AMAZONIA
LA JUNGLE BLANCHE
de
Ruggero Deodato
1985
Etats-Unis/Italie
avec
Lisa Blount, Michael Berryman, John Steiner, Karen Black, Barbara Magnolfi,
Gabriele Tinti, Richard Lynch, Valentina Forte, Willie Aames
Film
d’aventures horrifiques
91
minutes
aka
Cut and run
Musique
de Claudio Simonetti
Sorti
en DVD chez Anchor bay
Sorti
en VHS chez UGC vidéo
Maquillages
SFX de Maurizio Trani
Synopsis :
Colombie,
un petit village au milieu des années quatre-vingts…
Quecho,
un tueur au physique horrible et à la force herculéenne, commet un massacre
auprès de trafiquants de cocaïne, il commande une tribu d’indigènes que l’on
suppose cannibales…
Miami,
Etats-Unis, Fran Hudson, une journaliste, prépare un reportage sur le trafic de
drogue, rancardée par un informateur, elle se rend dans un appartement avec son
caméraman, elle découvre une hécatombe ; une jeune femme brune qui avait
transporté de la cocaïne dans un faux bébé en plastique depuis la Colombie,
ainsi que ses acolytes ont été massacrés et dénudés ; la reporter et son
assistant partent in extremis, juste avant l’arrivée de la police…
Le
colonel Brian Horne, sorte de Colonel Kurtz, est un militaire qui s’est exilé
auprès d’une tribu de cannibales, une vidéo de lui est découverte par Fran,
cette dernière décide de partir en Colombie pour le rencontrer et
l’interviewer…
Sur
place, une superbe brune, Ana, Tommy Allo et son fils Bob, ont été enlevés par
Vlado, un guerrillero sanguinaire qui a fait main basse sur le trafic et la
conception/production de la cocaïne…
Une véritable
« guerre » sans merci a lieu entre Horne et Vlado, Quecho est l’homme
de main de tous ces massacres et quiconque osera défier cette organisation se
verra tué par ce solide gaillard…
Au
beau milieu de tout ça, Fran Hudson et son caméraman débarquent dans la forêt
amazonienne…
A
peine arrivés, un de leurs guides se fait tuer…
Mon
avis :
Voulu
par les producteurs comme une suite directe de « Cannibal
Holocaust », Deodato est bien plus malin que ça et n’applique pas bêtement
son film comme un « Cannibal holocaust » bis, il va plus loin et
signe un véritable film d’aventures ponctué de passages très gore et
franchement dégueux, boostés par la présence de l’impayable Michael Berryman,
réchappé des « Colline a des yeux » et à la trogne que l’on n’oublie
pas (il ferait peur à une couvée de singes !)…
Cette
fois, le film se démarque du grindhouse pur grâce à une interprétation
travaillée et fouillée, allant même tremper dans des passages mélodramatiques
fort bien restitués par les acteurs (Tommy qui retrouve son fils Bob qui a
frôlé la mort, Fran terrorisée qui hurle lorsqu’elle découvre des cadavres
pendus, le viol d’Ana voulu par ce salopard de Vlado –John Steiner, le
Cristiano Berti de « Ténèbres » est méconnaissable !-)…
« Cut
and run » est un métrage tonique et très rythmé qui ne fait pas dans la
demie mesure mais cela confère à rendre son postulat crédible, les paysages
sont magnifiques (on se croirait dans « Aguirre la colère de Dieu »
de Herzog et les vues aériennes sont de toute beauté, le fleuve lors du passage
en canoë, mais aussi la forêt très dense et hostile où nombre de pièges tendus
par les cannibales sont présents –attention avec la séquence de l’écartèlement,
très réaliste et hypra gore, ça ne plaisante pas !-)…
On
se régale littéralement dans cette intrigue typique des années quatre-vingts et
le film fut un beau succès au box-office (il fut même diffusé dans les cinémas
des Champs Elysées à sa sortie en 1985), on a là un pur film d’aventures gore
mis en scène par un Deodato particulièrement appliqué et maitrisant sa tâche,
qui n’est pas grisé par le culte initié par « Cannibal holocaust » et
qui n’a nullement pris la grosse tête, il est là pour donner du loisir et du
plaisir au spectateur fan du genre et ça marche au-delà de toutes les espérances !
Vous
avez des acteurs convaincants, une pointe d’érotisme, de la violence, des
décors de rêve, du suspense et de l’action, que demandez de plus ?
On
tient ici un des meilleurs films du Maestro Deodato, une œuvre rugueuse et
accessible en même temps avec des parfums capiteux où l’on ressent bien la
sueur de la transpiration des protagonistes dans cette forêt amazonienne
étouffante qui sert de levier dans le piège avec, pour seule issue, la mort…
Seuls
quelques- uns survivront et le happy end sera de rigueur avec un grand sens de
l’entertainment mais pour adultes (le film est d’une grande violence et à ne
pas montrer à un jeune public)…
Les
vrais cinéphiles fanatiques de cinéma d’exploitation ne pourront que jubiler
devant « Cut and run » qui reste unique en son genre au niveau
qualitatif et apporte une pierre à l’édifice du grindhouse italien…
Deodato
s’est surpassé, un MUST !
Note :
9/10
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