LES
TRAQUES DE L’AN 2000
de Brian Trenchard Smith
1982
Australie
avec Olivia Hussey, Steve Railsback,
Michael Craig, Lynda Stoner, Roger Ward
Science- fiction
93
minutes
Musique
de Brian May
DVD
édité dans la collection Mad movies
aka Turkey
shoot escape 2000
Synopsis :
En 1995,
les autorités politiques ont mis en place des camps de rétention où sont
envoyés les « déviants », sortes de personnes rebelles réfractaires à
la société et à ses codes…
Refusant
de se plier à des lois rétrogrades et fascisantes, ces femmes et hommes sont
habillés avec un uniforme jaune et il en arrive chaque jour au sein du camp ;
Chris Walters et Paul Anders, deux jeunes gens, viennent d’arriver et sont repérés
par des caméras de surveillance, notamment Chris, une superbe brune…
Horrifiés,
ils assistent à des séquences de tortures et de tabassages sur de plus anciens
prisonniers, Chris en est terrorisée !
Charles
Thatcher est le chef d’organisateur du camp et, avec quelques autres personnes,
il coordonne la vie (une façon de parler !) du camp, décidant, suivant le
bon gré de chacun, si certains sont laissés en vie ou s’ils sont tués et/ou
torturés…
Ritter,
le chef de la sécurité, un mastodonte chauve, rivalise de sadisme lors de ses
exactions, il prend un immense plaisir lorsqu’il passe à tabac une pauvre femme
frêle qui ne survivra pas aux coups de son bourreau…
Thatcher
décide un jour de mener une chasse à l’homme ; il libère Chris et Paul
Anders, ainsi que Rita Daniels, leur laissant un temps d’avance sur leurs
geôliers ; un autre homme qui a des problèmes de vue fait partie des
traqués mais on lui casse ses lunettes, du coup il ne voit plus rien !
Le
chef des gardes Ritter, Thatcher et quelques autres de ses amis sont motorisés ;
les traqués, à pied, sont confrontés à l’hostilité d’une forêt qui semble
tropicale…
Alors
qu’après avoir couru pendant plusieurs heures, Chris et Paul pensent être tirés
d’affaire, ils déchantent vite !
L’endroit
où ils se trouvent est sans issue, il s’agit d’une île !
Mon
avis :
Avec
« Les traqués de l’an 2000 », le réalisateur Brian Trenchard Smith a
réussi un sacré tour de force, il a rendu son film attractif, distrayant et
efficace alors que la production fut particulièrement chaotique, le budget fut
amputé de sa quasi- moitié, l’embauche de figurants supplémentaires et de
cascadeurs annulée au dernier moment, ce qui compliqua énormément la
réalisation qui, de plus, fut diminuée au niveau du temps de tournage (« Escape
2000 » a été torché en trois semaines !)…
Trenchard
Smith a été très courageux et l’ensemble est plaisant et bien réussi, collant à
la perfection au style des productions grindhouse australiennes du début des
années quatre-vingts ; mélange d’anticipation, de films de camps, d’aventures,
de sadisme ponctué avec une dose d’érotisme et d’exotisme, « Les traqués
de l’an 2000 » a un rythme à fond les bananes de l’entame à l’issue, avec
trois segments scénaristiques pour définir le film, un, l’arrivée dans le camp
et la présentation des personnages, deux, les scènes de sadismes et trois, la
poursuite sous forme de chasse à la « Chasse du Comte Zaroff » en
version modernisée car le métrage, outre qu’il soit délirant, est empreint d’anticipation
sur une politique devenue totalitaire que Trenchard Smith, dans les bonus de l’excellent
DVD Mad Movies, voulait inspirée de « 1984 » de George Orwell, ce qui
fait que son film est loin d’être sot ; les moins ouverts y verront un
film con comme la lune et bien NON ! il faut aller plus loin dans le
propos des « Traqués de l’an 2000 » et y voir un pamphlet, une
parabole sur certains aspects du nazisme ou de la sauvagerie inhérente à toute
guerre et à ceux qui la font !
Ce n’est
pas innocent si le chef du camp se nomme Thatcher, c’est voulu puisqu’à l’époque
la « dame de fer » intransigeante première ministre de la Grande
Bretagne se nommait Thatcher !
Trenchard
Smith est malin et fait des clins d’œil en permanence à la société résidant sur
l’obéissance et la soumission, et ceux qui refusent de respecter les règles
sont tués !
Trenchard
Smith n’omet pas cependant de mettre le paquet sur l’action, en plus du message
politique qu’il veut faire passer, du coup, tout le monde devrait y trouver son
compte ; « Les traqués de l’an 2000 », c’est de la distraction
pour adultes, au sens noble du terme, et les comédiens s’y donnent totalement
corps et âmes, Hussey et Railsback sont épatants dans leurs rôles de traqués,
ils en bavent mais c’est pour le plus grand plaisir du spectateur !
Roger
Ward, le grand chauve tortionnaire, est un réchappé de « Mad Max »,
lui aussi film australien, donc ça barde et on n’a pas lésiné sur la violence
avec une scène assez rude de tabassage très réaliste…
L’ensemble
est distrayant et le film fut un immense succès dans les vidéoclubs dans les
années quatre-vingts, aujourd’hui on pourrait difficilement faire un film
pareil, c’était l’époque où les films d’exploitation se permettaient quasiment
tout, maintenant ça passerait mal pour les militantes féministes, « Les
traqués de l’an 2000 » comporte des passages aux dialogues sexistes et ne
s’embarrasse pas de la moindre condescendance, Trenchard tranche dans le lard !
Honnête
dans sa forme, « Les traqués de l’an 2000 » est vraiment un film d’action
horrifique sympathique, il convient de le visionner entre potes avec des pizzas
et des bières, le résultat est garanti !
Ça reste
le témoignage d’un plaisir coupable et assumé par nombre de cinéphiles et on n’est
pas près d’oublier « Les traqués de l’an 2000 », les passages
ponctuant le film sont indélébiles !
Il
faut voir la version uncut sur le magnifique DVD sorti chez Mad Movies, il nous
gratifiera d’une dizaine de séquences gore, donc ce n’est pas à rater !
Note :
9/10
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