Le film sorti en Blu ray est un pur régal où chaque parcelle de l’image se savoure avec délectation et tient littéralement du miracle pour cinéphile !

« Nosferatu, Fantôme de la nuit » va sans conteste laisser une trace indélébile, à la fois dans la rétine du spectateur et à la fois dans la mémoire du septième art et du cinéma tout court !

FABULEUX, un pur bijou à visionner impérativement pour comprendre l’essence du cinéma et les fondations du film de vampires !

Il est inconcevable de passer à côté de « Nosferatu, Fantôme de la Nuit » !

Je dédicace cette chronique à mon fidèle ami, Bruno Dussart, cinéphile passionné et je suis sensible au fait que Bruno rejoigne très fréquemment les mêmes avis que moi sur des films que nous apprécions en commun, comme par exemple, ce film de Herzog !

LONGUE VIE AU CINEMA ET LONGUE VIE AUX VAMPIRES !

ADJANI VOUS ETES LA PLUS BELLE !

PAIX ETERNELLE A KLAUS !

Note : 10/10








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