VIVRE
ET LAISSER MOURIR
de Guy
Hamilton
1973
Grande-Bretagne
avec Roger Moore, Yaphet Kotto, Jane
Seymour, Gloria Hendry, Geoffrey Holder, Clifton James, Julius W.Harris
Espionnage/aventures/action
122
minutes
Collection
James Bond
aka Live
and let die
Chanson
du générique interprétée par Paul Mac Cartney
Maquillages
de Rick Baker
Budget :
7 000 000 dollars
Recettes
mondiales : 126 377 836 dollars
Synopsis :
Villes
de New York, de la Nouvelle Orléans en Louisiane, ile de San Monique aux
Caraïbes, début des années soixante-dix…
Trois
membres du MI6 (des collègues de James Bond) sont assassinés de façon brutale,
un d’eux, membre des Nations unies, est abasourdi par son casque stéréo et
meurt d’un arrêt cardiaque, un autre est tué lors d’une cérémonie vaudou par le
venin d’un serpent et le troisième est poignardé en pleine rue lors d’une
procession funèbre ; James Bond doit mener l’enquête suite à une directive
de ses supérieurs…
Tous
les éléments de son début d’enquête le font rejoindre le docteur Kananga, un
dangereux gourou noir qui sévit dans des souterrains et des passages secrets
disséminés dans des commerces ou des restaurants des quartiers noirs de New
York…
Durant
ses pérégrinations, Bond fait la connaissance de Solitaire, une très belle
cartomancienne, et de Félix Leiter, qui
sera son allié pour essayer de coincer Kananga…
Kananga
est secondé par Tee Hee, son homme de main qui possède un bras d’acier et qui s’avère
redoutable et très dangereux ; pour financer ses rites vaudous et l’embrigadement
de ses disciples possédés, Kananga pratique un immense trafic de drogue
(héroïne et cannabis par le biais de la culture locale de pavots)…
Bond
se rend dans le repaire de Kananga sur une ile des Caraïbes avec Solitaire, la
belle qu’il a séduit ; Bond est fait prisonnier par Tee Hee et réchappe de
justesse à des crocodiles…
Le
shérif J.W. Pepper provoque une immense course poursuite avec les hommes de
Kananga et Bond se retrouve prisonnier avec Solitaire…
Kananga
leur a réservés un sort atroce, mais c’est sans compter sur la montre
magnétique, nouveau gadget de James Bond qui lui sera particulièrement utile…
Mon
avis :
« Vivre
et laisser mourir » est un James Bond singulier à plus d’un titre, c’est
celui qui intronise Roger Moore dans la peau de 007, il endosse pour la
première fois le rôle du célèbre agent secret et avec la plus grande classe,
mais le film est également un des plus originaux de la saga puisqu’il emprunte
largement la thématique de la blaxploitation, alors en plein essor à l’époque
via notamment, les Black Panthers qui étaient très actifs en 1973 et qui
faisaient rayonner leurs influences, « Live and let die » est un
festival de deux heures de blaxploitation
avec une omniprésence d’acteurs noirs, pratiquement à chaque plan…
Le
mythe et les rites du vaudou sont également à part entière intégrés dans la
dynamique de l’action et le pauvre Roger Moore a bien du mal à les combattre,
il est malmené, frappé et bousculé sans cesse et heureusement sa montre à
magnétisme lui sauvera la mise…
Pour
les James Bond girls, leur charme est disséminé le long du métrage, mais c’est
Jane Seymour qui remporte la palme, le personnage de Gloria Hendry étant zappé
au bout de quarante minutes…
L’acteur
Yaphet Kotto, que l’on reverra dans le
premier « Alien » six ans plus tard, tient une composition
impeccable, à la fois terrifiant et forçant le respect ; le père James
Bond en bave avec lui et toute sa clique de malfrats vaudous et le personnage
de Tee Hee avec sa pince au bras n’est pas sans évoquer celui qui arrivera bien
plus tard dans la saga, « Requin » incarné par Richard Kiel, qui,
lui, se dote d’une mâchoire en acier, bref, tout ce beau monde fait partie
intégrante du bestiaire des James Bond qui en fit sa renommée et que le
spectateur ne pouvait oublier !
Il
fut très dur de mettre en scène les poursuites et plusieurs cascadeurs se sont
retrouvés à l’hôpital lors de scènes foirées mais hyper dures à rendre crédibles
(Hamilton dut retourner plusieurs fois certains passages pour arriver à un
résultat à peu près correct, notamment les séquences avec les hors bords)…
Le
passage le plus impressionnant et que l’on retiendra entre mille est la scène
avec les crocodiles qui reste un moment de cinéma intense et où le hors champ
est légion, tout cinéphile adepte de la technique de tournage se délectera
devant ce plan séquence réalisé haut la main et sans le moindre accroc, ça se
savoure…
On
peut dire que Roger Moore réussit à merveille son entrée dans la peau de 007 et
élabore son style et sa classe légendaires pour demeurer un des meilleurs
acteurs qui porte James Bond…
Assez
violent il faut le reconnaître, « Vivre et laisser mourir » est l’exemple
parfait de la tentative de revigorer le mythe de 007 et Guy Hamilton s’y
emploie pour le plus grand bonheur du spectateur cinéphile, le pari est
amplement réussi et l’on passe deux heures de pure détente…
« Vivre
et laisser mourir » est un pur bijou et les fans puristes de la saga, tout
comme le public fan d’action et même de blaxploitation, y trouveront leurs comptes
sans difficulté…
Une
réussite indéniable, bourrée de charme et d’action…
Note :
8/10
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