NOSFERATU, FANTÔME DE LA NUIT
De Werner Herzog
France/Allemagne
1979
Coproduction Gaumont Films/Werner Herzog
110 minutes
Fantastique vampirique onirique
Avec Klaus Kinski, Isabelle Adjani, Bruno
Ganz, Roland Topor, Jacques Dufilho
Synopsis :
Missionné par son responsable, un agent
immobilier doit se rendre coûte que coûte et fissa dans la journée au château
du comte Dracula afin d’y entériner la vente d’une demeure bourgeoise et
cossue, où vit sa dulcinée, la belle Lucie, superbe femme brune qu’il aime éperdument
et dans une folie passionnée…
Alors qu’il arrive, après une excursion chez
des bohémiens, dans la propriété du comte, en pleine nuit, ce dernier lui offre
le gîte et le couvert…
L’agent immobilier sent une atmosphère
bizarre au sein du lieu et va se
retrouver malgré lui enfermé par Dracula, ce dernier ayant pris la fuite de
manière impromptue et intempestive !
Faisant le lien entre les divers événements
écoulés, l’homme comprend alors que Dracula n’a que pour dessein de retrouver
Lucie et de provoquer une pandémie de peste sur le continent !
Une course contre la montre s’avère désormais
engagée !
Avec des moyens de fortune, il réussit à
s’évader du château et retrouver la ville…
Mais tout est déjà trop tard !
De plus, dans sa folle aventure, Dracula l’a
contaminé vampiriquement et seule Lucie, qui maîtrise la foi religieuse et
mystique et les antidotes pour endiguer cette maladie, sera apte à le sauver et
à faire triompher l’amour face aux ténèbres !
Mon avis :
Werner Herzog, le fantastique réalisateur
germanique, s’attaque ici au mythe du vampire, le comte Dracula aka
Nosferatu !
Soyons nets, c’est évident que non seulement
il a réussi un pari ultra casse gueule mais qu’en plus il a bonifié et
transcendé par son style fabuleux et décadent une légende jusqu’ici saturée,
notamment par ses antécédents d’outre Atlantique ou d’outre Manche (les films
de la Hammer sont géniaux –apanages des films de vampires - mais Herzog
parvient à encore stimuler cette histoire pour pondre AUTRE CHOSE !, une
relecture totale, appliquée et approfondie à sa sauce ! LA SAUCE
HERZOG !)…
Et tout prend INSTANTANEMENT !
Dès le pré générique avec ces cadavres
enfermés dans une crypte filmés de face où le spectateur découvre presque des
pantins inanimés et blafards, ressemblant à des momies ; ces bohémiens
sortis de nulle part qui font part intégrante de l’intrigue, dans des décors
somptueux que lui envierait Hollywood, et ce jeune gamin frêle aux pieds nus
qui joue du violon à deux reprises, comme détaché d’un film et en même temps,
omniprésent dans la mémoire !
« Nosferatu, fantôme de la nuit »
avec Isabelle Adjani, actrice charnelle à l’extrême, poussée au firmament de
ses possibilités de composition par une caméra en roue libre, des cadrages
irréels avec des vues aériennes du navire (insensées pour l’époque et
révolutionnaires techniquement, on est en 1979 il ne faut pas
l’oublier !), un Jacques Dufilho au visage simiesque ressemblant à Ron
Perlman, Roland Topor en homme atteint de folie schizophrénique et… Klaus
Kinski !
LE Nosferatu, LE Dracula ! : sa
prestance et sa présence, à la hauteur de sa démesure, renvoie tous les autres
acteurs l’ayant incarné aux abysses, lui, atteignant un PIEDESTAL, par sa
composition hallucinée et hallucinante dans un métrage en état de grâce, qui imprègne l’imaginaire
du spectateur, entrainant ce dernier dans un mirage/miracle cinématographique,
le régalant et de le délectant via un style atmosphérique hors normes et d’une
singularité totale !
Un véritable tour de force cinématographique
comme seul Herzog sait le faire, avec une bourgade envahie par des milliers de
rats et des rues vidées de ses habitants !
Mais comment Herzog a-t-il pu faire pour
tourner ça ?
Le film sorti en Blu ray est un pur régal où
chaque parcelle de l’image se savoure avec délectation et tient littéralement
du miracle pour cinéphile !
« Nosferatu, Fantôme de la nuit »
va sans conteste laisser une trace indélébile, à la fois dans la rétine du
spectateur et à la fois dans la mémoire du septième art et du cinéma tout
court !
FABULEUX, un pur bijou à visionner
impérativement pour comprendre l’essence du cinéma et les fondations du film de
vampires !
Il est inconcevable de passer à côté de
« Nosferatu, Fantôme de la Nuit » !
Je dédicace cette chronique à mon fidèle ami,
Bruno Dussart, cinéphile passionné et je suis sensible au fait que Bruno
rejoigne très fréquemment les mêmes avis que moi sur des films que nous
apprécions en commun, comme par exemple, ce film de Herzog !
LONGUE VIE AU CINEMA ET LONGUE VIE AUX
VAMPIRES !
ADJANI VOUS ETES LA PLUS BELLE !
PAIX ETERNELLE A KLAUS !
Note : 10/10
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