ZEDER
de Pupi
Avati
1983
Italie
avec
Gabriele Lavia, Anne Canovas, Cesare Barbetti, Bob Tonelli, Paola Tanziani,
Veronica Moriconi
Fantastique
98 minutes
Blu ray sorti chez The Ecstasy of
films
Musique
de Riz Ortolani
aka Revenge of the dead
Synopsis :
France,
ville de Chartres en 1956…
Gabriella
Goodman, une fillette qui est médium, entend des voix venues de l’au-délà…
La
police découvre dans le sous-sol de la maison où elle vit un corps d’un mort,
en grattant le sol ; la fillette a été attaquée auparavant et mutilée à la
jambe, mais personne n’arrive à trouver d’explication logique à tous ces
événements…
Italie,
Bologne, en 1983…
Stefano
est un étudiant mais aussi un écrivain ; pour son anniversaire, sa femme,
Alessandra, une superbe brune, lui offre une machine à écrire ; lorsque le
ruban de la machine à écrire se casse, Stefano le retire totalement et découvre
des caractères qui ont été saisis auparavant ; il est fasciné par ce texte
qui parle des terrains « K » et de correspondance avec les « voix
de l’au-delà »…
Stefano
rencontre le docteur Meyer et lui fait part de sa découverte ; Gabriella
Goodman, la fillette du début du film, est devenue une femme d’une vingtaine d’années,
elle aguiche Stefano, qui refuse ses avances…
De
fil en aiguille, Stefano entraine Alessandra à Rimini, puis fait des
découvertes colossales pour son enquête, notamment un cimetière et un caveau,
puis un terrain en construction d’un complexe hôtelier qui sera abandonné…
Alessandra
rentre, dans un premier temps, à Bologne et laisse Stefano se débrouiller seul ;
par un accès souterrain, Stefano se rend dans l’hôtel en construction, il s’agit
bel et bien de l’un des terrains « K » expliqués par Paolo Zeder, l’homme
qui a mis au grand jour toute cette légende ; Stefano va découvrir quelque
chose d’incroyable et sa vie se trouve menacée !
Mon
avis :
Dès
le début du film, on comprend qu’on a affaire à du très lourd, c’est une
déclinaison très bavaienne du film de demeures qui est quasiment un
copier/coller de séquences de « Opération peur », puis « Zeder »
bifurque avec une finesse hors du commun sur le thème des morts revenant à la
vie, mais d’une façon si atypique, si novatrice qu’Avati s’est démarqué en
permanence dans sa mise en scène de ses prédécesseurs ayant abordé cette
thématique…
« Zeder »
est prodigieux à tous les niveaux, simple et alambiqué en même temps, il donne
un visage inexploré au cinéma fantastique italien et concasse tous les codes de
celui-ci (une grande pudeur sur les effets gore, un horrifique suggéré, des
personnages multiples qui compliquent et perturbent le spectateur) et le
mystère plane entièrement sur l’histoire, exemplaire, et ponctuée de
fulgurances graphiques (un peu comme dans « Carnival of souls »)…
Très
peu de metteurs en scène peuvent se permettre une telle liberté de ton sans se
casser la gueule et dans l’ensemble, il est incontestable qu’Avati a remporté
son pari haut la main, son talent et la force de sa réalisation fascinent
autant qu’ils bluffent, « Zeder » est un chef d’œuvre de cinéma
insolite et donne une saveur immense au genre, par le biais de séquences
courtes, habiles et allant à l’essentiel…
Le
spectateur est, dès lors, immergé dans une aventure cinématographique folle
mais où tout est maitrisé, Avati nous invite à un voyage onirique et baroque
avec un Gabriele Lavia qui semble embarqué sur un point de non-retour, mais
dont la pugnacité à découvrir le pourquoi du comment fait un effet boule de
neige, tout comme lui, le spectateur veut aussi savoir l’origine de tout cela…
La
musique de l’immense Riz Ortolani apporte une dimension singulière au film,
elle porte l’histoire et les séquences, suscitant la peur ou l’interrogation,
elle contribue également à la réussite de l’œuvre…
« The
Ecstasy of films » en sortant « Zeder » sur un format blu ray
dans un superbe packaging a réussi un tour de force, que dis-je, un MIRACLE car
le film était épuisé en DVD aux Etats-Unis et le travail gigantesque de
Christophe Cosyns, toujours plus impliqué pour satisfaire les cinéphiles, est
une nouvelle fois prodigieux !
Si
nous n’avions pas cette passion commune, « Zeder » ne serait pas
disponible, aujourd’hui en 2017, sa rareté et son atypisme donnent encore plus
de respect à « The Ecstasy of films » de l’avoir édité et mis à
disposition, bravo à cette maison d’éditions pour son application, son
implication et son travail de fourmi !
« Zeder »
est un pur bijou à visionner impérativement, il figure tout en haut d’un pan du
cinéma fantastique transalpin et l’occasion que nous donne « The Ecstasy
of films » de découvrir ou redécouvrir ce film, c’est du pain béni !
Un
must have absolu !
Note :
9.5/10
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