LES TROIS JOURS DU CONDOR
de Sydney Pollack
1975
Etats-Unis
avec
Robert Redford, Faye Dunaway, Cliff Robertson, Max Von Sydow, John Houseman
Thriller politique
117 minutes
Edité en blu ray chez studiocanal
aka
Three days of the condor
Budget
: 20 000 000 dollars
Synopsis
:
Ville de New York, quartier de
Manhattan, Etats unis, milieu des années soixante dix, au mois de décembre, peu
avant Noël…
Joseph Turner est un agent de la CIA
qui travaille dans une antenne de la célèbre organisation, il doit contrôler
tout ce qui est diffusé par la presse et les médias et cerner à la loupe les
articles afin de vérifier qu’il n’y a pas de sous-entendus conspirationnistes
envers le gouvernement américain…
Un midi, alors que tout semble comme
d’habitude, Turner part chercher le déjeuner pour ses collègues, à son retour
il les retrouve tous abattus !
Devant l’ampleur de cette
catastrophe, il prévient son supérieur en l’appelant d’une cabine téléphonique ;
très vite, Turner comprend qu’il n’a pas une attitude normale…
Après avoir échappé de justesse à
une fusillade dans une ruelle, Joseph Turner kidnappe une jeune femme, Kathy
Hale, de manière hasardeuse et la force à le conduire chez elle…
Joubert, un dangereux tueur à gages
sous les ordres de Higgins et de Monsieur Wabash, piste Turner…
C’est alors que Turner comprend que
ses assaillants sont en fait d’autres membres de la CIA qui éliminent les
témoins gênants ; de policière et criminelle, l’affaire devient politique
et Turner va tout faire pour, premièrement, sauver sa peau et deuxièmement,
faire éclater la vérité au grand jour….
La tâche ne sera pas aisée…
Mon avis :
« Les trois jours du condor »
est l’exemple typique du thriller politique dans le cinéma américain des années
soixante-dix et Sydney Pollack maîtrise totalement son sujet grâce à une mise
en scène fluide qui tient bien en haleine…
Il dote ses personnages d’un grand
relief et sait les diriger pour que l’ensemble paraisse crédible, donc le
scénario tient parfaitement la route, ponctué d’une ambiance riche en tension
et en paranoïa, le spectateur, tout comme Turner (excellent Robert Redford) se
méfie de tout et de tous…
Le microcosme de Manhattan avec son
architecture dense et la multitude de ses bâtiments renforce un sentiment d’étouffement,
de confinement et heureusement le personnage de Kathy (la belle Faye Dunaway)
donne une grande fraîcheur au métrage et fait rebondir l’intrigue de manière
très intéressante, l’histoire d’amour entre Turner et Kathy n’est pas nunuche
et se révèle même touchante (Pollack nous surprend avec une belle scène d’amour
bien intégrée dans le parcours des deux personnages)…
La fusillade du début est réaliste
et on comprend que l’on n’a pas affaire à des rigolos mais à des tueurs
professionnels prêts à tout pour effectuer leur funeste mission…
Redford/Turner va devoir être très
malin s’il veut s’en sortir et il rivalise d’ingéniosité et d’imagination pour
comprendre ce qui lui arrive, il se fait aider par Kathy et l’habileté de la
jeune femme lui fera trouver l’origine et la motivation de Higgins, le film
prend alors son véritable essor et s’avère glaçant, surtout avec le personnage
de Joubert, tueur impitoyable (le dénouement est sidérant !)…
Max Von Sydow, illustre comédien,
tient donc le rôle de Joubert, et autant dire que du haut de son mètre
quatre-vingt dix, les autres n’en mènent pas large, il est même carrément
flippant de froideur et de méthode, y allant frontalement, le passage avec la
sortie de l’immeuble de Turner avec les jeunes est un modèle de mise en scène
qui intègre une déviation scénaristique car Turner n’avait qu’une chance infime
de s’en sortir, le spectateur retient son souffle de façon insoutenable et dans
une atmosphère chargée en tension…
Kathy désamorce un peu la paranoïa
ambiante et son appartement sert de refuge à Turner pour se reposer et se
reconstruire après le trauma qu’il vient de vivre…
Kathy est une « personne
ressource » pour Turner et, sans s’en rendre compte, elle lui sauve la vie…
Avec « Les trois jours du
condor » on assiste à du grand cinéma dans la pure tradition du genre, à l’instar
de films comme « Marathon man », « Les hommes du président »
et même proche du cinéma d’Oliver Stone, l’outrance en moins…
Très grand réalisateur et
parfaitement appliqué, Sydney Pollack signe ici un thriller politique
exemplaire dans sa construction que tout cinéphile se doit d’avoir visionné au
moins une fois, le blu ray collector de Studiocanal est de très grande qualité
et l’image nette permettra au plus exigeant des geeks de découvrir ou
redécouvrir ce film, qui fut un beau succès au box office lors de sa sortie…
Pour comprendre les motivations du
cinéma politique américain ou tout simplement pour passer un bon moment
cinéphile, « Les trois jours du condor » est hautement recommandable…
Note : 9/10
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