STARGATE
La
porte des étoiles
de Roland
Emmerich
1994
France/Etats-Unis
avec
Kurt Russell, James Spader, Jaye Davidson, Alexis Cruz, Mili Avital
121
minutes
Fantastique/Aventures
Budget :
55 000 000 dollars
Recettes
mondiales au box- office : 196 600 000 dollars
Synopsis :
Etats-Unis,
milieu des années quatre-vingts dix…
Daniel
Jackson, un éminent égyptologue, donne une conférence, les thèses qu’il
développe semblent délirantes et l’assemblée décontenancée présente dans la
salle quitte le lieu ; Jackson aurait découvert des codes permettant de
rejoindre un univers parallèle !
L’armée
s’intéresse à tout cela, le colonel Jack O’Neil, un militaire qui a perdu son
fils se fait réintégrer et est missionné avec Jackson et quelques autres hommes
aguerris pour traverser un champ magnétique, enfoui secrètement dans une base
souterraine de l’armée américaine…
Lorsque
ces hommes atteignent la « porte des étoiles », ils se retrouvent
dans un endroit désertique ressemblant au Sahara…
Jackson
trouve une sorte de chameau mutant puis les militaires découvrent Râ, un demi
dieu et toute une population d’autochtones dont Skaara et Sha’uri…
Des
êtres belliqueux terrorisent ces villageois et ont formé une base sous la forme
d’une gigantesque pyramide d’où s’échappent des vaisseaux spatiaux…
Alors
que les belligérants attaquent la ville de Nagada, O’Neil et ses hommes (avec l’aide
de Jackson) comprennent qu’ils ont pour mission de sauver la population
opprimée…
Une
lutte sans merci est alors amorcée !
Mon
avis :
Roland
Emmerich ne s’est, une fois de plus, pas trop foulé et concentre surtout son
film sur le spectaculaire, un peu comme aux jeux vidéos, au détriment de la
psychologie des personnages voire même la direction d’acteurs (catastrophique),
il n’exploite pas du tout le côté dramatique de la mort du fils de Jack O’Neil
(Kurt « Snake Plissken » Russell, ici l’ombre de lui-même) qui aurait
pu donner de la consistance à ce personnage et privilégie une histoire assez
invraisemblable et souffrant de lacunes énormes (le langage des militaires est
le même que certains des villageois et ils arrivent à communiquer !) ;
Emmerich ne se préoccupe pas trop de la crédibilité du scénario et il y a un
gros handicap : les dialogues très vulgaires et parfois débiles (« c’est
parti mon kiki », « passe le bonjour à Toutankhamon, ducon ! »,
ça a beaucoup de mal à passer, même un gamin de CE2 n’aurait pas oser !)…
En
fait, pour certaines séquences on est même proche du NANAR, la scène de la
minuterie c’est tout ce qu’il ne faut pas faire dans un montage et Emmerich
saute à pieds joints dans la connerie (le passage dure facilement un quart d’heure
pour un compte à rebours programmé à sept minutes et on voit le compteur au
moins dix fois à l’image, ça ne colle pas du tout et ça en devient risible !)…
James
Spader semble distant de son personnage et éternue et se mouche en permanence
(ça va cinq minutes), la mini love story avec la jeune autochtone ne tient pas
la route et bien sûr, cliché absolu !, on a droit au baiser final,
Emmerich bouffe à tous les rateliers et n’imprime jamais un style novateur,
différent ; il ne fait que reprendre ce qu’il a vu dans d’autres films et,
au final, reproduisant tous les poncifs du film d’aventures et de science –
fiction, il n’apporte rien du tout au cinéma !
Et
puis le film met un temps fou à rentrer dans l’action, il se réveille juste à
sa moitié, au bout d’une heure !
Ce
qui est hallucinant, c’est l’argent que « Stargate » a coûté : 55
millions de dollars, et aucune imagination ni qualité, mais il a tout de même
rapporté quasiment quatre fois plus !
« Stargate »
a hyper mal vieilli, même si, reconnaissons que les effets spéciaux sont assez
bluffants, mais disséminés avec parcimonie dans le film…
Il y
manque le relief d’un Spielberg ou d’un Carpenter, Roland Emmerich ne fait que
débiter des scènes friquées sans la moindre âme et ne se préoccupe guère des
protagonistes, il bourrine sur les passages impressionnants (il fait ça dans
tous ses films, en fait) mais se contrefout de « l’humain », des
relations humaines et de l’aspect humaniste…
Mais
bon, vu que ça marche au box- office, Emmerich aurait tort de se poser des
questions donc il continue à nous servir la même soupe, les mêmes films
calibrés block busters et le public (le plus souvent des ados) suit…
Sur
son dernier film, la suite de « Independence day » sortie en 2016, là
par contre il s’est gamellé royalement et ce film annonce presque sa fin de
règne !
Bref,
il aurait vraiment dû faire des efforts mais apparemment, ça doit lui passer
derrière la tête, son cinéma est creux, vide et toujours formaté de la même
façon, quel dommage !
Malgré
une ou deux scènes plutôt réussis (le passage dans l’hyper espace, la vision de
la pyramide, les attaques des vaisseaux avec bombardements dans le sable), « Stargate »
reste un film de bas niveau souffrant de ses clichés et demeurant très faible
en densité…
Le
seul avantage est qu’il est tout public, donc si vous avez des enfants, foncez,
vous pouvez leur montrer ce spectacle !
Quant
aux autres, les cinéphiles qui scrutent les moindres détails de la qualité d’un
film, ils pourront vite s’apercevoir que cette qualité, justement, est absente…
Note :
3/10
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