LE
NOM DE LA ROSE
de Jean-Jacques
Annaud
1986
France/Italie/Allemagne
avec Sean Connery, Christian Slater,
F. Murray Abraham, Ron Perlman, Michael Lonsdale, Valentina Vargas, Vernon
Dobtcheff, William Hickey, Helmut Qualtinger
Policier médiéval
131 minutes
aka The name of the rose
Scénario
de Gérard Brach, Jean-Jacques Annaud, Andrew Birkin, Alain Godard, Howard
Franklin
d’après
le roman d’Umberto Eco
Musique
de James Horner
César
du meilleur film étranger en 1987
Budget
estimé : 20 000 000 dollars
Recettes
mondiales au box-office : 77 000 000 dollars
Chef
opérateur : Tonino delli Colli
Synopsis :
Au
quatorzième siècle, dans un monastère au nord de l’Italie, Guillaume de
Baskerville, un moine franciscain et son disciple novice Adso de Melk, sont
venus au sein d’une abbaye pour étudier et dans le cadre de leur parcours
religieux…
Très
vite, les deux hommes sont témoins de morts violentes sur plusieurs moines…
L’un
d’eux est retrouvé noyé dans un chaudron, un autre meurt d’un malaise…
Guillaume
de Baskerville est un érudit et cherche absolument à trouver la cause de ses
morts, il vérifie méthodiquement les endroits adjacents au monastère, notamment
des traces de pas dans la neige laissées par une sandale, il éduque Adso de
Melk par la même occasion et lui forge son intelligence et son sens de la déduction…
Lors
d’une séance de lecture à la bibliothèque de l’abbaye, un des moines a peur d’une
souris, ce qui provoque l’hilarité et la moquerie des autres moines présents, c’est
alors que l’abbé régisseur du lieu leur rappelle qu’il ne faut jamais rire, ce
à quoi Guillaume de Baskerville lui répond que « le rire est le propre de
l’homme »…
Guillaume
de Baskerville comprend alors que les morts violentes viennent d’un livre d’Aristote
sur le rire, livre interdit et conspué par l’abbé en chef, mais que les moines
convoitent à tout prix !
Guillaume
relève qu’à chaque cadavre figure une trace noire sur la langue et sur le doigt…
Faisant
le parallèle avec un poison apposé sur les pages d’un livre, De Baskerville,
accompagné d’Adso, parvient à s’introduire dans un passage secret de la
gigantesque bibliothèque…
Pendant
ce temps, Bernardo Gui, l’inquisiteur, arrive dans le monastère ;
Guillaume a tout compris et tout découvert !
Le
jeune Adso a rencontré fugacement une jeune bohémienne, il en est tombé
amoureux !
Salvatore,
un des moines, la bohémienne et un autre moine sont finalement condamnés au
bûcher pour hérésie par Bernardo Gui !
Guillaume
de Baskerville, enfermé dans un labyrinthe de la bibliothèque, dit à Adso de
partir ; l’abbaye prend alors feu !
Mon
avis :
« Palimpseste »
du roman éponyme d’Umberto Eco, ce « Nom de la rose » est un immense
film, peut être le meilleur de Jean Jacques Annaud avec « La guerre du feu »,
il a réécrit l’histoire par-dessus celle du roman (c’est la définition d’un
palimpseste), il a fallu cinq personnes dont Annaud lui-même pour travailler
sur le scénario et le résultat est époustouflant !
C’est
du même niveau que des films comme « Aguirre, la colère de dieu », on
pense souvent à ce film et le passage de la bibliothèque avec les fresques de
têtes de morts fait directement penser au début du « Nosferatu, fantôme de
la nuit » tourné six ans auparavant !
Mais
il n’y a pas que du polar et de l’investigation dans ce « Nom de la rose »,
il se glisse une mini-histoire d’amour avec une des plus belles scènes de
copulation de l’histoire du cinéma !
Les
décors et notamment l’abbaye ont été construits pour l’occasion, cela n’a pas dû
être simple et il fallait un cinéaste de la trempe d’Annaud pour mettre en
scène l’histoire ; on est pris instantanément dans le film et ce, dès la
première seconde, avec la voix off (en fait celle de Adso plus âgé, qui raconte
l’aventure qui lui est arrivé) ; les trognes des personnages (Ron Perlman
et son visage simiesque) sont inoubliables, tout est joué à la perfection et
avec une grande sensibilité, Sean Connery est impérial et Christian Slater dont
c’est le premier rôle s’en sort parfaitement bien…
« Le
nom de la rose » est un film immersif, une immersion dans un monde d’un
autre temps avec une histoire à part, singulière et hyper envoutante ;
alors quand la mise en scène suit bien derrière et que l’on ne déplore aucune
fausse note, c’est juste simplement un PLAISIR TOTAL…
Le
travail accompli est titanesque et sept caméras ont été utilisées pour filmer l’incendie
final, seulement trois ont fonctionné, Annaud, particulièrement malin et
intelligent, a su créer l’illusion en mettant à l’envers certains plans
identiques, faisant passer comme une lettre à la poste sa technique et l’exploitant
ainsi pour le plus grand bonheur du spectateur !
Le
passage avec le labyrinthe, le fait que toutes les morts soient axées sur un
livre interdit (celui du grec Aristote), avec tout ce maelström, Annaud nous
balade pendant deux heures, on est fascinés, on se demande bien ce qui va nous
attendre à chaque séquence, tout est minutieux, équilibré, sans la moindre
redondance et servi par des comédiens exceptionnels, tous autant qu’ils sont !
« Le
nom de la rose » est un chef d’œuvre d’une immensité magistrale, qu’il
convient de visionner régulièrement si on est cinéphile, rarement un cinéaste
français a su créer une atmosphère comme celle-ci, ça tient du prodige…
Au premier
visionnage, on se rappellera de tout même des décennies après, alors le revoir
c’est jubilatoire !
Un
très grand moment de cinéma, beaucoup de personnes font figurer « Le nom
de la rose » dans leur palmarès de films préférés, ce qui n’est pas rien….
Note :
10/10
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