SUBWAY
De Luc
Besson
1985
France
Avec
Christophe Lambert, Isabelle Adjani, Michel Galabru, Jean Réno, Jean Bouise,
Richard Bohringer, Jean-Hugues Anglade, Eric Serra, Jean-Pierre Bacri
Conte
moderne/polar dramatique
104
minutes
Musique
d’Eric Serra
Décors
d’Alexandre Trauner
Distribué
par Gaumont films
César
du meilleur acteur, du meilleur son et des meilleurs décors en 1985
Box-
office en France : quasiment 3 000 000 entrées
Recettes
aux Etats-Unis : 390 659 dollars
Synopsis :
Paris,
milieu des années quatre-vingts…
Fred,
un jeune homme à la chevelure péroxydée est au volant de sa 205 GTI, il roule à
vive allure car il est poursuivi par quatre hommes au volant d’une Mercedes ;
Fred a dérobé lors d’une réception des documents confidentiels appartenant à
Monsieur Kerman, un homme riche et influent, les documents se trouvaient dans
un coffre-fort et Fred a une manie : il ne supporte pas les coffre-forts
et les fait exploser à chaque occasion…
Après
la poursuite, Fred percute l’entrée d’une station de métro, ses assaillants le
poursuivent à pied mais ne parviennent pas à l’attraper !
Fred
décide d’élire domicile dans le métro et rencontre Jean-Louis, un voleur en
rollers qui est recherché par la police, il rencontre des musiciens dont
Enrico, un bassiste et un batteur…
Héléna,
la femme de Kerman, est mandatée par celui-ci et parvient à retrouver Fred ;
fascinée par les « habitants » qui peuplent le métro et ses divers
labyrinthes, Héléna passe une nuit avec Fred et ses amis…
Le
lendemain, Kerman la retrouve, il est bien décidé à récupérer les fameux
documents même s’il faut employer la force…
Ne
se doutant pas qu’il est en danger de mort, Fred rassemble tous les musiciens
qu’il a rencontrés et organise fortuitement un concert en menaçant des
musiciens venant interpréter du Brahms…
Le
concert débute, Fred est dans le viseur d’un tueur, homme de main de Kerman !
Mon
avis :
Tourné
en dix- neuf semaines, second long métrage de Besson, « Subway » est
une réussite, un film qui remporte l’adhésion inévitablement grâce à une
sympathie et un dynamisme innés, c’est aussi le retour d’Isabelle Adjani après
trois ans d’absence après « L’été meurtrier » et un rôle en or pour
Christophe Lambert qui sera récompensé par un César…
Besson
met les coudées franches avec un début sur les chapeaux de roues
particulièrement jouissif et ça n’arrête pas, « Subway » passe à
vitesse grand V, rythmé par une musique omniprésente composée par un Eric Serra
au firmament de son art…
Peinture
décalée et vrai faux polar, « Subway » prend le prétexte des papiers
compromettants pour, en fait, axer son propos sur la faune du métro, mais aucun
misérabilisme là- dedans mais des personnages authentiques qui gravitent autour
d’un Fred/Christophe Lambert et se jouent de la police balourde (fantastique
Michel Galabru !) servie par des flics incompétents (Bacri en plein syndrome
Gilles de la Tourette est à mourir de rire face à un Anglade rapide comme un
renard, qui nous vaudra une poursuite d’anthologie !)…
Besson
est à l’aise et ça se voit instantanément, il filme avec des plans en
mouvements frontaux à reculons de caméra et nous gratifie de moments
délectables, que ce soit l’enchainement du film (l’anniversaire de Youssef avec
le fondu au noir tonitruant de la rame de métro arrivant à une station, le
final avec la chute de Fred dans les bras d’Héléna filmé du plafond –un peu
comme dans « Taxi driver »-) mais aussi cette Adjani coiffée en punky
girl qui débarque à la soirée et envoie balader tout le monde devant les yeux
ahuris de son époux (l’actrice a bien dû s’amuser en tournant cette séquence !)…
Qu’il
est bon de visionner « Subway », un vrai plaisir de cinéphile loin
des bessonades foutages de gueules que le bougre nous sort actuellement !
Tous
ceux qui ont vu « Subway » s’en rappellent inévitablement grâce à une
singularité et une originalité rarement vues auparavant, Besson a réinventé le
genre du cinéma populaire hexagonal et le public ne s’y est pas trompé, adulant
le film et lui ouvrant des portes plus larges (« Subway » s’est
exporté aux Etats-Unis !)…
Quoiqu’il
en soit, on se prend un panard absolu avec « Subway », véritable
peinture des années quatre-vingts, pas de violence, pas de sexe mais une belle
histoire et un tremplin pour certains acteurs (Jean Réno, Jean- Hugues Anglade
qui explosera avec Beineix dans « 37,2, le matin » l’année suivante),
non là franchement Besson a frappé très fort, que l’on apprécie ou non le
bonhomme on ne peut lui enlever la performance avec « Subway », la
gageure était immense mais il a gagné son pari aisément…
Tonique,
frais et jubilatoire, « Subway » est un des meilleurs films français
du milieu des années quatre-vingts qui contentera indéniablement les cinéphiles
tout comme le public friand de films fédérateurs…
Un
sans- faute !
Note :
9.5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire