EXTERMINATOR
2
de Mark
Buntzman
1984
Etats-Unis
avec Robert Ginty, Deborah Geffner,
Mario Van Peebles, John Turturro, Frankie Falson
Film de self defense/polar
Produit
par la Cannon films
89 minutes
Budget : 3 000 000 dollars
Recettes mondiales : 3 700 000
dollars
Synopsis :
New
York, 1984…
John
Eastland, un homme d’une trentaine d’années, cache, sous une allure de quidam,
une double vie : il est un justicier armé d’un lance-flammes qui fait la loi,
SA loi et qui zigouille tous les malfrats et délinquants qui gangrènent la
métropole ; John a pour habitude de fréquenter un bar où se produit
Caroline, une superbe danseuse ; ils tombent rapidement amoureux…
Be
Gee, un ami de John, possède un camion- benne et sillonne les quartiers chauds ;
un gang de terrifiants malfaiteurs est dirigé par X, un homme colossal qui
passe un marché avec les parrains de la drogue new-yorkaise…
X et
ses hommes se livrent à des actes crapuleux et tuent systématiquement leurs
victimes « car il ne doit y avoir aucun témoin », lors d’un braquage
d’une supérette, le frère de X est tué brûlé par Eastland ; les hommes de
X retrouvent la trace de John !
Alors
que John et Caroline se promènent dans un parc, des voyous agissant sous les
ordres de X tabassent Caroline, sous les yeux impuissants de John…
Celle-ci
perd l’usage de ses jambes et se retrouve en fauteuil roulant…
Fou
de rage et avec l’aide de Be Gee, John fait parler un membre du gang et lui
demande l’adresse de la planque de X, il jure de le tuer !
Lourdement
armé, John se rend avec le camion benne et défonce les murs de l’entrepôt de X,
alors que celui-ci se trouvait en pleine transaction avec les mafieux…
Une
lutte à mort s’engage alors…
Mon
avis :
On
est en 1984 et la Cannon films, firme de Menahem Golan et Yoram Globus, est prête
à tout pour engranger de l’argent, même avec des productions peu glorieuses,
donc ce « Exterminator 2 » suite improbable de l’excellent « Droit
de tuer » de James Glickenhaus sorti quelques années avant, ne s’embarrasse
pas de la moindre crédibilité et débite un flot de violence(s) quasi
ininterrompue pendant une heure et demie…
Histoire
bâclée, comédiens au minimum de leurs capacités (sauf Mario Van Peebles,
charismatique, sorte de Michael Jackson brutal avec son regard de psychopathe),
séquences grossières avec le « nettoyeur » au lance-flammes, le
spectateur peine à s’intéresser à une intrigue écrite sur le verso d’un timbre-
poste…
Il
faut vraiment laisser son cerveau au vestiaire avant d’entamer le visionnage d’ »Exterminator
2 », malgré quelques passages d’une brutalité inouïe (le couple de
personnes âgées tué au début), Buntzman a mis le paquet de ce côté-là et
le film écopa d’une interdiction aux moins de seize ans à sa sortie en salles ;
la scène de sexe entre Ginty et Geffner est nulle et non avenue, Buntzman
pensant appâter le chaland mais c’est inutile, le passage est un simple
prétexte pour nous dévoiler la plastique de Deborah Geffner, un peu comme pour
les films Grindhouse, mais en moins réussi…
« Exterminator
2 » est une partie de ping-pong axée sur la vengeance (tu tues mon frère,
je me venge, je tue ta femme et caetera…), décliné avec un sens de la
psychologie des personnages famélique voire inexistant, « Exterminator 2 »
n’a qu’un intérêt très limité cinématographiquement parlant et la Cannon allait
nous resservir le même postulat en mieux avec « Cobra » de Pan
Cosmatos avec Sly sorti deux ans plus tard, « Exterminator 2 » est,
en quelque sorte, une ébauche de tous les codes cannoniens qui pulluleront dans
les années quatre-vingts…
Rigolo
et à la limite du ridicule avec certains plans comme les danseurs de break
dance sapés comme Michael Jackson (décidément !) et complètement à la
ramasse parfois (le flic de la police montée qui va chercher une ambulance et
qui dit à Ginty de rester avec la victime, la voiture des convoyeurs de fond
attaquée en pleine nuit –genre les convoyeurs travaillent à deux heures du
matin !-, la danse de Caroline, Ginty à l’expressivité monolithique)…
Les
raccourcis scénaristiques à pléthore donnent l’impression que l’équipe du film
ne s’est vraiment pas foulée (le médecin qui montre la radio à John et hop le
plan suivant Caroline rentre chez elle en fauteuil), l’ensemble peine à dégager
une empathie pour les personnages, on est dans le bas niveau du film d’action…
Si
vous n’avez rien d’autre à vous mettre sous la dent et que vous êtes fan de
films comme « Le justicier de New –York » ou « Vigilante »,
à la rigueur, vous y trouverez votre compte avec « Exterminator 2 »
en étant pas trop difficile, pour les autres, le public traditionnel, « Exterminator
2 » est dispensable…
Note : 4/10