VIERGES
POUR LE BOURREAU
de Massimo
Pupillo
aka Max
Hunter
1965
Italie/Etats
unis
avec
Femi Benussi, Mickey Hargitay, Walter Brandi, Alfredo Rizzo, Moa Tahi, Rita
Klein
Film
gothique fantastique
85
minutes
DVD
édité chez Artus films
aka Il
Boia scarlatto
aka
Bloody pit of horror
Synopsis :
Un
petit village d’Italie, au milieu des années soixante…
Daniel
Parks, un directeur d’éditions de romans-photos accompagne toute une équipe de
mannequins aussi bien féminins que masculins, ainsi qu’un photographe et Nick, un
écrivain ; leur but est de trouver un endroit insolite où ils feront une
série de clichés pour le magazine, Daniel Parks étant pris à la gorge et sa
revue au bord de la faillite…
Les
jeunes gens jettent leur dévolu sur un château de vieilles pierres qu’ils
trouvent de manière fortuite et qui semble inoccupé, l’un des hommes présents
escalade un muret et ouvre aux autres qui s’installent illégalement au sein du
manoir…
Très
vite, ils vont s’apercevoir qu’ils ne sont pas les seuls dans ce lieu et leur
hôte, un homme très bizarre leur propose l’hospitalité uniquement pour la nuit ;
il s’agit de Travis qui a flashé sur Suzy, un des jeunes mannequins, et qui a
des desseins libidineux sur la jeune femme…
L’équipe
se met en place et le photographe commence à prendre des clichés qui mettent
en scène les mannequins…
Travis
reluque les superbes jeunes femmes lorsqu’elles sont dévêtues par les yeux d’une
gargouille située sur le dessus d’une cheminée…
C’est
alors qu’au prologue, on apprend que quelques siècles auparavant, un bourreau
sadique qui avait violé des femmes vierges, fut tué et entreposé dans un
sarcophage à piques, laissé pour mort, le bourreau est en fait reclus dans les
caves souterraines du fameux château où se trouvent justement les mannequins et
le photographe !
Lorsque
deux hommes décident d’aller voler du vin dans les caves du châtelain, l’un d’eux
renverse par inadvertance une hallebarde qui casse le cadenas du sarcophage !
Le
bourreau légendaire se réveille et peut ainsi assouvir ses pulsions en
commettant de nouveaux crimes sur les jeunes femmes…
Mais
une révélation surprenante et inattendue va émailler le film d’un rebondissement,
Travis, le châtelain, connaissait la présence du bourreau et cet homme est
possédé lui-aussi !
Personne
ne se méfie de lui, ce qui va amplifier le malaise et décupler les crimes !
Mon
avis :
Tourné
dans la foulée et à quelques jours d’intervalles avec « Cimetières pour
morts vivants », ce « Vierges pour le bourreau » est un très
sympathique cocktail d’épouvante et d’érotisme, pourvu de scènes de tortures et
de passages scabreux…
Le
passage de voyeurisme sur les filles à la plastique irréprochable n’est pas
sans rappeler le reluquage de Perkins dans le « Psychose » d’Hitchcock
sorti cinq années auparavant et l’ensemble se suit allègrement avec un
personnage principal du « bourreau » particulièrement pervers et
sadique ; il y a une très grande inventivité dans les instruments de
torture et une grande application aussi bien pour les costumes que pour les
décors…
Dès
l’entame avec un prologue qui sera repris dans « Le vampire et le sang des
vierges » de Harald Reinl (le cinéaste teuton nous a fait un copier coller
flagrant !), on comprend que le sadisme sera inhérent au métrage et
Pupillo, sous l’appui des producteurs américains, a mis le paquet pour
respecter les codes du gothique, mais en pimentant l’intrigue avec l’originalité
des mannequins et du photographe venus ici pour faire des clichés pour un
roman-photo, ainsi ce ne sont pas juste des personnes lambda qui sont la cible
du bourreau mais de frêles jeunes filles, ce qui, bien entendu, sera un bon
prétexte pour dévoiler leurs plastiques et leurs charmes, les donzelles étant
évidemment hyper sexuées et peu avares de leurs attributs…
Les
protagonistes sont pour la plupart extrêmement couillons et le jeu de massacre
engagé sera réjouissant, exactement comme l’avait fait Bava dans « L’ile
de l’épouvante », ces idiots empreints de vénalité, le bourreau se fera un
plaisir de les occire et le spectateur prendra part à cette annihilation, dans
un mixage de stupre et de décadence (Pupillo sait y faire et ne recule devant
aucun stratagème pour appuyer là où ça fait mal, avec un passage
particulièrement osé où une pique lacère des tétons avec deux filles
tournantes)…
Le
scénario est très habile avec un rebondissement inouï vers le dernier quart d’heure
que nul n’aurait soupçonné, aussi bien les pauvres victimes du film que le spectateur….
« Vierges
pour le bourreau » est intrinsèquement hyper vintage et kitsch et c’est le
témoignage absolu de films qui étaient projetés dans les cinémas de quartier
comme le Ritz, le Colorado ou le mythique Midi-Minuit, par conséquent il rend
honneur à ces lieux cultes et ravira les cinéphiles nostalgiques de ces petites
productions fantastiques gothiques pas prétentieuses pour deux sous qui
florissaient sur les écrans des salles obscures dans les années soixante
soixante –dix….
Pur
régal, « Vierges pour le bourreau » bénéficie d’un rythme soutenu et
même de bagarres proches de la savate qui donnent ainsi une plus-value de
tonicité à un film regorgeant d’énergie et de dynamisme…
Comme
toujours, l’édition DVD de Artus films est impeccable, avec une image superbe
et un travail d’orfèvre et un Alain Petit qui s’est surpassé dans les bonus et
qui nous apprend des tas de choses, ses
informations sont une mine d’or et sa prestation cinéphilique immanquable !
Considéré
à juste titre comme un film culte, « Vierges pour le bourreau » n’a
rien perdu de son impact et s’impose même comme l’un des meilleurs fleurons du
cinéma gothique transalpin du milieu des années soixante…
Un
film que l’on n’oublie pas et qui reste indispensable à acquérir pour tout
cinéphile fanatique de ce genre, la nostalgie amplifie l’empathie immédiate que
l’on aura en le visionnant…
Note :
8/10
Dédicacé
au camarade Frédéric Nury
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