L’ORGIE
DES VAMPIRES
de Renato
Polselli
1964
Italie
avec
Marco Mariani, Giuseppe Addobbati, Barbara Howard, Carla Cavalli
80
minutes
Fantastique
vampirique
DVD
édité chez Artus films
Synopsis :
Une
ville d’Italie, au début des années soixante…
Un
metteur en scène de théâtre souhaite faire répéter sa troupe au sein d’une
salle d’opéra qui était laissée abandonnée depuis plusieurs années ; alors
que le régisseur repère les lieux, un mystérieux gardien ne cesse de le mettre
en garde qu’une malédiction terrible a eu lieu dans ces murs ; il veut par
tous les moyens dissuader le metteur en scène
de prendre possession du théâtre, ce dernier n’en a que faire…
La
troupe, composée d’une douzaine de danseuses et de quelques danseurs, prend
alors place ; un affreux vampire guette les jeunes filles et prépare ses
interventions sanglantes ; pendant ce temps, les danseurs bellâtres
draguent tout ce qui bouge parmi les figurantes, toutes superbes…
Il
semblerait, mais on en a aucune explication crédible, que les portes de sorties
soient condamnés ; par conséquent, nos amis sont bel et bien bloqués dans
le théâtre !
Dès
que la première victime est identifiée, tout va partir en live et la panique et
l’hystérie vont gagner tout le monde !
De
plus, le vampire, malin comme un singe, a gardé ses anciennes victimes qu’il a
vampirisées, dans les sous-sols du théâtre et s’en sert comme succubes pour
terroriser encore plus les danseuses kidnappées !
Armé
d’une fourche, il martyrise les belles qui sont tombées dans son piège ;
seul le régisseur parviendra à se débarrasser de ce maudit vampire, la nuit s’annonce
longue et sans répit !
Mon
avis :
« L’orgie
des vampires » est un film au budget misérable tourné avec des bouts de
chandelles et quasiment rien, l’unique décor de l’intrigue est le théâtre donc
on a vite fait de connaître les diverses pièces, ce qui entraine un sentiment
de répétition dans les séquences qui se mute petit à petit en ennui total…
Il y
a des tas de zones d’ombre non élucidées dans le scénario et dans ce que
Polselli nous propose, les dialogues sont faits principalement de
questions/réponses avec des danseurs lubriques qui n’ont qu’une idée en tête,
se taper leurs collègues danseuses (il faut reconnaître qu’elles sont toutes
sublimes et Polselli a mis le paquet niveau érotisation), mais c’est tout !
Aucun
effroi provoqué, mise en scène paumée et à deux à l’heure (à part un début
fulgurant qui laissait présager un chef d’œuvre), le vampire on se demande ce
qu’il cherche à faire avec sa fourche (il met trois ans pour la planter sur ses
victimes), les danses s’apparentent plus à des pitreries ou à des
gesticulations très mal coordonnées et l’interprétation souffre d’un
amateurisme flagrant (c’est à se demander si les acteurs sont dirigés)…
Et
puis le comble ! On ne retrouve pratiquement pas ou peu les codes du
gothique dans ce film ; apparemment Polselli s’est embarqué dans une histoire
contemporaine qui lorgne plutôt vers le slasher vampirique que vers le gothique
pur (et encore on est sympa en disant ça car le rythme ultra faiblard de l’ensemble
s’apparente plus au nanar !)…
On
est très loin des Bava, Freda, Margheriti ou Caiano, même si, après, Renato
Polselli remontera bien la pente et deviendra un pilier du cinéma baroque
italien, ici, avec « L’orgie des vampires » c’est peut être son plus
mauvais métrage !
Le
noir et blanc n’arrange rien car le film est très sombre, on distingue très mal
les personnages lors des séquences, la photographie du film est très limite et
aurait gagné à être plus claire, plus lumineuse…
« L’orgie
des vampires » est un titre mensonger, on pourrait l’appeler « Le
vampire du théâtre » ou « L’opéra sanglant » mais on ne retrouve
rien d’orgiaque ou de débauche dans ce film…
Les
puristes de gothique italien n’y retrouveront pas leurs petits avec ce navet
hyper flemmard et anémié, seuls les plus tolérants pourront éventuellement apprécier
« L’orgie des vampires », film minuscule et aussitôt oublié, qui n’a
aucun intérêt sauf qu’il est très rare et que l’on peut compléter sa culture du
cinéma gothique en le visionnant, cela donnera une idée des « niveaux »
de qualité filmique, celui-ci étant tout en bas…
Heureusement
que Renato Polselli a pu rectifier le tir et rattraper le coup par la suite
dans sa carrière, il ne faut surtout pas résumer sa filmographie à ce film, car
ce serait injuste…
Le
DVD de Artus films est très complet et appliqué, comme toujours, et la maison d’édition
a même intégré les scènes coupées en italien sous-titrées en français pour que
le spectateur ait la totalité du film ; Alain Petit est, comme à l’habituel,
un régal à écouter et nous explique des tas de choses, agrémentées par des
photos d’affiches de tas de films méconnus ou même complètement inconnus car
inédits dans l’hexagone, c’est un pur bonheur de visionner les bonus…
Dans
l’ensemble, ce DVD de « L’orgie des vampires » est dispensable mais
pour tout cinéphile qui veut avoir l’intégrale des films gothiques italiens
sortis chez Artus, on ne pourra pas passer à côté…
Très
médiocre et insolite, « L’orgie des vampires » est à part parmi la
collection proposée par Artus films, il est à classer parmi les plus mauvais
distribués par eux et ne fera pas accrocher les plus exigeants, il faut se
montrer très téméraire pour aller jusqu’au bout…
Note :
4/10
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