LES AILES DU DESIR
de Wim Wenders
Allemagne
1987
avec Bruno Ganz, Peter Falk
Essai onirique fantastique
Prix de la mise en scène Festival de Cannes
en 1987
122 minutes
Synopsis :
Berlin, avant la chute du mur...
Deux anges au catogan d'une quarantaine d'années
débarquent sur la ville...
Ils ont pour faculté de deviner les pensées
des personnes qu'ils croisent et parviennent par conséquent à entendre tout
haut ce que les autres pensent dans leur intérieur...
L'un des anges se retrouve par hasard à une
répétition d'un cirque et tombe raide dingue amoureux d'une trapéziste !
Parallèlement à tout celà, un célèbre acteur
anglo saxon (Peter Falk) tourne un film sur la seconde guerre mondiale en plein
dans la ville germanique...
Durant ses pérégrinations, l'ange sera témoin
de diverses situations, notamment un grave accident de la route...
Il aime se retrouver dans la grande
bibliothèque de Berlin, qui lui permet ainsi, au gré de son humeur, d'entamer
un dialogue inconscient avec les lecteurs qui peuplent l'endroit...
Il se rend à un concert de Nick Cave and the
bad seeds et retrouve la belle trapéziste...
C'est de nouveau l'amour fou et une sensation
de plénitude bienfaitrice qui le submerge littéralement !
Mon avis :
"Les ailes du désir" est un film magnifique doté d'une force narrative
et technique sidérante...
Les acteurs (Bruno Ganz en tête) sont
impériaux et incroyables de justesse...
Le prix à Cannes en 1987 n'a pas été volé...
La caméra très fluide encaisse des plans
aériens fabuleux et le spectateur se délecte par l'immersion des décors, de la
mobilité dont Wenders fait sienne : c'est un travail d'orfèvre qui se suit avec
régal et où chaque chose est mise là avec une précision hors normes; rien n'est
laissé au hasard !
Il s'articule des liens entre le scénario, la
mise en scène exemplaire, les personnages du film et les décors très bien
exploités mais l'intelligence de traitement de l'ensemble sert de levier pour
créer une empathie du spectateur vers cette histoire d'amour qui aurait pu
paraître saugrenue si elle avait été filmée sans talent...
Bruno Ganz avec sa bonhommie flegmatique, son
visage attachant et sa naïveté angélique contribue grandement à rendre
majestueux son personnage et l'amour qu'il témoigne pour la jolie trapéziste
est inoubliable et totalement novateur dans le style sentimental, on est à
mille lieux de tous les autres films romantiques et aux antipodes des love
stories mielleuses qui pullulent au septième art...
On assiste à un spectacle monumental, étudié
au millimètre où le plaisir de l'image est la pièce maîtresse, le noir et blanc
alternant habilement avec la couleur...
Du vrai cinéma artistique !
Wim Wenders a sorti un film à la fois
fantastique, onirique, intellectuel et prenant en même temps, où l'on ne
s'ennuie pas et qui a le gage de l'intérêt qu'on lui porte, magnifié par la
flamboyance de sa mise en scène : en un mot GENIAL !
Tout en étant exigeant et d'une recherche
graphique presque chirurgicale, "Les ailes du désir" est un métrage à
voir impérativement pour acquiescer la démarche de son cinéaste et pour
comprendre l'approche de l'originalité de Wenders, qui réinvente les histoires
d'amour au septième art...
Note : 9.5/10
Je reste complètement épaté par la scène de la bibliothèque où les anges écoutent le brouhaha des pensées.
RépondreSupprimeret une question continue de me tarauder... Peter Falk joue à la fois un rôle de consolateur et de tentateur.... Ne serait-il pas le diable, ou en tout cas ce que serait le diable, dans ce monde d'anges contemplatifs ?
en effet on peut l'interpréter de cette manière là, ou alors Falk est une porte d'entrée vers la renaissance de l'ange, ce film est fascinant à tous points de vue
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