samedi 18 février 2017

Les trois jours du condor de Sydney Pollack, 1975

LES TROIS JOURS DU CONDOR
de Sydney Pollack
1975
Etats-Unis
avec Robert Redford, Faye Dunaway, Cliff Robertson, Max Von Sydow, John Houseman
Thriller politique
117 minutes
Edité en blu ray chez studiocanal
aka Three days of the condor
Budget : 20 000 000 dollars
Synopsis :
Ville de New York, quartier de Manhattan, Etats unis, milieu des années soixante dix, au mois de décembre, peu avant Noël…
Joseph Turner est un agent de la CIA qui travaille dans une antenne de la célèbre organisation, il doit contrôler tout ce qui est diffusé par la presse et les médias et cerner à la loupe les articles afin de vérifier qu’il n’y a pas de sous-entendus conspirationnistes envers le gouvernement américain…
Un midi, alors que tout semble comme d’habitude, Turner part chercher le déjeuner pour ses collègues, à son retour il les retrouve tous abattus !
Devant l’ampleur de cette catastrophe, il prévient son supérieur en l’appelant d’une cabine téléphonique ; très vite, Turner comprend qu’il n’a pas une attitude normale…
Après avoir échappé de justesse à une fusillade dans une ruelle, Joseph Turner kidnappe une jeune femme, Kathy Hale, de manière hasardeuse et la force à le conduire chez elle…
Joubert, un dangereux tueur à gages sous les ordres de Higgins et de Monsieur Wabash, piste Turner…
C’est alors que Turner comprend que ses assaillants sont en fait d’autres membres de la CIA qui éliminent les témoins gênants ; de policière et criminelle, l’affaire devient politique et Turner va tout faire pour, premièrement, sauver sa peau et deuxièmement, faire éclater la vérité au grand jour….
La tâche ne sera pas aisée…
Mon avis :
« Les trois jours du condor » est l’exemple typique du thriller politique dans le cinéma américain des années soixante-dix et Sydney Pollack maîtrise totalement son sujet grâce à une mise en scène fluide qui tient bien en haleine…
Il dote ses personnages d’un grand relief et sait les diriger pour que l’ensemble paraisse crédible, donc le scénario tient parfaitement la route, ponctué d’une ambiance riche en tension et en paranoïa, le spectateur, tout comme Turner (excellent Robert Redford) se méfie de tout et de tous…
Le microcosme de Manhattan avec son architecture dense et la multitude de ses bâtiments renforce un sentiment d’étouffement, de confinement et heureusement le personnage de Kathy (la belle Faye Dunaway) donne une grande fraîcheur au métrage et fait rebondir l’intrigue de manière très intéressante, l’histoire d’amour entre Turner et Kathy n’est pas nunuche et se révèle même touchante (Pollack nous surprend avec une belle scène d’amour bien intégrée dans le parcours des deux personnages)…
La fusillade du début est réaliste et on comprend que l’on n’a pas affaire à des rigolos mais à des tueurs professionnels prêts à tout pour effectuer leur funeste mission…
Redford/Turner va devoir être très malin s’il veut s’en sortir et il rivalise d’ingéniosité et d’imagination pour comprendre ce qui lui arrive, il se fait aider par Kathy et l’habileté de la jeune femme lui fera trouver l’origine et la motivation de Higgins, le film prend alors son véritable essor et s’avère glaçant, surtout avec le personnage de Joubert, tueur impitoyable (le dénouement est sidérant !)…
Max Von Sydow, illustre comédien, tient donc le rôle de Joubert, et autant dire que du haut de son mètre quatre-vingt dix, les autres n’en mènent pas large, il est même carrément flippant de froideur et de méthode, y allant frontalement, le passage avec la sortie de l’immeuble de Turner avec les jeunes est un modèle de mise en scène qui intègre une déviation scénaristique car Turner n’avait qu’une chance infime de s’en sortir, le spectateur retient son souffle de façon insoutenable et dans une atmosphère chargée en tension…
Kathy désamorce un peu la paranoïa ambiante et son appartement sert de refuge à Turner pour se reposer et se reconstruire après le trauma qu’il vient de vivre…
Kathy est une « personne ressource » pour Turner et, sans s’en rendre compte, elle lui sauve la vie…
Avec « Les trois jours du condor » on assiste à du grand cinéma dans la pure tradition du genre, à l’instar de films comme « Marathon man », « Les hommes du président » et même proche du cinéma d’Oliver Stone, l’outrance en moins…
Très grand réalisateur et parfaitement appliqué, Sydney Pollack signe ici un thriller politique exemplaire dans sa construction que tout cinéphile se doit d’avoir visionné au moins une fois, le blu ray collector de Studiocanal est de très grande qualité et l’image nette permettra au plus exigeant des geeks de découvrir ou redécouvrir ce film, qui fut un beau succès au box office lors de sa sortie…
Pour comprendre les motivations du cinéma politique américain ou tout simplement pour passer un bon moment cinéphile, « Les trois jours du condor » est hautement recommandable…

Note : 9/10




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